Quelques anecdotes portugaises

La semaine dernière, j’étais au Portugal avec ma femme pour rendre visite à notre deuxième fille qui effectue un stage à Coimbra dans le cadre de ses études, et pour faire un peu de tourisme en sa compagnie. Si ce court séjour m’a valu quelques mésaventures, notamment l’annulation du vol retour et une prolongation involontaire, ses péripéties m’ont également apporté quelques sujets de réflexion en rapport avec la santé. Je me permets de les partager ici, en espérant que ces anecdotes vous soient également profitables.

Burn-out ou dépression ?

Notre escapade portugaise avait plutôt mal commencé puisqu’une grève du zèle des douaniers bruxellois et une panne des panneaux d’affichage a failli nous faire rater notre avion. Heureusement, nous avons trouvé juste à temps la bonne porte d’embarquement. Dans la file d’attente, je tombe sur une vieille connaissance, un camarade côtoyé il y a près de 40 ans à l’école de journalisme. Il me raconte que sa santé est minée depuis plus d’une année par une maladie très répandue : le burn-out.  Il  a basculé dans cet enfer à force de gérer seul tout un service réclamant au minimum deux employés. Personnellement, je suis très sceptique quant à la réalité de cette nouvelle « maladie du siècle ». Pour moi, le  burn-out  est un simple changement d’étiquette pour désigner la dépression nerveuse et le sentiment d’épuisement qui l’accompagne. On a plaqué un néologisme anglais sur un fléau déjà ancien mais qui explose avec la précarisation et la déshumanisation du travail. Pour preuve, les personnes atteintes par cette épidémie ne sont pas seulement victimes de surmenage : elles vous racontent systématiquement qu’elles sont en conflit avec des collègues ou avec un supérieur hiérarchique. Or le conflit de territoire est l’invariant psychobiologique de la dépression. Quand quelqu’un se sent impuissant à conserver son territoire privé ou professionnel, il va déprimer pour échapper à la pression et ne plus être contraint de lutter. Dans le cas de mon copain de fac, ça s’est encore vérifié : il m’a rapidement confirmé qu’il était en pétard avec sa direction et que cette situation avait eu raison de son énergie et de sa motivation.  Nous n’avons  pas eu le temps de poursuivre la conversation, mais j’espère qu’il a compris l’origine « territoriale » de son mal-être et qu’il pourra bientôt reprendre le boulot sans risque de se cramer.  En m’informant plus avant sur le burn-out, j’ai trouvé un site bien fichu où les difficultés relationnelles sont pointées parmi les causes du syndrome. De plus, les conseils de prévention et de traitement me semblent très pertinents.  Si vous êtes concernés, prenez-en connaissance en cliquant ici  .

Une saine colère

En arrivant à l’aéroport de Porto,  ma femme et moi  devions prendre livraison d’une voiture de location réservée et payée à l’avance. Et en remplissant le formulaire de réservation sur internet, j’avais bien précisé que le véhicule serait rendu à l’aéroport de Lisbonne. Mais c’était sans compter sur la duplicité du loueur local : au moment de bloquer la caution par carte bancaire, il me prélevait subrepticement 120 € de supplément, qu’une ligne sibylline du contrat prévoyait en cas « d’aller simple ». J’étais censé comprendre que cet alinéa s’appliquait à ma réservation pourtant dûment finalisée. Qu’à cela ne tienne,  pour éviter cette dépense imprévue, j’ai alors  exprimé mon souhait de rendre la voiture à l’endroit d’enlèvement. Mais l’employée  et son boss m’ont affirmé que ce n’était plus possible ! Là, j’avoue avoir pété un câble en m’insurgeant contre cette « arnaque » et cette « escroquerie » de type mafieux. À l’heure qu’il est, le bureau de l’agence doit encore résonner de ma colère rouge. Après coup, ma moitié m’a dit que je n’aurais pas dû  « me mettre dans un état pareil ».  Mais je lui ai répondu que les hôpitaux sont remplis de malades qui se fabriquent des maux par incapacité d’exprimer leurs émotions. Comme le souligne le Dr Julien Drouin, qui en parle dans son livre (voir Néosanté n° 79) et en a d’ailleurs fait le sujet d’une pièce de théâtre, les pathologies les plus sérieuses affectent particulièrement les « superdiplomates » qui s’accommodent de tout, ne s’offusquent de rien et ne font jamais de vagues. Et comme l’a écrit le psychothérapeute Thomas d’Amsembourg, la maladie guette généralement les gens qui veulent être gentils au lieu de rester vrais et fidèles à eux-mêmes. Moi, je ne supporte pas la malhonnêteté et l’abus de pouvoir. C’est comme ça et je trouve très sain de manifester l’indignation qui me monte au nez.  Le grand avantage de la colère, c’est qu’elle est passagère et vous permet d’évacuer le ressentiment au lieu de le laisser vous ronger. Le lendemain, cet épisode était déjà oublié et je n’avais rien somatisé.

Tous sorciers

À Porto, ma fille a voulu visiter la librairie Lello, une  très vieille et magnifique librairie tout en boiseries et parquets cirés, avec un superbe escalier torsadé menant à l’étage. Ce décor néo-gothique a inspiré l’auteure britannique Joanne K. Rowlings  quand elle enseignait l’anglais  au Portugal et qu’elle écrivait les premiers chapitres  de la saga Harry Potter. Pour intégrer l’école des sorciers, Harry et les autres élèves doivent se procurer leurs manuels dans un commerce de livres qui ressemble beaucoup à la librairie Lello. Ses propriétaires actuels ont flairé le filon et le magasin est devenu une attraction touristique à entrée payante, où se vendent toutes sortes de gadgets « harrypotteriens ». Néanmoins, le lieu a su garder son cachet authentique et sa vocation à séduire les bibliophiles car le billet d’accès peut être transformé en ristourne sur l’achat de bouquins. Mes enfants ont toujours été fans de la série Harry Potter et moi aussi. Ce sont des romans à portée initiatique qui sont riches en messages subtils et en métaphores inspirantes, notamment pour les praticiens de santé globale ! Rappelez-vous : dans sa prime enfance, le petit Harry voit ses parents mourir sous la baguette maléfique du sinistre Voldemort  et il échappe lui-même à la mort au prix d’une cicatrice frontale qui se réveille douloureusement à l’adolescence. Va-t-il céder à ses démons intérieurs ou surmonter cette tragédie qui le tourmente ? Tel est précisément le sujet de cette œuvre décrivant parfaitement comment un drame originel laisse des traces dans le cerveau et peut influencer toute une existence. La genèse des mauvaises vies et des maladies  graves se situe bien souvent dans un conflit périnatal imprimé épigénétiquement sur l’ADN.  La semaine dernière encore, une étude médico-sociale a montré que deux tiers des jeunes délinquants ont subi des maltraitances  précoces. Mais il y a une issue « magique » à la programmation funeste des traumas périnataux : c’est la résilience chère à Boris Cyrulnik,  favorisée par de belles rencontres, par un travail de conscience et par le courage  de faire les bons choix. Harry aurait pu virer Serpentard, il deviendra cependant Griffondor et triomphera du Mal. La passionnante histoire imaginée par JK Rowlings est celle d’une guérison obtenue quand on ne se résigne pas à la fatalité et qu’on fait confiance à sa nature spirituelle profonde. Nous sommes tous des sorciers en puissance !

Des boutons en balance

Le problème des guérisons, c’est qu’elles ne sont pas toujours durables. Si vous « retombez dans le conflit », comme disent les thérapeutes en biologie totale,  vous replongez dans le « mal-a-dit ». Toutes les affections chroniques peuvent être vues comme des oscillations entre des phases de stress actif et des phases de réparation vagotoniques. On  dit alors que le conflit est « en balance ». Petite illustration avec ma fille seconde-née, dont je vous ai déjà raconté qu’elle avait pas mal « dégusté » à l’aube de sa vie. Elle a notamment survécu à un accident de voiture de sa maman durant la grossesse, choc émotionnel transplacentaire logiquement suivi par une infection à cytomégalovirus. À l’adolescence, cette petite rescapée a souffert d’un acné assez sévère, dysfonctionnement cutané  qui renvoie à une problématique psychique de dévalorisation et/ou de souillure (Voir le décodage dans Néosanté n° 55). Aujourd’hui, à 24 ans, sa peau est plus ou moins rétablie et est même franchement assainie depuis qu’elle s’est trouvé un amoureux. Mais elle demeure fragile. Le lendemain de l’arrivée de sa mère et moi à Coimbra,  son acné juvénile a récidivé et les boutons ont  fleuri  en grappes sur son joli visage. Stress activé ?  Que du contraire : comme la plupart des symptômes dermatologiques, la poussée acnéique se produit en deuxième phase de la maladie, celle qui traduit l’effort du corps pour effacer les stigmates du conflit actif. C’est très probablement l’éloignement dans une ville inconnue qui a rallumé ce dernier et c’est clairement les retrouvailles avec ses parents qui ont donné le coup d’envoi de la guérison. Pour que celle-ci se pérennise, il faudrait que ma fille comprenne bien que les boutons sont des signes positifs de santé retrouvée et qu’il vaut mieux accompagner le processus avec de l’argile, des huiles végétales et un régime alimentaire approprié plutôt que de le combattre avec des crèmes chimiques. Il faudrait aussi que la deuxième de mes trois filles réalise que son goût pour les séjours à l’étranger et son désir tenace de s’expatrier sont sans doute dictés par un besoin inconscient de fuir ses traumatismes d’enfance. Mais que partir loin ne va pas forcément aider à les cicatriser.  Petite merveille,  tu es super belle et tu es la prunelle de nos yeux. Puissent tes boutons balancer définitivement dans la position « off ».

L’industrie de la maladie

En arrivant à Lisbonne, dernière étape de notre escapade, nous nous sommes procurés un plan de la ville. À mon grand étonnement, j’ai constaté que la capitale du Portugal, deux fois moins peuplée que Bruxelles,  comptait pas moins de sept grands hôpitaux. Et en nous baladant, nous sommes aussi passés devant d’imposantes cliniques même pas mentionnées sur la carte. Visiblement, le business de la santé est florissant dans ce pays pourtant durement frappé par la crise financière. Industrie de la santé ou de la maladie ? En ce mois d’octobre, j’ai justement entrepris de relire les livres d’Ivan Illich, pionnier de la pensée écologiste et auteur du fameux « Némésis médicale ». Dans cet ouvrage qui fit beaucoup de bruit à l’époque, l’intellectuel érudit introduit et développe le concept de « iatrogénèse », autrement dit l’effet pathogène d’un excès de médecine. Multiples exemples à l’appui, il explique que l’interventionnisme médical et pharmaceutique a atteint un stade – nous sommes dans les années 70 –  qui devient contre-productif :  l’abus de médicaments engendre morbidité et mortalité, l’inflation des mutilations chirurgicales augmente le nombre d’handicapés, le dépistage de masse commence à manifester ses méfaits,   si bien que l’espérance de vie en bonne santé se met à décliner dans les pays industrialisés. Illich en arrive à la conclusion dérangeante que les infrastructures et les dépenses de santé sont devenues des indicateurs sanitaires négatifs ! Plus de 40 ans après ce diagnostic, je me suis fait la réflexion qu’il serait grand temps d’en méditer la justesse avant-gardiste. De beaux hôpitaux et des cliniques prospères, ce sont des points de croissance économique mais des signes extérieurs de déglingue sociétale.  Au Portugal comme ailleurs.

Diabète au petit-déjeuner

Au moment de rejoindre l’aéroport lisboète pour rentrer en Belgique, nous avons été avertis par Brussels Airlines que notre vol était annulé.  Pour  toute explication, on nous a prétendu que les circonstances atmosphériques étaient trop mauvaises pour faire atterrir un avion à Bruxelles. C’est con, car il suffisait de surfer sur un site météo pour constater que le ciel était parfaitement dégagé au-dessus de la capitale belge. La vérité, c’est que le vol était loin d’être plein et que la compagnie aérienne pratique sans doute l’overbooking à l’envers.  Il revient moins cher de payer logement, taxis et restaurant aux passagers lésés que de faire voler un avion à moitié vide. Nous avons donc, ma femme et moi, passé une nuit inhabituelle dans un hôtel de luxe, aux frais de la princesse. Le lendemain matin, nous avions le choix entre un petit-déjeuner dit continental (café, croissant et confiture), une formule qualifiée d’américaine (bacon et œufs) et une troisième possibilité présentée comme le « petit-déjeuner santé ».  Au menu ? Des céréales industrielles allégées en sucre et du lait écrémé ! J’en ai bien ri mais je trouve désolant que de tels aliments bénéficient encore d’une telle aura. Dans la revue Néosanté,  notre chroniqueur naturopathe Jean-Brice Thivent vient  justement de terminer une série d’articles  où il raconte notamment comment les corn-flakes du Dr John Kellogg ont envahi les tables occidentales et déclenché ainsi l’épidémie d’obésité. Et dans son nouveau livre (voir « offre de la semaine » ci-dessous), notre collaborateur relate comment ce genre d’erreur alimentaire  conduit au diabète et à d’autres maladies métaboliques. Rappelez-moi d’emporter ces lectures et de les laisser traîner la prochaine fois que je voyagerai avec Brussels Airlines.

Propagande vaccinale

Condamnés à séjourner un jour de plus à Lisbonne – il y a pire, comme sanction -, nous avons donc re-flâné dans les rues de cette belle ville et profité de son climat estival en plein automne. Nous n’avions plus de bagnole pour rejoindre une plage et nous baigner dans l’Atlantique, mais nous avions déjà lézardé sur le sable et joué dans les vagues vivifiantes les jours précédents. En parcourant la capitale du Portugal, j’ai découvert que la propagande vaccinale y est encore plus intense et abrutissante qu’en France ou en Belgique : sur des panneaux électroniques publics, des messages angoissants avertissent les passants que le retour de la grippe est imminent et qu’il est plus que temps de se vacciner. Les concepteurs du message publicitaire rudimentaire avaient même ajouté quelques virus stylisés pour dramatiser la menace infectieuse. Risible, mais sans doute efficace pour effrayer la populace. En voyant ça, je me suis souvenu que mon confrère Xavier Bazin, éditeur de la revue  Santé Corps Esprit, avait envoyé une lettre sur le thème du vaccin antigrippal le 17 octobre dernier.  Je l’ai retrouvée dans ma boîte mail et je vous invite à la lire en cliquant ici, car  c’est un texte qui, pour être bref, n’en est pas moins percutant et argumenté. Cet antidote au matraquage vaccinaliste saisonnier conclut ces quelques anecdotes ramenées de mon petit périple portugais. J’espère que vous y aurez trouvé diverses informations et notions propices à la santé. Ce soir, je lèverai un verre de vieux porto à la bonne vôtre !

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