Le plantain

Lorsque l’hiver est venu, bien peu de plantes s’offrent encore à notre gourmandise. Heureusement, il en est quelques-unes qui résistent bravement aux rigueurs de la saison. Le plantain est l’une d’entre elles.

Il se plaît dans la terre tassée des chemins, non pas qu’il aime qu’on le piétine, mais plutôt parce qu’il n’y trouve guère de concurrence. Ses larges feuilles plutôt coriaces forment une rosette caractéristique, appliquée sur le sol, et supportent sans trop souffrir que les pieds, les sabots ou les roues lui passent dessus.

En fait, on reconnaît facilement dans nos régions trois espèces de plantain, aux vertus semblables. Le grand plantain (Plantago major) est celui que je viens de décrire. Le plantain lancéolé (Plantago lanceolata), quant à lui, pousse au bord des chemins et dans les prés. Ses feuilles étroites et allongées forment une touffe dressée. Le plantain moyen (Plantago media) est une herbe des prairies. Ses feuilles doucement velues s’étalent en rosette sur le sol. Toutes ces espèces se reconnaissent facilement aux cinq nervures parallèles qui parcourent leurs feuilles.

Les plantains se mangent crus lorsqu’ils sont assez jeunes. Ils ont alors un curieux goût de champignon, accompagné d’une certaine amertume. On peut choisir les jeunes feuilles qui poussent au centre de la rosette. Les feuilles plus âgées sont cuites en soupe ou comme légume, de diverses manières. Il est possible de les mélanger à d’autres plantes sauvages : la combinaison plantain-ortie est particulièrement savoureuse.

Le plantain est véritablement la trousse de secours d’urgence de la nature. Les feuilles écrasées calment immédiatement la douleur des piqûres d’ortie ou d’insectes, même de guêpes, si douloureuses. Appliquées sur les blessures, elles leur permettent de guérir rapidement et sans s’infecter, grâce au principe antibiotique qu’elles contiennent. On en prépare également des gargarismes et des sirops contre la toux et les angines.

RECETTE:

 

Pesto de plantain

Ingrédients :
200 g de feuilles de plantain, 50 g de noisettes, 3 gousses d’ail, 50 g de tofu, 2 cuillerées à soupe de vinaigre de cidre, sel, 6 cuillerées à soupe d’huile d’olive
• Hachez très finement le plantain et réservez.
• Faites légèrement griller les noisettes au four ou à la poêle.
• Mettez les noisettes dans le bol d’un robot de cuisine muni d’un couteau et mixez.
•rrêtez le mixer et ajoutez le plantain haché, l’ail pressé, le tofu coupé en morceaux, le vinaigre et le sel.
• Mixez et versez l’huile d’olive en filet fin.
• Quand le mélange a atteint une consistance crémeuse, arrêtez le robot.
Cette « soupe » se déguste au choix au début ou à la fin du repas

Ethnobotaniste et auteur prolifique, François Couplan a publié 55 ouvrages différents sur les plantes sauvages comestibles, la cuisine sauvage, la nature et d’autres aspects liés aux relations entre l’homme et les végétaux. Il anime des conférences et des stages dans toute la francophonie. Infos : www.couplan.com
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