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Néosanté hebdo
mercredi 20 août 2014

Ebola : miracle ou mirage ?

portrait de Yves Rasir Le scénario était prévisible : après avoir semé la panique à tout vent en nous présentant  le virus Ebola comme une  méga bombe atomique capable de ravager le globe,  les médias diffusent ensuite les infos faisant miroiter son désamorçage  facile et rapide.  C’est comme dans les films hollywoodiens : les méchants  s’emparent de l’arme fatale, ils vont détruire la planète, il est  cataclysme moins une seconde, mais les gentils parviennent quand même à éviter l’apocalypse de toute justesse. Quand le grand péril  est une épidémie, le rôle des héros qui sauvent l’humanité est évidemment tenu par de brillants savants dont les géniales découvertes arrivent à point nommé.  En l’occurrence, mon journal de ce matin m’informe que des chercheurs américains et canadiens auraient trouvé un médicament très efficace contre Ebola, ou du moins contre  un de ses cousins proches (la souche Marburg-Angola).  De là à espérer un heureux dénouement pharmaco-médical, il y a un pas que mon quotidien franchit assez prestement.  Quitte à jouer les rabat-joie, il me semble cependant que mes confrères confondent allègrement traitement miracle et  très probable mirage.

Mon scepticisme repose d’abord sur le stade actuel de la « chasse au médicament ». Il n’est pas encore question d’un remède éprouvé, mais seulement d’une molécule (baptisée poétiquement NP-718m-LNP) qui serait capable d’arrêter la réplication du virus.  Il y a eu des tests positifs in vitro, des essais sur des cobayes, et enfin une expérience sur des macaques qui se serait soldée par 100% de réussite : tous les singes qui ont reçu le médicament ont survécu et les autres sont morts.  Victoire ? Ce n’est  pas comme ça que fonctionne la science. Il faut encore que les études soient reproduites dans d’autres laboratoires et que le traitement soit cliniquement testé sur l’Homme.  Or ce qui marche sur des cellules en éprouvette, sur des rongeurs et même sur des primates ne s’avère pas nécessairement valable avec les êtres humains.  Au demeurant,  les macaques de l’expérience canado-américaine  ont reçu le remède 72 heures après leur infection alors que pour Ebola, l’incubation dure jusqu’à 21 jours. Si ça se trouve, la molécule miraculeuse ne sera d’aucune utilité  dans la réalité. Un  autre détail de l’expérimentation animale est assez curieux:  alors que les filovirus  sont réputés hautement transmissibles, les macaques ont été contaminés par injection. Autrement dit, on leur a administré le microbe  de manière totalement artificielle avant de les soigner par un procédé totalement artificiel  puisqu’il s’agit d’un médicament obtenu à la fois par bricolage transgénique et par nanotechnologie. Si ça tombe, le succès remporté au labo sera, lui aussi, un artifice qui fera long feu !

Je suis également dubitatif parce que je possède  un peu de mémoire et  que je garde toujours un œil sur le rétroviseur.  Il y a six ans,  lors de la pseudo-pandémie de grippe porcine, il y a déjà une firme pharmaceutique qui avait sorti un magnifique lapin de son chapeau. En l’occurrence, le gros laboratoire Roche avait réussi à fourguer des tonnes de Tamiflu aux gouvernements affolés par la grande menace virale inventée de toutes pièces. Ce qui a été peu rapporté dans la presse, c’est que la multinationale suisse avait complètement bidonné les études et que le médicament  n’avait aucune espèce d’efficacité. Il aura fallu le  long et courageux combat du British Medical Journal pour que la fraude soit découverte et que la vérité éclate . Sommes-nous en présence  d’une pareille escroquerie de la part de la petite entreprise canadienne qui s’est alliée à l’université du Texas pour développer le NP-718m ?  Je ne vais pas jeter la pierre, mais je trouve normal de faire mon Saint-Thomas. D’autant que la société en question s’appelle Tekmira, un nom qui semble prédestiné pour fabriquer des faux miracles et de vrais mirages.

Si je demande à voir, c’est aussi parce que ce médicament providentiel n’a encore franchi aucune étape du processus habituel de mise sur le marché.  On ne sait pas s’il va marcher, et on ne sait rien non plus de ses conséquences à long terme. Le phénomène de biorésistance pourrait très rapidement transformer l’antiviral en échec magistral et ses effets secondaires pourraient s’avérer pires que le mal. Ce qui est, à mon avis, beaucoup plus inquiétant que la fièvre Ebola, c’est la hâte avec laquelle l’OMS vient d’autoriser le recours à un sérum expérimental. En invoquant l’urgence et la gravité de la situation, cette institution largement contrôlée par l’industrie serait bien fichue de bafouer une nouvelle fois les règles éthiques au profit des actionnaires de Tekmira, mais sans doute au détriment des malades. Car on va tout droit vers un remake du thriller Sida :  dès que sa  cause prétendument virale a été révélée,  cette maladie a été combattue en recyclant l’AZT, un médicament anticancéreux abandonné en raison de son effroyable toxicité. Résultat : les séropositifs ont commencé à succomber en masse et c’est seulement l’avènement des trithérapies (avec dosage fortement revu à la baisse de l’AZT) qui a ralenti l’hécatombe.  Sur le sida et son business  sinistre, la revue Néosanté vous a déjà amplement informés. On espère ne pas devoir remettre le couvert avec Ebola et  un antiviral  du même acabit  qui participerait lui aussi à  l’affaiblissement de l’immunité  et renforcerait ainsi le fléau infectieux. Mais nous ne sommes pas dupes : les chances qu’une telle mystification médico-scientifique se reproduise sont encore très élevées.

Quand bien même NP-718m ne serait pas aussi iatrogène que l’AZT et quand bien même ce médoc « révolutionnaire » ne ferait pas flop, le miracle resterait un mirage dans la mesure où le curatif l’emporterait sur le préventif.  Tant qu’on ne s’attaquera pas aux vraies causes des épidémies frappant le Tiers-Monde, toutes les victoires seront provisoires et toutes les guerres seront perdues. Ce qui crève les yeux avec le virus Ébola, c’est qu’il sélectionne ses victimes parmi les populations les plus déshéritées, celles qui souffrent de la misère, de la malnutrition, du manque d’hygiène et  - c’est  le cas en Afrique de l’Ouest – d’un déchaînement de la violence sous forme de conflits armés  s’accompagnant d’atrocités abominables.   Ce n’est pas de vaccins ni de médicaments faussement miraculeux dont ont besoin les damnés de la terre.  Ce qui leur manque cruellement, c’est de l’eau propre, une nourriture en quantité et en qualité suffisantes, des infrastructures sanitaires dignes de ce nom et – surtout, surtout – le silence des fusils. Rien de plus pathogène que la hantise de périr par la haine.  Le monde en général a moins besoin  de Nobel de médecine  que d’artisans de paix.  Penser le contraire, c’est se laisser prendre au piège des miracles imaginaires.

Yves Rasir

L’envers des médailles

Si l’actualité Ebola n’avait pas une nouvelle fois bousculé mes projets, je voulais initialement vous parler du championnat d’athlétisme qui vient de se dérouler à Zurich. Le bilan de la France (29 médailles, dont 9 en or)  contraste singulièrement avec celui de la Belgique( une seule médaille…de bronze).  Pourquoi ce grand écart qui ne tient pas seulement à la taille des deux pays ?  Les commentateurs y sont allés de leurs explications, mais il y en a une qui a retenu mon attention : l’ambiance dans l’équipe de France était excellente tandis que dans la délégation belge, le climat était vicié   par une querelle opposant la fédération à la famille Borlée.  Pour info, les jumeaux Kevin et Jonathan Borlée sont des champions du 400 m.  Tant en relais qu’en compétition individuelle, les « twins » devaient nous ramener plusieurs breloques. Pour info toujours, c’est le papa Jacques Borlée qui entraîne ses fistons et qui coache le relais 4 x 400. À Zurich,  Kevin ne s‘est pas qualifié pour la finale, Jonathan s’est blessé avant  celle-ci et un autre coureur du relais s’est lui aussi claqué  à l’échauffement. Dans une interview au Soir, le père Borlée a déclaré que, selon lui, la pression psychologique était  devenue insupportable et que ses protégés la somatisaient en perdant la forme et/ou en  se blessant. Certes, ce n’est pas nouveau que la psychologie soit associée aux performances sportives. Mais il me semble neuf  qu’un expert en la matière énonce que les conflits psychiques peuvent déboucher sur des pépins physiques.  À quand la prévention des entorses et des élongations par le décodage biologique ?  Dans le prochain numéro de la revue Néosanté, l’ostéopathe Matthieu Corsaletti décode les pathologies de la cheville et raconte  que les muscles et les articulations somatisent facilement la peur de perdre ou le sentiment de ne pas être à la hauteur.  Et en trois ans d’existence, d’autres articles de notre mensuel  ont bien montré que les « accidents » sportifs ne survenaient pas par hasard mais qu’ils trouvaient leur origine dans le vécu psycho-émotionnel. Allez, je ne doute pas que les pontes de la fédération belge d’athlétisme vont acheter toute la collection de Néosanté (conditions spéciales ci-dessous) et que dans 4 ans, nous allons imiter la France et épater l’Europe ! (Y.R.)

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Le  numéro 36 (juillet - août 2014) de Néosanté, revue internationale de santé globale.
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