Soleil : les conseils qu’on ne vous donne jamais

Yves Rasir

On n’y échappe pas : avec l’été,  les journaux et les télés  reprennent leurs habituels refrains héliophobes et nous matraquent qu’il faut   absolument se protéger du grand méchant soleil avec des crèmes, des lunettes et des vêtements. Et si c’était exactement le contraire qu’il fallait faire ? Dans le Néosanté de juillet, notre journaliste Emmanuel Duquoc  raconte que, dans sa jeunesse, sa peau blanchâtre bronzait difficilement et était souvent sujette aux érythèmes.  Mais aujourd’hui, elle est hâlée en permanence et  ne brûle plus jamais : comment a-t-il fait ? Je ne vais pas vous dévoiler l’entièreté de son article (il faut bien que nos abonnés conservent la primeur) mais je vais vous révéler ses  5 principaux secrets pour brunir sans rôtir. Accrochez-vous, car ces « astuces » risquent de  balayer les idées reçues et vous amener à revoir ce que vous pensiez savoir sur le bronzage raisonnable.
 

  1. Exposez-vous sans filtre

 
Qu’ils soient chimiques ou labellisés « cosmétique bio », les écrans solaires ont tous le même défaut : ils trompent la peau et lui font croire qu’elle peut être exposée longtemps au soleil sans griller. Or comme aucun filtre n’est efficace à 100% (l’écran total n’existe pas), les UV qui déjouent le barrage peuvent pénétrer l’épiderme et y exercer leurs méfaits en cas d’excès. Privée de sa réaction naturelle d’alerte (rougeur et douleur), la peau prétendument protégée est en réalité plus menacée et l’est d’autant plus que certains fabricants rajoutent à leurs produits des substances anti-inflammatoires. En inhibant l’œdème, celles-ci accroissent encore la fausse impression que le rayonnement ultra-violet n’exerce aucun effet dommageable.Pour bronzer en sécurité, mieux vaut donc vous exposer sans bouclier et faire confiance aux signaux d’inconfort qui vous dissuaderont efficacement de continuer.
 

  1. Rangez vos lunettes solaires

 
Autre croyance à déraciner : les prétendues vertus des lunettes solaires. Quel que soit leur indice de filtration UV, ces écrans oculaires ont exactement le même inconvénient que les crèmes solaires : elles trompent le cerveau et donc la peau. En filtrant le rayonnement, les lunettes noires privent en effet la rétine des informations lumineuses que celle-ci envoie en temps réel à la matière grise. Et comme les neurones ne disposent pas des bonnes données d’ensoleillement, le système nerveux ne donne pas l’ordre aux cellules cutanées de s’auto-protéger.À l’inverse, les personnes qui font l’effort d’affronter le soleil sans lunettes sombres s’aperçoivent que leur peau réagit plus vite aux abus d’UV et s’adapte mieux aux radiations intenses. C’est ce qu’a expérimenté la naturopathe et navigatrice France Guillain : à terre comme en mer, cette femme intrépide ne s’est plus protégé les yeux et a constaté que son épiderme amadouait de mieux en mieux le soleil. En appliquant la méthode, Emmanuel Duquoc a remarqué de son côté que la luminosité estivale ne l’obligeait plus à cligner sans cesse des paupières. Peaux blanches et yeux clairs ont tout intérêt à se passer de lunettes solaires !
 

  1. Exposez un maximum de peau

 
Avec ce qui précède, vous avez déjà compris qu’il vaut mieux ne pas leurrer la peau, soit directement avec des écrans, soit indirectement avec des verres faussement protecteurs. Il en va de même pour les vêtements : plus votre corps en est couvert, plus ses parties à découvert auront tendance à rougir et à brûler. Pourquoi ? Encore une fois parce que l’organisme reçoit des informations tronquées et qu’il ne perçoit plus le danger des UV dont il est bombardé. D’ailleurs, vous remarquerez que les coups de soleil surviennent plus facilement en bordure des habits, à proximité de la culotte de maillot ou de la bride du soutien-gorge : c’est bien le signe que l’épiderme souffre davantage dans les zones où on le dupe ! Naturopathe radicale mais aussi naturiste militante, France Guillain prêche volontiers pour la totale nudité face au soleil. À défaut d’adopter la tenue d’Ève ou d’Adam, couvrez-vous un minimum et ne croyez pas qu’une protection textile localisée soit très utile : votre peau risque de rougir ailleurs si vous condamnez certains endroits à la blancheur. Rien de tel que le bronzage (quasi) intégral !
 

  1. Mangez paléo

 
Tirant profit des peurs qu’elle répand, l’industrie cosméto-pharmaceutique ne pousse pas seulement à se protéger de l’extérieur : elle nous incite également à « préparer la peau » de l’intérieur et la prémunir de l’ogre solaire à grand renfort de compléments alimentaires. À en croire les publicités, il ne serait plus possible de s’exposer au soleil sans consommer toutes sortes de nutriments propices à la santé du tissu cutané. Ce que ces marchands de gélules ne précisent pas, c’est que l’alimentation permet de couvrir ces besoins particuliers : la célèbre carotte pour le bêta-carotène, la tomate pour le lycopène, le poisson gras pour les oméga-3, les fruits secs et les huiles végétales pour la vitamine E. Les autres caroténoïdes ? Vous trouverez de la zéaxanthine et de la lutéinedans les choux, les épinards ou les courges. Quant à la très tendance astaxanthine, c’est elle qui donne sa couleur rose aux crevettes, aux crustacés et au saumon sauvage. En adoptant le régime ancestral du Dr Seignal et, Emmanuel Duquoc n’a pas seulement guéri ses allergies : il a constaté que sa peau réagissait mieux au soleil qu’auparavant. Cet été-là, son épouse et leur fils d’un an,tous deux de peau claire avec taches de rousseur,ont également bruni sans rougir. Comme la saison s’y prête, passez à l’alimentation paléo en privilégiant les végétaux crus : non content de vous apporter la précieuse vitamine C, les fruits et les légumes non cuits vont vous hydrater en profondeur. Et il n’y a rien de meilleur que l’hydratation pour se dorer la peau en toute sérénité.
 

  1. N’exposez pas une peau décapée

 
Dans son article de juillet,Emmanuel a oublié de rappeler que la peau est un écosystème délicat qu’un excès d’hygiène peut venir fragiliser.Mais dans sa rubrique « Naturo pratique », notre collaborateur a déjà maintes fois signalé qu’il n’était pas bon de se récurer trop souvent l’épiderme et de le faire avec des savons corrosifs.En agissant ainsi, on modifie le pH cutané,on perturbe le fonctionnement des glandes sébacées et on détruit le film hydro-lipidique qui nous protège naturellement. La peau possède également son propre microbioteet sa santé dépend de l’équilibre entre différentes souches bactériennes, comme dans l’intestin.Ce n’est donc pas une bonne idée de se mettre au soleil après une douche, ou, pire encore, après avoir nagé dans une piscine chlorée : on en sort complètement décapé et prêt à brûler au moindre rayon, d’autant que la fraîcheur de la baignade va donner une illusion de protection. Entre la trempette et la bronzette, il conviendra d’attendre quelques longues minutes pour que la peau reconstitue ses défenses intrinsèques. Idéalement, on fera du sport entre le bain d’eau et le bain de soleil car la sueur va accélérer le processus. Ça aussi, Emmanuel vous l’a déjà dit dans ses articles sur les bienfaits des sécrétions corporelles. Quid de l’eau de mer ? On accuse son sel de nuire à la peau mais d’autres composants viennent la nourrir et la recouvrir d’un film protecteur. Personnellement, j’ai toujours observé que mon cuir de crocodile se colorait et s’assainissait plus rapidement lorsque je le laissais sécher au soleil au lieu de le frotter avec la serviette.Pas vous ?
 
Avec la prudence qui s’impose pour les peaux enfantines et celles à phototypes « nordiques », je vous invite à profiter de l’été pour appliquer les 5 conseils insolites que je viens de vous partager. Et vous me raconterez à la rentrée si vos vacances ensoleillées vous ont permis de faire le plein de vitamine D sans vous transformer en homards. Rappelons à cet égard que la nature est vraiment très bien faite : moins la peau est pigmentée, plus elle est apte à synthétiser la vitamine D. Autrement dit,l’astre solaire peut prodiguer son principal bénéfice sanitaire sans exiger l’impossible des peaux claires. Rien ne sert de concourir à qui est le plus brun, il faut bronzer à point selon ses besoins.

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