LA FIÈVRE UN PROCESSUS DE GUERISON D’UNE PUISSANCE INSOUPÇONNEE

C’est un article assez inhabituel que nous publions ce mois-ci en guise de dossier: il a été rédigé et déjà publié il y a 33 ans dans la revue belge Infor Vie Saine ! Nous l’avons retrouvé grâce à un lecteur de Néosanté et nous avons décidé de le reproduire car, malgré son ancienneté, il n’a rien perdu de son actualité ni de sa valeur informative. Ce texte contient en effet des informations capitales sur le rôle de la fièvre et sur sa finalité curative. Or, la médecine classique officielle enseigne encore que ce symptôme est à combattre et que l’élévation de température n’a rien de positif. Les médicaments antipyrétiques sont les plus vendus dans le monde et leur consommation est encouragée dès les premiers signes de fébrilité. Cette erreur colossale est d’autant plus incompréhensible que la science médicale dispose de travaux de recherche établissant clairement que la fièvre participe de la guérison et que les drogues fébrifuges entravent ce processus naturel. C’est même un prix Nobel de médecine, le Français Andre Lwoff, qui en a fait l’éclatante démonstration il y a plus d’un demi-siècle ! L’article du Dr Fix évoque d’autres études tout aussi instructives sur les bienfaits de l’hyperthermie corporelle, laquelle serait même un remède méconnu au cancer ! Il se poursuit par le récit d’observations cliniques éloquentes et se termine par des conseils pratiques si vous êtes confrontés à un état fiévreux. Bonne lecture et bonnes fièvres ! (YR)


Par le Dr Roger Fix

L’habitude qui consiste à faire baisser la fièvre semble ancrée dans les moeurs, aussi bien dans les milieux médicaux que dans le public.

Pourtant, la fièvre constitue le processus de guérison le plus puissant dont la nature a doté les organismes vivants ! Compte tenu de l’usage général, une telle affirmation peut choquer. Cependant, l’étude des travaux scientifiques portant sur le rôle de la fièvre ainsi que les observations cliniques s’y rapportant démontrent clairement le rôle primordial de la fièvre dans la vie et la santé des organismes vivants en général et de l’homme en particulier.

1. Travaux scientifiques

Dès 1921, le savant américain Johnson (2,3) étudie l’influence de la température de l’air ambiant sur les maladies de certaines plantes. Il constate que la mosaïque du tabac (2), maladie due à un virus, ne peut se développer facilement que lorsque la température de l’air se situe entre 20 et 30°C. La maladie se manifeste par des lésions caractéristiques au niveau des feuilles. A partir de 30°C le nombre de lésions diminue de façon importante et, à 36°C, il n’en existe pratiquement plus. Des observations semblables ont été faites avec une maladie virale de la pomme de terre (3) et une infection des pêchers (8). Ainsi, déjà à l’échelon du règne végétal, des observations scientifiques montrent l’influence bénéfique des températures élevées pour les plantes.

Chez l’animal, des travaux semblables ont été réalisés quelques années plus tard. En 1935 Wolf (12) inocule à dix singes le virus de la poliomyélite. Cinq d’entre eux sont laissés à température ambiante normale, et les cinq autres placés dans une enceinte à température élevée afin d’augmenter la température rectale jusqu’à 42°C. Du premier lot, deux animaux meurent au bout d’une semaine et les trois autres présentent des paralysies. Les singes du deuxième lot, chez lesquels une fièvre artificielle a été provoquée de la façon indiquée plus haut, ne manifestent aucun signe de maladie.

Le professeur André Lwoff, Prix Nobel de Médecine 1965, publie en 1958 (9) et les années suivantes (10) d’importants travaux qui mettent en relief l’influence de la fièvre sur le développement des virus. Il montre que la plupart des virus, en particulier celui de la grippe, de la poliomyélite et de la fièvre aphteuse, sont incapables de se développer lorsque la fièvre atteint 39°C.

En 1965 Kirn (6) et ses collaborateurs à Strasbourg étudient la relation existant entre la fièvre et la survie chez 64 lapins auxquels on avait inoculé une maladie virale. 32 lapins sont laissés sans traitement, livrés à eux-mêmes (lot 1). Les 32 autres sont soumis à un traitement énergique visant à faire descendre la température.

Les résultats sont éloquents et parlent d’eux-mêmes: parmi les lapins laissés sans soins (lot 1), 9 meurent (soit 30%) tandis que la mortalité chez les lapins traités (lot 2) est de 81%. En effet, 26 lapins sur les 32 meurent. Lorsque l’on observe les résultats de plus près, on constate que, du lot 1, sur les 9 lapins qui sont morts, 3 n’ont pas fait de fièvre. Dans le lot 2, les lapins rescapés sont uniquement ceux qui, malgré le traitement antipyrétique, ont fait de la fièvre.

Donc tous les lapins qui ne font pas de fièvre meurent.

Pour résumer l’ensemble de ces constatations relatives à cette expérience, on peut formuler que:

  • − 81% des lapins traités meurent
  • − 30% seulement des lapins non traités meurent
  • − 100% des lapins qui ne font pas de fièvre meurent
  • − 22% seulement des lapins qui font de la fièvre meurent.

Le rôle bénéfique de la fièvre apparaît donc de façon indiscutable.

Certains esprits chagrins objecteront que la mortalité élevée parmi les lapins traités pourrait être due à l’action toxique du médicament administré pour faire baisser la fièvre, en l’occurrence du Pyramidon. Pour faire obstacle à cette objection, de fortes doses de cette substance ont été administrées à des lapins en bonne santé sans qu’un seul ne meure. Mais, objecteront les puristes, rien ne prouve que la mortalité élevée parmi les animaux traités ne soit pas due au Pyramidon, car il existe une différence d’action d’une même substance sur des animaux sains d’une part, et des animaux malades d’autre part.

Les travaux réalisés en 1974 par un physiologiste américain (7) sont venus couper court à ce genre d’argument. En effet, le docteur Matthew J. Kluger de l’Université du Michigan a choisi comme animal d’expérience un lézard, animal à sang froid qui adopte la température du milieu dans lequel il vit. Ainsi un lézard qui se trouve en un lieu où la température est de 25°C aura une température de 25°C. Pour la faire monter ou descendre, il suffira donc de placer le lézard dans un endroit où la température ambiante sera plus ou moins élevée, sans utiliser un quelconque médicament.

Kluger a réalisé ses travaux sur 141 lézards dipsosaurus dorsalis, variété d’iguane du désert, auxquels il a inoculé des bactéries gram-négatives aéromonas hydrophiles, capables de provoquer une maladie chez ces animaux.

Des expériences préalables (11) avaient montré que les lézards qui bénéficiaient de la liberté de choix de leur température s’arrangeaient pour maintenir celle-ci autour de 38,5°C en se déplaçant d’un endroit à température ambiante plus élevée vers un endroit à température ambiante plus basse ou vice versa.

Ainsi 38,5°C constitue pour le lézard dipsosaurus dorsalis la température de confort lorsque l’animal est en bonne santé.

D’autres travaux réalisés en 1974 par Bernheim et Vaughn (1) avaient permis d’établir que notre lézard réagissait à une infection provoquée par la bactérie aeromonas hydrophiles par une élévation de sa température de 2°C environ, et que cette élévation était due exclusivement à un facteur comportemental et non à un mécanisme thermorégulateur interne (1, 11).

Autrement dit, le lézard infecté provoque lui-même volontairement ou plutôt instinctivement de la fièvre en se déplaçant dans sa cage (facteur comportemental) vers des zones à températures plus élevées.

Sur ces bases, Kluger a pu développer ses travaux afin d’étudier l’influence de la fièvre sur la survie des lézards infectés (7).

Dans ce but il a injecté à 96 lézards sur 141 une suspension de bactéries aeromonas hydrophiles, puis les a répartis en 5 lots placés à des températures différentes :

12 lézards à 34°C
12 lézards à 36°C
36 lézards à 38°C
12 lézards à 40°C
24 lézards à 42°C

Au bout de 24 heures, le taux de mortalité dans les différents lots est déjà hautement significatif : pas un seul lézard placé à 40°C n’est mort, par contre la mortalité est de 50% environ chez les lézards maintenus à 38°C. Pour les autres températures, soit 34°C, 36°C et 42°C, le taux de mortalité atteint respectivement 75%, 66% et 14%.

„Au bout de 7 jours, relate Kluger, les pourcentages de mortalité étaient de 25% à 42°C, 33% à 40°C, 75% à 38°C et 36°C et de 100% à 34°C“.

En observant de plus près les résultats du 7e jour, Kluger constate que la presque totalité des animaux morts l’est déjà dès le 3e jour et demi, à l’exception du lot placé à 42°C. En effet, tandis que la mortalité dans ce lot n’est que de 6% au bout du 3e jour et demi, on trouve un taux de 25% au 7e jour.

Cette constatation est à rapprocher de la suivante: un certain nombre de lézards non infectés, donc en bonne santé, répartis en 3 lots, ont été maintenus durant 7 jours aux températures de 34°C, 38°C et 42°C. Dans ces conditions, la mortalité est nulle à 34°C et 38°C ; par contre chez les lézards à 42°C, elle se chiffre à 34%.

Il est donc permis de conclure que la température de 42°C est en elle-même mortelle pour un certain nombre de lézards lorsque l’animal y séjourne pendant une durée de plusieurs jours et que les animaux infectés du lot de 42°C, morts après le 3e jour et demi le sont probablement du fait de la température et non de la maladie. Il est frappant de constater que la mortalité à 42°C est plus importante chez les animaux témoins (34%) que chez les animaux malades.

Ainsi la température de 42°C est dans une certaine mesure physiologique pour un lézard infecté, en tout cas, durant les trois premiers jours, alors qu’elle est nettement plus néfaste pour l’animal en bonne santé.

Des travaux de Kluger nous retiendrons avant tout que la mortalité due à la maladie chez le dipsosaurus dorsalis est d’autant plus élevée que la température de l’animal est plus basse. A la température de 38°C, qui représente, comme nous l’avons vu, la température de confort de l’animal en bonne santé, les lézards infectés présentent, après 3 jours et demi, un taux de mortalité de 75%, alors qu’à 42°C celle-ci n’est que de 6%.

La différence est énorme et plaide puissamment en faveur du rôle bénéfique de la fièvre dans la lutte contre la maladie.

Si nous essayons à présent d’avoir une vue d’ensemble des travaux scientifiques portant sur le rôle de la fièvre dans les maladies infectieuses, il apparaît clairement que celle-ci représente un facteur essentiel de lutte contre la maladie aussi bien dans le règne végétal que dans le règne animal. Au sein du règne animal, cette loi s’applique aussi bien aux animaux à sang froid comme le lézard, qu’aux animaux à sang chaud comme le singe et le lapin. La même loi reste encore valable aussi

bien pour les infections virales (grippe, poliomyélite) que pour les infections bactériennes (aeromonas hydrophiles).

Récemment Larkin, médecin et chercheur américain, a étudié l’influence de l’hyperthermie sur l’évolution du cancer chez l’homme. En soumettant 20 malades atteints d’un cancer arrivé au stade terminal, à une hyperthermie de 42,2°C pendant 2 heures, trois fois de suite à 8 jours d’intervalle, soit au total pendant une durée de 6 heures, il a pu obtenir une régression du volume de la tumeur de 50% chez 14 des 20 malades ainsi traités.

Ainsi se révèle le potentiel destructeur de la fièvre ou des processus que celle-ci induit dans l’organisme, vis-à-vis des cellules cancéreuses et, par conséquence, le potentiel curatif de la fièvre dans le cancer.

2. Observations cliniques

Pour ceux qui pourraient avoir un doute au sujet de ce qui vient d’être dit, qu’il me soit permis de citer quelques observations cliniques.

Observation 1

Il s’agit d’un homme de 43 ans qui présente, en 1972, un mélanome malin du dos, tumeur qui compte parmi les plus meurtrières, La survie après deux ans avec ce type de cancer est en effet exceptionnelle.

Opérée en septembre 1972, la tumeur développe en 1975 une métastase de l’intestin grêle, elle-même opérée en août 1975. Trois mois plus tard, au décours d’une hépatite virale post-transfusionnelle, se développe, à la suite d’une injection intra-musculaire, un énorme abcès de la fesse qui s’accompagne d’une température de 40,5°C pendant 12 jours, au terme desquels l’abcès est incisé.

Grâce à la Viscumthérapie dont ce malade a bénéficié dès 1972 et surtout grâce à cette énorme réaction inflammatoire, le cancer gravissime dont il souffrait, présente actuellement, c’est-à-dire après un recul de 8 ans, tous les signes cliniques et biologiques de la guérison.

Observation 2

Il s’agit d’une mère de famille de 40 ans atteinte, en novembre 1974, d’une maladie de Hodgkin, variété de cancer des ganglions lymphatiques. Malgré une année de traitement classique en milieu hospitalier, le mal progresse tandis qu’il s’y ajoute une grave affection hépatique due à la chimiothérapie. Fin 1975, voyant son état se dégrader, elle „s’évade“ de l’hôpital pour suivre une Viscumthérapie. A la Saint-Etienne, 26 décembre 1975, s’installe une broncho-pneumopathie bilatérale s’accompagnant d’une fièvre autour de 39°C. Celle-ci ne revient à la normale que vers le 4 février 1976. L’organisme de cette malade a donc trouvé suffisamment d’énergie en lui-même pour développer une réaction inflammatoire pendant une durée de 40 jours !

Cinq ans après le début clinique de la maladie, cette femme présente, comme le cas précédent, tous les symptômes cliniques et biologiques de la guérison.

Si la fièvre est capable d’infléchir le cours fatal d’un cancer, à plus forte raison sera-t-elle capable de redresser une situation moins gravement compromise. Témoins, les observations suivantes :

Observation 3

Une fillette de 3 ans présente depuis deux mois et demi un état fébrile qui résiste aux antibiotiques les plus puissants et les plus variés. Un bilan hospitalier méticuleux n’avait pas permis de remonter aux causes de cette fièvre.

Auparavant, depuis les premiers mois de sa vie* jusqu’à cet épisode de la fièvre prolongée, cette enfant avait présenté de nombreuses otites et bronchites, en particulier à l’occasion de poussées dentaires, puis ultérieurement de très nombreuses angines, toutes maladies traitées par antibiotiques.

Voilà l’enchaînement des faits qui ont conduit à la fièvre prolongée qui nous occupe.

Dès la première consultation en septembre 1975, nous arrêtons le traitement antibiotique en cours pour le remplacer par un traitement de terrain.

Après un délai de 8 jours s’installe une angine avec une poussée de fièvre de 40°C pendant 3 jours au terme de laquelle tout rentre dans l’ordre. En particulier la fièvre prolongée qui durait depuis 2 mois et demi disparaît.

Durant l’hiver 1975-76, l’enfant présentait encore deux poussées de fièvre à l’occasion d’une bronchite. Depuis cette époque, l’état de santé de la fillette n’a pas cessé d’être parfait. Est-il nécessaire d’ajouter que le traitement de l’angine et des deux bronchites a essentiellement consisté à respecter le cours normal de la fièvre car, nous le savons à présent, la fièvre est un processus de guérison d’une puissance insoupçonnée.

Le traitement médical consiste uniquement à stimuler et à orienter les défenses de l’organisme.

Observation 4

En novembre 1976 vient nous consulter une maman, infirmière de son état, accompagnée de son fils de 2 ans. Durant les 15 mois qui ont précédé cette consultation, l’enfant avait présenté* :
− 6 otites avec 4 paracentèses
− 4 angines
− 8 rhino-pharyngites
− 1 bronchite
− 1 broncho-pneumonie

La profession de la mère explique la précison avec laquelle les choses avaient été observées et notées. A ces 20 affections aiguës avaient été opposés les traitements suivants :
− 14 cures d’antibiotiques
− puis ablation des végétations
− puis vaccinothérapie polyvalente
− puis injection de gamma-globulines.

Le tout sans résultat puisqu’une broncho-pneumonie signalée plus haut est venue couronner l’ensemble des efforts thérapeutiques.

C’est à ce moment là que la mère décide de s’adresser à „une autre médecine“. On ne peut qu’admirer sa patience et en tout cas sa confiance, longtemps conservée en une thérapeutique pour le moins inefficace…

Dès la première consultation, soit en novembre 1976, nous instaurons une thérapeutique dans l’attente des affections aiguës qui viendront, en l’absence bien entendu d’une thérapeutique suppressive et primaire, rétablir l’équilibre du terrain visiblement compromis chez cet enfant.

Ces affections aiguës se manifestent durant l’hiver 1976-77 par une rhino-pharyngite puis par une poussée de fièvre à 39,5°C pendant 48 heures.

Dès à présent, constatons qu’aux 20 affections aiguës précédant la première consultation, répondent durant les 10 mois suivants, une rhino-pharyngite et une poussée de fièvre sans autre manifestation. Ultérieurement, cet enfant présentera durant les deux années suivantes, 2 à 3 affections aiguës par an avant de retrouver définitivement un équilibre auparavant sérieusement compromis.

Observation 5

Ce cas extraordinaire est une observation de la traductrice. Après avoir, pendant des années, cherché une explication à ses symptômes alarmants, une amie reçoit finalement le diagnostic d’artériite de Takayasu, maladie auto-immune rare avec pronostic peu optimiste. Une thérapie à base de chimio et de cortisone est instaurée, son poids augmente d’une façon alarmante. Elle connaît les risques et, malgré les avertissements des médecins, que cela pourrait signifier sa mort prochaine, elle arrête ce traitement. Un heureux hasard fait qu’elle découvre le traitement par injections intramusculaires du propre sang (auto-hémo-thérapie). Les injections sont données régulièrement, d’abord à l’hôpital, ensuite dans un cabinet médical. Quelques mois plus tard elle me téléphone pour m’annoncer qu’elle vient d’avoir une sorte de grippe monstre avec 42,6°C de fièvre pendant plusieurs jours, et qu’elle m’invite à son 50e anniversaire. Malgré de nombreuses opérations très compliquées à l’aorte, au coeur, aux reins, aux artères d’une jambe, pratiquées avant ce revirement positif, elle va bien actuellement.

Cette histoire incroyable (la température avait été contrôlée par un médecin) montre que même une fièvre largement au-dessus de 42°C n’est pas mortelle, surtout si le patient en a un tel besoin… Donc n’ayons plus peur de fièvres même au-dessus de 40°C. La fièvre est probablement en rapport direct avec l’auto-hémo-thérapie et cause de la guérison, état qui remonte à 2005.

Conclusion

„Le microbe n’est rien, le terrain est tout“ a dit Claude Bernard, le père de la médecine expérimentale. Pasteur ne semble pas le contredire puisqu’il avait reconnu : „Claude Bernard avait quand-même raison ; le microbe n’est rien, le terrain est tout.“

Dans la lutte pour le retour à l’équilibre du terrain, la fièvre représente, pour le médecin, la théorie et la pratique le prouvent, une alliée puissante et sûre.

Pourquoi dès lors, l’habitude est-elle ancrée dans les moeurs médicales de faire baisser la fièvre?

Une étude objective ne permet pas de trouver un seul argument rationnel susceptible d’étayer une telle attitude dont les motifs réels plongent au plus profond de l’inconscient ou du subconscient des médecins aussi bien que des malades.

Dans le chapitre précédent, nous avons démontré que la fièvre doit être considérée comme un puissant moyen de défense de l’organisme contre la maladie.

Par conséquent, et en règle générale, il convient de respecter la fièvre en évitant de faire baisser celle-ci avec de l’aspirine ou un quelconque produit couramment utilisé dans ce but.
Respecter la fièvre consiste à laisser à l’organisme l’entière responsabilité de sa propre défense. Le rôle du traitement se limite dans ces conditions à orienter et, si nécessaire, à stimuler les mécanismes d’auto-défense, mais en aucun cas à les affaiblir.. Or c’est ce qui arrive lorsque l’on fait baisser la fièvre.

Comme nous venons de l’indiquer, le respect de la fièvre suppose la capacité de l’organisme à assurer sa propre défense. Chez certains malades chroniques souffrant d’une atteinte grave d’un ou de plusieurs des quatre organes vitaux (coeur, foie, reins, poumons), la capacité d’assurer l’auto-défense est considérablement diminuée. Dans une telle situation il serait dangereux de laisser évoluer une fièvre qui risquerait d’épuiser le peu de forces disponibles. Une anémie sévère constitue également une exception à la règle.

*Cet état est une suite typique des vaccinations, aussi inutiles que dangereuses (n. de la copiste).

3. Conduite à tenir devant une fièvre

1. L’environnement humain

Il n’est pas indifférent pour un malade de se retrouver dans un environnement humain pénétré de calme et de sérénité ou, au contraire, rongé par la peur et l’angoisse. Ceci est particulièrement vrai pour un enfant malade.

L’anxiété d’une mère face à son enfant qui développe une température de 40°C, est susceptible d’influencer négativement le cours de la maladie. Il convient donc avant tout de faire régner, autour du malade, une atmosphère sereine basée non pas sur une inconscience béate, mais au contraire sur une connaissance claire de la signification des affections aiguës fébriles et du rôle bénéfique de la fièvre tel qu’il ressort des travaux scientifiques et des expériences cliniques exposés plus haut.

2. L’alimentation

Habituellement la fièvre s’accompagne d’une baisse de l’appétit et le plus souvent même d’une totale inappétence qu’il convient de respecter.

C’est une erreur que de forcer le malade à manger sous prétexte qu’il a besoin de forces. Lorsque l’appétit est conservé, on donnera au malade une alimentation légère afin de ne pas surcharger la digestion.

La boisson, sous forme d’eau ou de tisanes doit être administrée à volonté en raison de la déperdition en eau de l’organisme du fait de la fièvre. Cette remarque est particulièrement valable pour le nourrisson où le risque de déshydratation est plus important. La plupart du temps, la soif est importante. Dans le cas contraire, il convient de présenter la boisson fréquemment sans toutefois forcer le malade à boire. Dans certains cas, il existe, en effet, une soif de petites quantités fréquemment répétées.

3. La chambre et l’habillement

Une chambre de malade ne doit pas être surchauffée sous prétexe d’éviter le refroidissement. La température du local ne doit en aucun cas dépasser 20°C.

L’atmosphère doit être humide afin d’éviter la déshydratation. Pour cette raison, il convient de disposer des saturateurs sur les radiateurs de chauffage central. Rappelons que cette précaution est particulièrement importante chez le nourrisson fébrile.
Ce dernier ne doit être ni trop habillé, ni trop couvert, afin d’éviter des températures excessives qui résultent souvent d’une évacuation insuffisante de la chaleur produite par la fièvre. Le nourrisson sera donc langé, habillé d’un simple maillot de corps en coton et recouvert d’un drap et d’une couverture légère.

Insistons sur le fait que tout habillement supplémentaire et toute couverture supplémentaire entraîneront le risque d’une hyperthermie excessive et de convulsions consécutives.

(Ces conseils valent dès que la fièvre est bien établie et surtout dès qu’elle commence à descendre. Avant cela, dans la phase des frissons, il est évident qu’il faut bien couvrir le patient pour qu’il soit le plus à l’aise possible. )

4. La fièvre

Une fièvre de 40°C ne doit pas inquiéter. Elle est au contraire l’indice d’une énergique réaction de l’organisme face à un état de maladie.

La fièvre, dans les affections aiguës courantes, est un processus de guérison qui entraîne le plus souvent le retour à l’état de santé au terme d’une évolution de 24 à 72 heures.

Lorsque la température dépasse 40°C, il suffira d’appliquer des compresses tièdes, moitié eau, moitié vinaigre, au niveau des extrémités. Il est possible également de plonger le malade dans un bain à 39°C pendant 10 à 15 minutes.

Dans tous les cas, il faut veiller à ne pas faire baisser la température au-dessous de 39,5°C.

Rappelons que la plupart des fièvres dépassant 40°C sont imputables :

  • à une chambre surchauffée
  • à un habillement excessif
  • à une couverture trop chaude
  • à une alimentation forcée (n.d.l.c.)

5. Les remèdes

Insistons sur le fait que le but du traitement n’est pas de faire baisser la fièvre. Celle-ci disparaîtra d’elle-même lorsqu’elle aura accompli son oeuvre de guérison.

Il ne faudra donc pas s’attendre à voir le thermomètre descendre dans les heures qui suivent l’administration des remèdes.

a) dès le début d’une affection fébrile, donner une dose d’Oscillococcinum 200, à répéter le lendemain.

b) administrer toutes les deux heures, dans très peu d’eau, 10 gouttes du remède suivant :
Belladona pl. tot. D6 et Ferrum phosphoricum D6 (dil*)

c) donner également à raison de 3×5 gouttes par jour : Hyoscyamus D3, Primula 2,5%, Onopordon, 2,5% (dil*).
Ce remède soutient l’activité du coeur et prévient surtout les convulsions.

d) lorsque la fièvre survient à l’occasion d’une poussée dentaire, ajouter au traitement précédent: Chamomilla radix D6 (dil*) à raison de 3×5 gouttes par jour.

6. Convalescence

Après le retour à la normale de la température, qui intervient le plus souvent avant le 3e jour, il est conseillé d’administrer pendant une dizaine de jours :

Ferrum siderum D20 (trit*) à raison d’une mesure, gros comme une petit pois, 3x par jour.

Il arrive souvent, surtout chez l’enfant, qu’une affection aiguë se manifeste uniquement par de la fièvre, à l’exclusion de tout autre symptôme notable. Dans ces conditions, le traitement indiqué ci-dessous sera suffisant.

D’autres fois, elle s’accompagnera de toux, d’une inflammation de l’oreille ou des amygdales etc… et l’on parlera à ce moment de bronchite, d’otite, d’angine… Il conviendra, dans ces cas, d’ajouter au traitement de la fièvre, des remèdes adaptés à chaque cas.

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Un commentaire

  1. Je suis réservé sur les conseils homéopathiques qui terminent cet article, au demeurant tout à fait pertinent dans son appel à respecter la fièvre.

    En effet un remède homéopathique ne devrait être prescrit qu’une fois son indication bien individualisée au cas du patient. Il n’est pas inutile de rappeler que la règle d’or en homéopathie Hahnemanienne est de prescrire qu’un seul remède à la fois et de ne changer que si le tableau symptomatique a évolué.

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