envoyer à ses amis
ne plus recevoir d'emails de Néosanté -- recevoir les e-mails de Néosanté
si ce message n'apparait pas correctement, cliquez ici
pour répondre à cet email veuillez utiliser cette adresse : info@neosante.eu
Néosanté hebdo
mercredi 04 mars 2015

Mon Moustique ne pique plus

portrait de Yves RasirExplication préliminaire pour nos nombreux lecteurs français, suisses et québécois : le Moustique, orthographié avec un M majuscule, est un hebdomadaire à grand tirage très lu et très  connu en Belgique. Je l'appelle « mon Moustique » parce que j'y ai travaillé de longues années et que je reste très attaché à cette période de ma vie. J'ai officié à Moustique entre 1986 et 1993, avant de passer à la concurrence, d'y revenir sporadiquement comme collaborateur extérieur, puis de voler finalement de  mes propres ailes en créant d'abord le magazine BIOINFO, et ensuite  la revue NÉOSANTÉ.

Jouissant d'une réputation d'impertinence, Moustique était à l'origine un journal satirique. Tout en évoluant vers l'information et les programmes de télévision, il a longtemps gardé un ton et un contenu dérangeants,  résumés par son slogan publicitaire d' « hebdo qui pique là où il faut ». Mais je pense qu'il faut désormais parler au passé : le Moustique est rentré dans le rang de la presse conformiste qui passe son temps à relayer les discours officiels et à réciter les poncifs  de la bien-pensance politiquement correcte. De mon temps – excusez-moi de parler comme un ancien combattant -, ça se passait autrement et on ne  se privait pas d'incommoder les autorités de toutes sortes.  À mon époque, j'étais en charge de la plupart des dossiers et enquêtes publié(e)s dans le Moustique. On me laissait le temps d'investiguer, de me documenter,  de recouper mes sources,  et je bossais au moins une semaine avant de commencer à rédiger.  Ce n'est pas une garantie de qualité car, si je regarde dans le rétroviseur, je dois bien admettre  que j'ai commis quelques bévues.  À ma grande honte, j'ai  injustement sali un homme d'affaires en l'impliquant dans des magouilles politiciennes, je me suis fait manipuler par un mystérieux informateur m'apportant des « preuves » que l'Irak disposait d'armes de destructions massives, et j'ai privilégié une piste en cul-de-sac dans la célèbre affaire des « tueries du Brabant ». En revanche,  je suis  assez fier d'avoir « pondu » de nombreux papiers sortant  alors des sentiers battus. Comme j'étais libre de choisir mes sujets, j'ai en effet eu le bonheur d'explorer de nombreux domaines liés à la santé, par exemple la naturopathie et l'homéopathie,  l'agriculture biologique et biodynamique, la pollution électromagnétique, la morphopsychologie, les vraies causes du sida,  ou encore l'origine psychosomatique du cancer. C'est dans le Moustique que j'ai publié mon premier article sur le D Hamer,  article qui fut sans doute le premier jamais écrit en français sur le médecin allemand et ses géniales découvertes ! Comme je vous l'ai déjà raconté, ce fut un véritable tournant dans mon existence et je ne remercierai jamais assez le Moustique de m'avoir laissé les coudées franches pour approfondir des sujets parfois sulfureux. Mon idylle avec ce magazine s'est achevée en 1996:  en pleine affaire Dutroux, j'ai révélé que la « piste satanique » était du pipeau et j'ai été un des premiers à mettre en doute la thèse des  grands réseaux pédocriminels. Comme ce n'était pas la ligne du journal, j'ai été prié de dégager.  Je n'en veux à personne car même si je ne partageais pas leurs fantasmes,  je reconnais volontiers que les collègues en charge du dossier avaient leurs raisons d'y croire. Et surtout qu'ils travaillaient dur dans l'espoir de transformer leurs suppositions en informations vérifiées.

Les temps ont bien changé.  Désormais, c'est le présupposé qui fait office d'aboutissement, et le préjugé qui sert à juger. Il y a deux semaines, une journaliste du Moustique me passe un coup de fil et me dit qu'elle enquête sur les vaccins. Elle veut savoir pourquoi « je suis contre ». Publié la semaine dernière, voici l'article qu'elle a écrit à la suite de notre entretien téléphonique. Ce qui m'a frappé d'emblée, c'est que le titre (« Pour ou contre les vaccins ? ») est en flagrante contradiction avec l'affirmation de la couverture (« Les anti-vaccins sont une menace »). À quoi bon faire semblant d'être impartial si le but est d'agiter un épouvantail ?  Ce qui m'a également sauté aux yeux, c'est que la journaliste présente son sujet comme l'affrontement des « pro » et des « anti », alors que bon nombre d'opposants n'acceptent pas cette étiquette : ils réclament simplement la liberté de choisir, ce qui est – en principe – garanti par la constitution, certaines lois et plusieurs traités internationaux. Ce qui m'a aussi surpris, c'est de me retrouver seul à représenter le camp de la méfiance envers les vaccins. Après lui avoir expliqué que je n'étais pas la personne la plus qualifiée, j'avais pourtant donné à mon interlocutrice une série de noms (médecins, scientifiques, activistes…) bien plus renommés et compétents que moi.  Mais ce qui m'a le plus déçu, c'est qu'aucun des quelques arguments que j'ai énumérés ne soit repris dans le texte. Je me souviens avoir plaidé que le reflux des maladies infectieuses était toujours antérieur à l'introduction de leurs vaccins, que l'exception apparente de la polio pouvait s'expliquer par le recul de ses causes iatrogènes, que les maladies infantiles avaient leur utilité ou que des épidémies de rougeole et de coqueluche étaient en train de flamber dans des populations hypervaccinées. Rien de tout cela n'a été repris. En revanche, les trois-quarts de l'article donnent la parole aux apôtres de la religion pasteurienne et à leurs arguments aussi rabâchés que malhonnêtes. Cherche équilibre désespérément !  Sur mon petit plateau de la balance, la brillante investigatrice  a cependant pris soin de mettre le témoignage personnel de mes manœuvres illégales pour éviter que mes enfants soient vaccinés. Normal, c'est le sensationnel qui fait vendre et il fallait me faire passer pour un dangereux hors-la-loi représentant une menace pour la société ! À défaut d'enquêter sur le fond, on épingle les détails croustillants chargés d'illustrer l'apriorisme de départ.

Il y a néanmoins un de mes arguments qui a échappé à la censure moustiquaire, celui où je dis « qu'aucune étude scientifique n'a jamais comparé l'état général des personnes vaccinées et non vaccinées ». C'est vrai, mais mon propos a été légèrement transformé car j'ai certainement parlé d' « étude scientifique digne de ce nom », c'est-à-dire de recherche de grande ampleur, bien financée, méthodologiquement impeccable et publiée dans une revue  réputée. Mon intention était de faire remarquer qu'un tel travail n'avait jamais été accompli,  alors qu'il répondrait pourtant à un besoin criant : savoir si les vaccins améliorent la santé publique ou la détériorent, c'est quand même élémentaire, non ?   En fait,  ça ferait bien trop peur aux labos et à leurs lobbies de découvrir que les consommateurs de vaccins sont amochés par leurs mixtures. Si les enfants non vaccinés sont  globalement en meilleure santé, il ne faut surtout pas que cela se sache ! Ce qui est dommage, c'est que l'élision de ma citation laisse croire à l'absence de tout élément allant dans ce sens. Or, il existe quand même une série d'enquêtes et de travaux scientifiques montrant que les enfants épargnés par la vaccination se portent généralement mieux que les enfants soumis à de multiples injections. La pédiatre suisse Françoise Berthoud en a d'ailleurs fait un livre, disponible dans la boutique de notre site. Elle y parle notamment de l'analyse effectuée en Allemagne par la mathématicienne Angelika Kögel à partir des données de la grande étude KIGGS. Nous avons déjà plusieurs fois parlé de ce travail dans Néosanté, et voici un lien qui vous permet de le découvrir plus en détails et d'en apprécier  tout le sérieux. Ce résumé renseigne en outre d'autres références d'études indiquant que les vaccins font pire que bien et qu'ils ne représentent pas un progrès sanitaire. Ce qui manque encore, c'est une grande étude expurgée de tous les biais possibles et prouvant incontestablement  que la médecine vaccinale nuit à la santé globale. Il y a des nombreux indices, mais  la recherche de preuves  définitives ne se fait pas. C'est incompréhensible, c'est un scandale en soi, et c'est le message que je voulais faire passer dans le Moustique. Pour moi, toutefois, il est clair que les parents ont déjà de très bonnes et très rationnelles raisons de refuser l'immunisation forcée de leurs enfants. Les pro-vaccins constituent la vraie menace !

À décharge de la consoeur qui a écrit le contraire, il me faut préciser qu'elle m'a interviewé un jeudi  pendant dix petites minutes, qu'elle était grippée et qu'elle devait rendre son article… le vendredi. De nos jours, dans la presse conventionnelle,  les journalistes doivent faire des textes de plus en plus courts, ce qui les oblige à travailler de plus en plus vite pour gagner leur croûte. En comparaison, la collaboratrice de Néosanté qui a rédigé le dossier de septembre dernier intitulé «Vaccins : la grande (dés)illusion » (Néosanté 37) a travaillé une bonne quinzaine de jours et a lu trois livres, dont deux en anglais, avant de se mettre à l'écriture. Autre méthode, autres conclusions.  Mais si je compatis aux conditions de travail dans les médias de masse, je ne comprends pas bien ce qui anime leur vocation. Où sont passés le sens critique, le goût de la vérité et la volonté d'informer sans égards pour les idées reçues ? J'ai ma petite idée sur le lieu de séjour actuel de ces trois vertus, et je suppose que vous en avez une aussi. Hélas pour lui,  « mon » Moustique semble aujourd'hui anesthésié, neutralisé, à la botte de l'establishment et incapable de piquer là où il faudrait. Par contre, avec pareil contre-pouvoir, les piqûres de seringues risquent de nuire encore longtemps  à la santé de nos enfants. Plus que jamais, leur avenir dépendra de vos choix de lectures.

Yves Rasir

PS : dans ce contexte d'urgence ré-informative, je vous renvoie à mon message de la semaine dernière sur les « Onze façons de fortifier Néosanté ». Je remercie  cordialement ceux d'entre vous qui y ont donné suite, mais nous sommes encore loin d'avoir assuré notre pérennité. Continuez à nous prodiguer vos soutiens fortifiants !

Share on Google+
disponible sur www.neosante.eu :
Le  numéro 43 (mars 2015) de Néosanté, revue internationale de santé globale.
couverture du numéro 43