La Conception (3): Conceptions intéressées

Pour clore momentanément le chapitre des événements situés autour de la conception, nous allons envisager le sens d’une conception qui a un objectif complètement indépendant de l’enfant lui-même. C’est-à-dire que cette conception n’a pas pour but direct d’avoir un enfant : la seule raison d’être de la conception est un but extérieur, un profit quelconque.

• Pour retenir le père ou la mère

Maxime a 20 ans et est depuis plusieurs années en fauteuil roulant car atteint d’une myopathie de Duchenne.

Avant sa naissance, sa mère voulait se séparer de son père, alcoolique et violent. Comprenant que sa femme voulait le quitter, le père de Maxime pris de boisson, a abusé un soir de sa femme qui s’est retrouvée enceinte.

Le décodage biologique classique du programme déclenchant inscrit chez Maxime est dû au ressenti de la mère qui, enceinte, s’est trouvée complètement impuissante face à son mari, autant pendant la conception que par la suite : elle ne peut pas partir. Son fils, par sa maladie, exprime biologiquement l’ impuissance maternelle.

Portant mon intérêt non au conflit, mais à ce que j’ai nommé le Talent créatif, quelque chose dans ce cas m’a fortement intrigué : Maxime, malgré son très fort handicap – il ne pouvait même pas soulever sa main – était capable de dessiner avec une patience et une précision infinie des mangas centrés sur les arts martiaux japonais.

Un jour, il m’a dit : « Je suis imbattable en Kung Fu ! ». Je lui ai demandé des explications sur le sens de sa phrase. Il m’a répondu qu’il connaissait parfaitement toutes les prises du Kung Fu et que personne ne pourrait le battre. Même en tentant de lui démontrer que n’importe quel enfant de 7 ans était capable de le mettre à terre sans qu’il y puisse rien, il m’affirmait que ça, c’est parce qu’il était malade, mais qu’il savait, au fond de lui, qu’il était imbattable au Kung Fu.

C’est alors que j’ai compris combien cette impuissance, programmée à sa conception, était une invitation à sortir de l’illusion du pouvoir : « ce que je suis est pouvoir ». Et le vrai pouvoir ne s’oppose pas.
La recherche du pouvoir est une quête de l’homme. Il est souvent considéré comme une capacité à agir sur l’extérieur ou sur les autres. Il semblerait cependant que l’homme se trompe de cible. Etymologiquement, le mot pouvoir vient du latin posse composé de postis sum : « Je suis maître de… ».
La véritable maîtrise, c’est lorsque l’on est dans la certitude absolue que notre bonheur ou notre malheur ne dépend pas de l’extérieur.
Ainsi, lorsque l’homme existe dans la lutte, l’adversité, il est dans une grande crise existentielle. Et lorsqu’il n’est plus affecté par l’extérieur, il est dans son plein pouvoir.

• Pour obtenir une « prime » (au troisième enfant )

    En France, en 1977, Valery Giscard d’Estaing a créé une prime de 10 000 Francs pour la naissance du troisième enfant. Plusieurs de mes patients ont été conçus suite à cette loi…

    Il faut savoir qu’une prime de 10 000 Francs, en tenant compte de l’inflation, représenterait aujourd’hui environ 4.500€, ce qui n’est pas une somme négligeable. Elle a donc incité certains parents à concevoir un troisième enfant, même s’ils ne l’avaient pas prévu au préalable. Cette prime leur permettait sans doute de réaliser immédiatement un projet matériel. (Achat de voiture, travaux ou investissement dans la maison, voyage etc.).

    Pour l’enfant, cela a inscrit le programme : « mon existence (ma conception) est égale à une valeur. »

    Laure est commerciale dans une grande entreprise. Elle a une belle petite voiture coupée sport et prend excessivement soin d’elle pour qu’elle soit toujours impeccable.

    Sous une apparence très extravertie, Laure a une grande mésestime d’elle-même. « Ma voiture, c’est moi » m’a-t-elle confié lors d’un séminaire sur l’Empreinte de naissance. Tout comme elle m’a dit à quel point elle a été très déprimée lorsque sa voiture a été volée. (Elle ne l’a jamais retrouvée)
    C’est au cours du même séminaire que nous découvrons que Laure doit son existence à cette fameuse prime de 10 000 Francs qui a permis à ses parents d’acheter une deuxième voiture…

    Nous comprenons ainsi le programme biologique de l’identification à la voiture : « Pas de voiture, pas d’existence. » Cependant, ce qu’il importe surtout de saisir, c’est le programme : « Mon existence est égale à une valeur ». C’est un des grands thèmes de l’existence. Nous sommes en effet souvent dans une non reconnaissance de notre valeur- une dévalorisation- , ce qui fait que nous cherchons à l’extérieur une valeur équivalente à nous même.

    Or, par notre naissance, nous sommes tous « Unique Original et Singulier » : ce que nous sommes n’a jamais existé dans un même temps, un même lieu et dans les mêmes conditions. Ce qui fait que ce que nous sommes n’a aucune comparaison possible, n’est équivalent à aucune chose : en ce sens nous n’avons pas de valeur équivalente.

    Malgré cela, nous cherchons une reconnaissance, une valeur extérieure qui viendrait nous valider, nous faire exister. C’est la contradiction de notre mental qui ne sait fonctionner que dans la dualité, c’est-à-dire dans l’intérieur ou l’extérieur, dans le plus ou le moins.

    Selon la Loi du Principe, avoir été conçu pour obtenir une prime – une valeur-nous conduit à un Talent créatif fondamental.

    En effet avec 10000 Francs – 4500 €-, il est possible d’acheter des milliers de choses, mais lorsque l’on se décide à faire un achat, c’est une seule chose que l’on choisit. (ici, les parents de Laure ont acheté une voiture.)

    Il s’agit donc reconnaître que ce que nous sommes a une valeur unique et qui donc n’a pas d’équivalent : rien ne peut être comparable à nous-même.

    Or, nous cherchons régulièrement une valeur à l’extérieur de nous-même.

    La mise en conscience de ce Principe est fondamentale pour la disparition de notre Ego.

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