Méditation post-incendie

Yves Rasir

Il y a quelques semaines, par une froide soirée de mai – ah, ce fichu réchauffement climatique ! –   ma voisine d’en face a eu la mauvaise idée d’allumer un feu dans une cheminée pas bien ramonée. Résultat : sa maison et celle d’à côté sont parties en fumée, ou plutôt en flammes car l’incendie a été violent et spectaculaire. Les pompiers ont mis plus de deux heures avant de maîtriser le brasier et pour s’assurer que le feu ne couvait plus sous le tas de cendres qu’étaient devenues les deux habitations. Au lendemain de ce sinistre observé « aux premières loges » depuis ma chambre, je me suis rappelé de la métaphore qu’employait le Dr Hamer pour se moquer de la médecine pasteurienne et de sa théorie du germe. Elle se comporte, disait-il, comme des Martiens pas très malins qui regarderaient la terre au télescope et qui, en remarquant un ballet de camions rouges à proximité des incendies, en concluraient que les pompiers en sont les causes. En accouchant de sa « médecine nouvelle », le médecin allemand a pris  évidemment le contrepied de cette conception des microbes et de leur rôle prétendument pathogène. Selon cette vision, qui rejoint celle d’Antoine Béchamp et à présent celle de Jeff Green (voir Néosanté n° 134), les agents dits infectieux (bactéries, champignons, virus…) ne sont pas des pyromanes mais au contraire des auxiliaires de santé qui se mobilisent contre les maladies et dont la vraie mission est de les éteindre. Histoire de contribuer à la réhabilitation de ces pompiers incompris, voici quelques réflexions qui m’ont été inspirées par le spectacle – heureusement sans victime  – des maisons en flammes et du déploiement des combattants du feu.

Les secours dépendent du terrain

Depuis l’appel aux pompiers et jusqu’à  leur arrivée sur les lieux, il s’est écoulé, m’a-t-on raconté,  plus d’une demi-heure. La faute au fait que d’autres incendies les accaparaient cette-nuit-là, et aussi à des travaux de voirie qui ont contraint les véhicules à faire un détour. Une fois sur place, les sapeurs ont mis leurs lances en action mais ont très vite été confrontés à un manque de débit. Il leur a fallu aller puiser plus loin dans un bassin d’orage pour obtenir assez d’eau. Ces difficultés illustrent combien les secouristes infectieux sont tributaires du terrain qu’ils rencontrent. Si l’on admet que l’eau représente l’énergie vitale d’un individu, il devient clair que cette dernière conditionne énormément la réussite de l’intervention. Plus cette énergie est forte, plus les chances de guérir sont élevées. Moins il y a d’eau à disposition, moins les soldats du feu sont armés pour la lutte. Une bonne politique de santé consiste donc à promouvoir les moyens de préserver la vitalité et de stimuler l’immunité au lieu de tabler sur la répression des symptômes. Exemple parmi d’autres, la distribution de vitamine D et de zinc aurait certainement fait merveille chez les personnes vulnérables confrontées à la grippe covid.

Le vent et les artifices alimentent le feu

En assistant à l’incendie, j’ai été surpris par sa violence. Les flammes ont facilement atteint 10 mètres de haut et les pauvres pompiers ont été incapables de les combattre pendant longtemps. Une des raisons de cette impuissance est la force du vent. Quand il souffle fort, les efforts des  hommes du feu sont vains et la quantité d’eau déversée compte peu. Le paramètre venteux, c’est un peu comme l’ampleur d’un conflit psycho-émotionnel ou d’une toxémie excessive à l’origine d’une maladie. Si sa « masse » est importante, c’est-à-dire si le stress a été intense et/ou a duré longtemps, la phase de réparation sera proportionnellement pénible et/ou prolongée. Pour se  mettre à l’abri du vent, il est primordial de gérer quotidiennement ses émotions et d’avoir une bonne hygiène relationnelle. Mais pourquoi diable la maison de mon voisin d’en face a-t-elle « cramé » avec une telle rapidité ? C’est lui-même qui me l’a expliqué le lendemain : le polystyrène expansé !  Une fois qu’elles ont atteint cet isolant synthétique des murs et du toit, les flammes s’en sont donné à cœur joie. Ce matériau d’origine pétrolière est en effet très inflammable, c’est un combustible parfait. En comparaison, même la paille et les flocons de papier sont nettement moins susceptibles d’alimenter le feu.  Moralité ? Le recours à des remèdes artificiels fait le lit des pathologies et influencent le jour venu leur résolution aiguë. Pour affronter les incendies,  mieux vaut « se construire » avec les médecines douces et les produits naturels qu’elles recommandent.

Un pompier, ça peut faire des dégâts

Ça, c’est une chose que j’avais déjà noté il y a 30 ans, lorsque la toiture de la maison que je rénovais à l’époque a pris feu pendant des travaux. Seul le deuxième étage avait brûlé, et seulement en partie, mais tout l’immeuble avait souffert de l’intervention pompière.  Au final, le dégât des eaux était plus important que celui des flammes. C’est ce qui s’est aussi produit l’autre nuit : non content d’arroser en abondance, les valeureux sapeurs ont défoncé des portes, brisé des fenêtres à la hache et abattu des cloisons pour mieux approcher leurs lances et leurs extincteurs des foyers. Pour un spectateur non averti, ces manœuvres peuvent paraître délétères. Mais pour les professionnels, elles ont tout leur sens. Si les pompiers font sciemment des dégâts, c’est pour maîtriser plus rapidement le sinistre. Dès lors qu’une maladie est comparable à un incendie et que les pompiers sont là pour arrêter le feu, on peut comprendre aussi que les agents infectieux ne fassent pas dans le détail. Ainsi, dans le dossier que nous avons traduit et publié, le chercheur Jeff Green explique  que les virus peuvent être très vigoureux dans leurs actions. Ils peuvent malmener des organes et traverser brutalement des tissus pour arriver à leur fins et accomplir leur mission de dépollution. Ça peut faire très mal et laisser des traces mais ça n’autorise pas à décréter que les objectifs de départ sont négatifs. Chez l’être humain, il arrive qu’un cerveau malsain pousse à la pyromanie. Mais dans la nature, les milliards de pompiers viraux n’ont qu’une idée protéique en tête, celle de servir la vie avec intelligence et efficacité. Si cette vision peut sembler naïvement « rousseauiste » en présumant que les microbes sont fondamentalement bienveillants, elle n’en demeure pas moins la plus réaliste à mes yeux. Si les particules virales ou bactériennes nous voulaient réellement du mal, il y a longtemps que nous ne serions plus là pour nous en plaindre !

L’eau et le feu ne se mélangent pas

Au début du Corona Circus, j’ai eu de vives discussions avec un ami journaliste qui me reprochait mon « extrémisme » amical envers les virus. Pour lui, la théorie du terrain et celle des germes sont compatibles et ne s’excluent pas mutuellement. Cette opinion « chèvrechoutiste », je l’ai également entendue des dizaines de fois depuis trois ans, dans la bouche de médecins expliquant doctement qu’un terrain affaibli ou mal en point permettait aux méchants virus d’envahir le corps et de s’y multiplier au détriment de l’hôte. Personnellement, je n’adhère pas du tout à cette vision « médiane » que je qualifie volontiers de semi-pasteurienne. Ses partisans accordent la primauté au terrain mais estiment quand même que les micro-organismes sont des assaillants exogènes profitant de défenses défaillantes. Selon le paradigme médical hamérien, cette vision guerrière est erronée et il faut prendre au pied de la lettre le célèbre adage « béchampien» : le microbe n’est (vraiment) rien, le terrain est (vraiment) tout.  C’est tout ou rien. Autrement dit, on ne peut pas à la fois considérer que les agents infectieux œuvrent pour la vie et qu’ils nous souhaitent morts.  Béchamp dément Pasteur, leurs conceptions sont aux antipodes et il est impératif de choisir son camp sous peine d’entretenir la schizophrénie et la paranoïa. D’ailleurs, la métaphore des camions rouges et des incendies nous y invite puisque l’eau ne se mélange pas au feu. L’eau éteint le feu, le feu assèche l’eau mais les deux éléments ne sont pas miscibles et conciliables. Si l’on me montre qu’une goutte d’eau pure est inflammable – c’est-dire si la science parvient à prouver qu’un virus est pathogène en soi et peut rendre malade un individu qui y est exposé par voie aérienne ou par contact cutané  -, je suis tout disposé à changer d’avis. Le problème pour les pasteuriens et les semi-pasteuriens, c’est que cette preuve n’existe pas.

Les lendemains peuvent chanter

Au lendemain de l’incendie, de nombreux villageois se sont bien sûr mobilisés pour aider les sinistrés et leur remonter le moral.  J’ai fourni ma petite pierre à l’édifice solidaire en apportant mon témoignage : après que ma maison bruxelloise ait brûlé, j’ai touché un pactole des assurances et j’ai  pu rénover autrement, en rehaussant le toit et en ajoutant une mezzanine. Une chance au fond que les ouvriers ont été imprudents en manipulant un chalumeau près de la charpente ! En continuant de filer la métaphore, on peut également envisager les maladies positivement. Pour les anciens médecins et les toubibs contemporains que leur formation n’a pas trop abîmés, il était (est) par exemple évident que les maladies infectieuses infantiles sont très utiles. Ce sont des étapes de développement dont les enfants sortent mûris et outillés sur le plan immunitaire. C’est dramatique de court-circuiter ce processus à coup de médicaments et de vaccins. De même, toute maladie ultérieure, qu’elle soit aiguë ou chronique, peut être comprise comme un « effort de la nature pour nous guérir », selon la très pertinente sentence de Carl-Gustav Jung. Avec la médecine nouvelle du Dr Hamer, on entre dans une vision encore plus optimiste de la maladie puisque cette dernière est considérée comme un « programme bienfondé » servant à faire table rase du passé. Non seulement à dépasser un conflit causal mais à repartir d’un meilleur pied puisque la guérison est souvent « luxuriante », c’est-à-dire qu’elle préfère améliorer que simplement remettre en état. Par exemple, un os cassé sera plus solide une fois réparé, un dépressif naturellement guéri plus costaud psychiquement, une immunité plus robuste grâce au défi des antigènes, etc… Vive la maladie-incendie, alors ? D’une certaine façon, on peut en effet se réjouir qu’elle survienne. Ce qui ne tue pas rend plus fort et les affections accompagnées par des méthodes de santé naturelles n’échappent pas à cette loi de l’hormèse. Il serait cependant inconvenant d’assimiler la maladie à un passage obligé et à négliger ses dangers et inconvénients. En plus de faire valoir l’indemnisation et la reconstructions avantageuses, je n’ai heureusement pas oublié de compatir au sort peu enviable de mes voisins. Et j’ai bien vu que cette empathie de l’instant présent mettait bien plus de baume au cœur que la promesse d’un lendemain enchanteur. Tout le monde ne peut pas héroïquement risquer sa vie comme un pompier, mais tout un chacun a le pouvoir d’atténuer les maux de son prochain  avec des mots.

Yves RASIR

NB : Pour les lecteurs intéressés, et je sais qu’ils  sont nombreux, par les travaux de Béchamp, je signale qu’un petit livre sur le sujet (« Antoine Béchamp, la compréhension du vivant », de Brigitte Fau) vient d’être publié aux éditions Marco Pietteur et que sa version numérique est  accessible gratuitement sur le site de l’éditeur. Cliquez ici pour y accéder, et cliquez ensuite sur « Télécharger un extrait » pour obtenir l’e-book. 


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