La déconfiture du confinement

À l’heure où le parti covidiste chinois renoue avec la terreur et enferme chez elle toute la population de Shangaï pour endiguer un vague de contaminations, les États-Unis semblent prendre la direction opposée en découvrant que la politique du confinement est aussi stupide qu’inefficace. Plusieurs analyses scientifiques, dont celle menée par l’épidémiologiste John Ioannidis et son équipe,  avaient déjà montré que la décision délirante de cloîtrer les personnes bien portantes et de verrouiller l’économie n’avait eu aucun impact sur la dynamique de l’épidémie. Compilées dès décembre 2020 par l’American Institute for Economic Research, diverses recherches ont  mis en lumière que les nations ou les régions soumises aux lock-downs les plus sévères n’ont pas fait mieux que les autres en termes d’incidence et de mortalité. Parmi d’autres, ce travail paru dans PNAS en 2021 illustre que les ordres de rester chez soi n’ont eu qu’un effet insignifiant sur les comportements et que les allégations sur les milliers de vies épargnées ne sont pas scientifiquement étayées.  L’étude qui vient de sortir
 et qui a été réalisée à l’Université de Chicago va-t-elle sonner le glas l’idéologie du confinement ? Elle est en tout cas mortelle pour la croyance selon laquelle les États américains les moins enclins à séquestrer leurs populations ont pris des risques inconsidérés. Ce serait même plutôt le contraire.
 
Un bilan éloquent
 
Les chercheurs ont croisé les statistiques étasuniennes en se basant sur trois critères : l’économie, l’éducation et la mortalité attribuée au covid. L’idée était de vérifier si la fermeture des écoles et la paralysie des activités économiques avaient profité à la santé des habitants soumis à ces conditions strictes et si, inversement, les états les plus « libéraux » avaient payé un lourd tribut sanitaire à leur laxisme. La comparaison des performances devait également permettre de vérifier leurs répercussions réciproques. Résultats ? Il y a effectivement un lien très clair entre les variables économiques et scolaires : les états qui ont le plus fermé les écoles sont aussi ceux qui ont enregistré le pire bilan en termes d’emploi. En revanche, il n’y a pas de corrélation perceptible entre les scores économique et sanitaire, ce qui indique que les lock-downs n’ont pas eu l’effet escompté sur la circulation du virus et le taux d’infection.  Au final, on constate que le verrouillage n’a rien rapporté en termes de santé et que les mesures non-pharmaceutiques n’ont pas permis de sauver des vies. Pire : en établissant un classement par combinaison des scores, les chercheurs ont trouvé que trois des états les plus « enfermistes » (New-York, New-Jersey et Californie)  figuraient parmi les plus  mauvais pour les trois critères analysés. Ces trois états ont gâché la scolarité de la jeunesse et massacré commerces et entreprises sans engranger le moindre bénéfice dans la gestion de l’épidémie. À l’inverse, les trois états figurant sur le podium (Utah, Nebraska, Vermont) ont performé dans les trois catégories, ce qui prouve bien qu’on pouvait gérer la situation sans casser l’école et l’économie. Exception notable dans ce hit-parade : l’île d’Hawaii donne l’impression d’avoir saccagé son tourisme (elle est dernière sur le plan économique) sans avoir fait ce sacrifice en vain (elle est première sur le plan de la mortalité). Mais à l’instar de l’Australie ou de la Nouvelle Zélande, c’est plus probablement à sa nature insulaire que l’île d’Hawaii doit sa relative réussite sanitaire. L’exception ne fait pas la règle, loin de là !
 
La revanche de la Floride
 
Dans son top 10, le tableau récapitulatif  de  la « performance pandémique » ne comprend que de petits États, à l’exception assez remarquable de la Floride, qui occupe le 6ème rang. Or rappelez-vous : lorsqu’il est sorti très tôt du premier confinement et levé l’obligation du masque, cet État a été accusé de brûler les étapes, de « faire le jeu du virus » et  de sacrifier ses habitants sur l’autel de son relâchement coupable. La presse US a copieusement lynché le gouverneur républicain Ron DeSantis  – un horrible ami de Donald Trump, qui plus est –  et l’a même surnommé « Governor DeathSentence » (Gouverneur peine de mort) pour mieux fustiger sa décision  de rétablir les droits et libertés. Or l’étude classe la Floride en 28ème place en terme de mortalité, juste derrière la Californie qui a toutefois démoli son économie (40ème place)  et dévasté son enseignement (50ème place), ce qui lui vaut une lamentable 47ème place au classement des scores combinés. Autrement dit, l’état floridien se situe dans la moyenne concernant le covid tout en ayant protégé ses citoyens du marasme économique et de la débâcle scolaire. « La corrélation entre les scores de santé et d’économie est quasiment de zéro, insistent les auteurs,  ce qui suggère que les états qui ont le plus réduit leur activité économique n’ont pas significativement amélioré la situation sanitaire en agissant ainsi ». Pour avoir mené une politique résolument « rassuriste » n’ayant pas entrainé d’hécatombe, Ron DeSantis mériterait à coup sûr les plates excuses de ceux qui l’ont blâmé injustement !
 
Le réveil d’un journal
 
Dans le fond du classement, les 10 dernières places sont occupées par les états qui ont été les plus prompts à imposer un lock-down strict et les plus lents à ré-ouvrir les écoles. Leurs indicateurs économiques sont peu réjouissants alors que leur bilan humain est généralement consternant. Symbole entre tous de cet échec, l’état de New-York occupe la 48ème place du classement économique et la 47ème place du classement sanitaire, ce qui lui vaut une triste 49ème place globale. Or, rappelez-vous toujours : son gouverneur démocrate Andrew Cuomo  a été porté aux nues par les médias (tant américains qu’européens) et salué  à l’époque comme un « héros du covid » menant courageusement la lutte contre le virus en prenant les mesures impopulaires nécessaires. Deux ans plus tard, l’étude universitaire de Chicago torpille ce récit et met en relief que la politique new-yorkaise était la plus calamiteuse après celle du District de Columbia et celle de l’État du New Jersey. Dans ce dernier, le gouverneur démocrate Phil Murphy a également mené une politique de confinement très dure qui tourne à la déconfiture : le New Jersey ferme la marche sur les critères économiques et éducatifs alors que sa place au classement « mortalité » (38ème) n’a rien d’enviable. Bref, les données américaines montrent que la politique d’enfermement a ajouté du malheur social à la crise sanitaire sans que cette dernière soit favorablement influencée par les mesures censées la résoudre. Ce qui est à noter, c’est que ce fiasco déjà dénoncé par d’autres chercheurs n’est plus complètement dissimulé par les médias mainstream américains. C’est même un prestigieux quotidien national,  le Wall Street Journal, qui a fait connaître l’étude dans cet article retentissant et  qui en a commenté ses résultats accablants. En conclusion de son éditorial, le WSJ  écrit que les États-Unis doivent une fière chandelle au fédéralisme ayant permis  à plusieurs États d’adopter leur propres politiques  plus respectueuses des libertés  car « les résultats auraient été encore bien pires si Washington avait imposé une politique nationale unique dictée par la bureaucratie fédérale ». Je ne sais pas pour vous, mais moi ça me fait un bien fou de voir qu’un « grand média » retrouve enfin son sens critique et qu’il assimile le confinement à une Bérézina. On dirait que ça se réveille doucement dans certaines rédactions. Bien sûr, on n’en a pas encore fini avec le covidisme négationniste qui va sans doute encore nier longtemps les effets pervers de la stratégie anticovid dominante. Il y a néanmoins une évidence qui ne peut plus être cachée, à savoir que la folie consistant à confiner toute la société était une énorme connerie porteuse de lourdes conséquences. La déroute des confineurs cinglés, c’est déjà ça de gagné.

Partagez Néosanté !

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire