Éditorial-revue N°41

La grande Ebolarnaque

A l’heure d’écrire ces lignes (1), l’épidémie de fièvre Ebola en Afrique de l’Ouest approcherait le cap des 7 000 victimes. C’est beaucoup. C’est trop. C’est beaucoup trop. Mais au risque de choquer les belles âmes solidaires, je trouve pour ma part ce bilan très rassurant : comme je l’avais prédit dès le mois d’août dans Néosanté Hebdo (2), la catastrophe annoncée n’a pas eu lieu et n’aura sans doute pas lieu. Dès mi-novembre, des pays comme le Nigéria ou le Sénégal étaient déclarés indemnes tandis que la contagion ralentissait dans les trois pays les plus touchés, avec même un recul des nouveaux cas au Libéria. Contrairement aux prédictions des experts en pessimisme, le mois de décembre a confirmé que le fléau refluait également en Guinée et en SierraLeone. Signes qui ne trompent pas, la couverture médiatique de la « tragédie » est devenue sporadique et les grands discours emphatiques ont fait place à des communiqués laconiques. Or rappelez-vous : en septembre, le CDC américain pronostiquait un développement «xponentiel » de la maladie, avec un million et demi d’infections et des centaines de milliers de victimes en janvier 2015. On nous a une nouvelle fois raconté n’importe quoi ! Certes, dans l’absolu, ces milliers de morts justifient l’inquiétude. Mais il faut relativiser pour juger la crise Ebola à sa juste ampleur. Par exemple, la seule diarrhée tue environ 3 000 personnes par jour dans le monde. Ceci expliquant cela, plus de deux milliards de Terriens n’ont pas accès à l’eau propre et un milliard d’entre eux ne disposent pas de toilettes pour faire leurs besoins. Ce n’est pas plus dramatique, ça ? Dans le dossier que je vous propose ce mois-ci (lire page 6 et suivantes), j’énonce et je dénonce 10 fables qui ont transformé une mini-épidémie en méga-manipulation de l’opinion publique.

À mes yeux, la réalité même de cette épidémie est sujette à caution. Selon une étude publiée fin octobre dans le New England Journal of Medicine, une petite moitié (51 %) des malades pris en charge en Sierra Leone a souffert de diarrhées, guère plus d’un tiers (34 %) était en proie aux vomissements, et à peine 1 % – vous avez bien lu, 1 % seulement – présentait le symptôme de saignements, c’est-à-dire le signe clinique typique des fièvres hémorragiques à filovirus. Les seuls indices que les chercheurs ont trouvé plus souvent dans les dossiers analysés, ce sont la fièvre (89 %), les céphalées (80 %), la faiblesse (66 %) et les étourdissements (60 %). Bref, le tableau très imprécis de très nombreuses autres maladies endémiques en Afrique. Pourquoi les médias nous ont-ils caché ça ? Pourquoi nous dissimule-t-on qu’au lieu d’être sous-évaluée, la responsabilité d’Ebola dans le pic de mortalité enregistré depuis un an est très certainement exagérée ? Vous verrez dans le dossier qu’il y a encore bien d’autres raisons de penser que les méfaits du virus ont été amplifiés à tort. Et je ne m’arrête pas là : j’affirme que ce microbe est innocent des crimes dont on l’accuse. Il participe peut-être aux dégâts, mais il n’est pas la cause première des effroyables souffrances estampillées Ebola. De un, une étude parue dans The Lancet le 14 octobre dernier montre que lors des épidémies précédentes qui ont frappé l’Afrique Centrale, 71 % des personnes positives au test sont restées asymptomatiques. C’est la preuve édifiante que la séropositivité est un critère très peu fiable d’évolution pathologique. De deux, les chercheurs de l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) ont récemment découvert que des millions d’Africains étaient porteurs sains du virus Ebola. Au Gabon, par exemple, 15 % de la population possède des anticorps sans avoir jamais développé la maladie. Quel est donc ce tueur sanguinaire qui se balade sans coup férir dans des millions de corps humains ? De toute évidence, le virus n’est rien en comparaison du terrain où il éclôt.

Si on nous baratine à ce point, c’est à mon avis parce que l’enjeu est colossal : de telles incohérences trahissent l’inanité de la médecine pasteurienne, et menacent donc par extension l’empire des fabricants de vaccins. N’en déplaise à l’image d’Epinal, ces géants pharmaceutiques n’obéissent plus qu’à leur soif de profits. Une firme comme GSK, par exemple, a été condamnée en Chine et aux Etats-Unis pour des pratiques de corruption authentiquement mafieuses. Dans différentes affaires (vaccination hépatite B, fausse pandémie H1N1, scandale Gardasil…), les multinationales du vaccin ont démontré qu’elles avaient le bras très long. Avec leurs méthodes de gangsters, de telles entreprises sont parfaitement capables de fomenter des alertes de santé qui ne reposent sur rien mais qui vont décupler leurs gains. Et de fait, la « guerre à Ebola » représente une véritable poule aux œufs d’or. L’Europe a débloqué un milliard d’euros et Barak Obama réclame six milliards de dollars pour renforcer la lutte. De ces pactoles, une portion a déjà filé dans les caisses des labos pour financer leurs travaux, et la plus grosse partie sera à coup sûr consacrée à l’achat de doses vaccinales. Et qui c’est qui paie ? Vous et moi, bien entendu. L’argent public que l’Europe et les états déversent généreusement dans des poches privées provient des nôtres. Au-delà de la foire aux foutaises et du bêtisier de balivernes, la pseudo-tragédie Ebola est avant tout une gigantesque arnaque.

Yves RASIR

(1) Le 21 décembre 2014
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