LES ONGLES, griffes de l’être humain

Les maladies des ongles sont nombreuses et prennent des formes très diverses. C’est pourquoi notre approche restera assez générale, même si nous aborderons certaines onychopathies.

Anatomie

L’ongle est une lame cornée flexible, lisse et translucide, qui protège la face dorsale des extrémités des doigts et des orteils et qui est constituée de cellules très denses et homogènes de kératine. L’ongle est constitué de 3 parties :
la plaque unguéale, plaque dure et compacte de kératine ;
le lit unguéal (sous la plaque) , qui est de couleur rosée chez les personnes en bonne santé, car bien irrigué ;
la matrice de l’ongle, située sous la lunule (la partie blanche en forme de croissant).
C’est cette dernière qui produit la kératine . Elle est fragile et un choc sur cette partie peut nuire à la croissance de l’ongle. La matrice unguéale pousse l’ongle progressivement. La repousse complète d’un ongle de la main demande six mois, celle de l’ongle d’un pied, un an.

Ethologie

Les ongles sont l’équivalent des griffes des animaux. Leurs fonctions sont multiples et nous permettent de comprendre de quoi nous parlent les maladies des ongles. Les griffes servent tout d’abord à creuser et à fuir (comme les pointes sous les chaussures des sprinter pour mieux adhérer). Gérard Athias nous raconte dans un de ses ouvrages (1), l’histoire d’une patiente qui tenait une onglerie. Son métier, faire des beaux ongles longs et solides, était la réponse à l’histoire de son grand-père. Celui-ci, durant la guerre, avait survécu en creusant un trou dans la terre et la neige pour se cacher des allemands qui le poursuivaient. Voila pourquoi, pour elle, inconsciemment, il vaut mieux avoir de bons ongles. Plutôt qu’une maladie, elle fera de ce programme un métier. Ainsi, lorsqu’il faut détaler à toute vitesse ou creuser, mieux vaut avoir de bons ongles capables d’accrocher la terre (le cerveau ne connait pas les chaussures !).
Autre exemple : un enfant fut marqué par la mort de son frère et plus particulièrement par sa mise en terre (lors de l’enterrement) à laquelle il assista. Une des façons d’exprimer cette angoisse (ne pas vouloir être enterré) fut alors de se ronger les ongles. Car sans griffe, on ne pourra plus creuser pour enterrer les morts. Mais l’onychophagie peut avoir un autre sens.
Les ongles sont aussi les armes des animaux. Leurs griffes leur permettent d’agresser leurs proies ou de se défendre. Ils seront, pour nous, l’expression de notre agressivité et de notre capacité à nous défendre.

Médecine chinoise

En médecine chinoise, les ongles sont reliés à l’élément bois. Leur texture est d’ailleurs proche de celle du bois. « Un mouvement de bois perturbé se manifeste aux ongles » (Su wen). L’énergie du bois est en relation avec l’activité du foie et de la vésicule biliaire (méridien foie-VB). Or, le ressenti et l’émotion associés aux voies hépatiques sont la rancœur et la colère. Un ongle incarné (ongle qui perfore la peau des pieds) représente donc de la rancœur (bois de l’ongle) retournée contre la mère (le pied est l’organe au contact de notre mère nourricière : la terre). Le conflit de l’ongle incarné pourrait être : « J’en veux à ma mère et je retourne mon agressivité contre elle parce que je n’arrive pas à l’exprimer autrement ».
« Lorsque l’énergie du foie est prospère sa quintessence se manifeste aux ongles. La production et la transformation de l’énergie du foie dépendent de celle du poumon » (Su Wen). On retrouve en médecine chinoise cette triade foie-poumon-ongle à travers des symptômes comme l’ongle hippocratique (l’ongle prend une forme convexe, comme s’il était enflé). En médecine, ce signe est souvent le témoin de troubles des voies respiratoires (asthme, dilatation bronchique…). Pour nous, il est l’expression de conflits liés au territoire et à la mort. Par opposition, l’ongle concave (en creux) est en relation avec les maladies du foie. On recherchera alors d’éventuels conflits liés au manque, à la rancœur… associés à la colère (Cf. article sur le foie dans Néosanté n°15).

Marquage de territoire

Certains animaux, comme les ours, marquent leur territoire en griffant le tronc des arbres. Ainsi, les ongles évoquent aussi des problématiques liées au territoire. Le marquage de territoire avec les griffes renvoie chez l’homme, aux marques d’habits (ne parle-t-on pas d’« une griffe de vêtement » pour une marque de haute couture ?). La « griffe » est la « marque » d’un couturier. En portant des habits de marque, je montre mon origine sociale et je marque mon appartenance territoriale. L’homme, tout comme l’animal, ne peut se passer du territoire pour vivre. Les ongles sont donc des outils essentiels du marquage de territoire. Avoir les ongles qui se fendent, se cassent ou se dédoublent, doit nous faire penser à des problèmes de propriétés familiales mal partagées (conflits liés au partage d’un terrain lors d’un héritage par exemple…). On pourra aussi chercher des mémoires avec un bûcheron (celui qui fend le bois) ou avec d’autres métiers du bois.
En faisant la synthèse de toutes ces données, « se ronger les ongles » signifie aussi « l’impossibilité d’exprimer sa rancœur vis-à-vis de quelqu’un qui nous bouffe le territoire ». Imaginons un enfant qui éprouve de la rancœur ou de l’agressivité envers sa maitresse d’école ou un membre de la famille. L’interdit moral ou l’état de soumission dans lequel il se trouve l’empêchent de libérer son agressivité contre cet adulte (on n’a pas le droit d’être insolent ou d’agresser une grande personne !). La réponse que son cerveau peut alors mettre en place est de le pousser à ronger ses armes (donc ses ongles) pour les rendre inoffensives. On pourra aider l’enfant en lui offrant la possibilité d’exprimer son agressivité autrement (par la parole ou un acte symbolique quand on ne peut pas dire les choses).
Les mycoses des ongles renvoient aussi à la rancœur (difficulté à pardonner) mais elles ont en plus une tonalité liée à la mort (les champignons interviennent dans la nature pour nettoyer les parties mortes). Une mycose sur l’annulaire (doigt de l’union) symbolisera, par exemple, la rancœur vis-à-vis d’une histoire d’amour finissante (la mort du couple). Bien sûr, suivant l’ongle touché par la maladie, la symbolique sera différente.
Cet article est loin d’être exhaustif, tant les symptômes qui peuvent toucher les ongles sont nombreux. En naturopathie, l’observation précise des ongles (tâches, stries, lunules, formes…) fait partie du bilan de vitalité, car ils sont le reflet de notre état général. Néanmoins, il ne faut pas confondre l’approche psychobiologiques présentée ici et l’onychologie (science de l’ongle.)

Jean-Brice Thivent

Praticien–naturopathe et consultant en bio-décodage, Jean-Brice Thivent dirige avec cette double approche la «Formation Alsacienne de Naturopathie et de Psychobiologie». Conférencier- formateur, il anime aussi (dans l’Est de la France) des séjours de détoxination par le jeûne. Son ambition : donner les moyens à chacun de devenir acteur de sa santé. Il est aussi l’auteur du livre «De l’homme dévitalisé à l’homme vivant », aux éditions Néosanté.
Infos : www.alsace-naturo.com
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2 commentaires

  1. Bonjour, c’est très intéressant, et j’aimerais affiner ma recherche.
    Que pensez vous de ceci:
    mes ongles des gros orteils ont apparemment subi un traumatisme.
    Le gauche est cassé en 3 parties, et la partie du centre pousse maintenant à la verticale. Les deux autres ont elles cessé de pousser, pour l’instant.
    Le droit est fendu en deux. La partie droite commence à également pousser vers le bas.

    Je viens de dépasser l’abandon de mon père et crois comprendre (indépendamment de mes orteils, soyons sérieux) que ma mère m’a également abandonnée à sa façon. Notamment en m’infligeant à moi l’ainé,la responsabilité de mon frère (n°2) et de ma soeur (n°3) quand je n’étais encore qu’une adolescente.

    Suis-je loin de la signification de ses traumatismes unguéaux ? Merci.

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