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Néosanté hebdo
mercredi 25 juin 2014

La médecine SANS les plantes

portrait de Yves RasirIl y a quelques semaines,  j’ai lancé un pavé dans la mare en expliquant pourquoi je n’appréciais pas beaucoup l’homéopathie. Vais-je récidiver en cassant du sucre sur le dos de la phytothérapie ? Du tout : je suis au contraire un chaud partisan de la médecine par les plantes.  Je me réjouis vraiment que cette approche naturelle regagne en popularité  et qu’elle en arrive même à supplanter les médications pharmaceutiques dans les habitudes de consommation.  J’applaudis également ce qui s’est déjà produit en Belgique et qui se dessine à présent en France, à savoir un renouveau du métier d’herboriste et un intérêt accru pour les vertus des « simples », comme on disait jadis.  Enfin, je suis sincèrement content que mes confrères éditeurs de Santé Nature Innovation  profitent de cet engouement pour lancer « Plantes & Bien-être », un nouveau magazine numérique qui va sans doute « faire un tabac » chez tous les « afficionados » des médecines naturelles.  Avec la revue  « Plantes & Santé », le public francophone dispose maintenant de deux  supports  précieux pour s’informer sur les plantes médicinales.  Alors que les médecins et les pharmaciens y sont de moins en moins formés, la phytothérapie retrouve  des faveurs qu’elle n’aurait jamais dû perdre. Et c’est tant mieux !

J’aime beaucoup la « phyto » parce que cette discipline répond selon moi à deux critères essentiels pour juger de la valeur des médecines naturelles : leur degré de validation scientifique et/ou leur succès empirique à travers les siècles.  Avec la médecine par les plantes, on est servi sur les deux tableaux puisque la recherche moderne, à travers de très nombreuses études,  a amplement confirmé le bien-fondé d’un usage traditionnel multimillénaire.  La phytothérapie a été et est encore utilisée dans toutes les cultures. Elle représente une part importante des systèmes médicaux ancestraux, tels que, par exemple, la Médecine Traditionnelle Chinoise ou l’Ayurveda. Les premières informations écrites nous sont parvenues des Sumériens qui peuplaient la Mésopotamie,  5000 ans avant J.-C. Dans leur «Papyrus Neder», datant de 2000 ans avant J.-C., les Egyptiens décrivaient déjà des recettes et des indications pour plus de 700 substances d’origine animale ou végétale parmi lesquelles l’anis, le cumin, le chanvre et les graines de lin. Dans la Grèce antique, la phytothérapie connut un véritable épanouissement grâce à Hippocrate  et pendant le premier siècle de notre ère, Dioscoride rédigea son «Materia medica» qui répertorie plus de 600 plantes médicinales et qui influencera tous les manuels de médecine jusqu’au 16e siècle.  Mais bien avant l’antiquité,  l’Homme prélevait déjà ses médicaments dans la pharmacie de Dame Nature.  Des recherches récentes ont  en effet montré que nos  ancêtres préhistoriques  utilisaient déjà des végétaux médicinaux. En étudiant des squelettes mis à jour dans la grotte  d’El Sidron, en Espagne, les chercheurs ont  fait la découverte que nos lointains cousins Néandertaliens mangeaient notamment des plantes amères,   certainement choisies pour leurs propriétés thérapeutiques et non gastronomiques. Et les premiers hominidés eux-mêmes ont fort probablement imité les animaux, dont certaines espèces  ont déjà été observées en train de se soigner, et même de se droguer avec des plantes. L’attrait des chats pour certaines herbes  excitantes ou euphorisantes  est un reliquat parmi d’autres de ce comportement  animal sauvage, que les chamanes de tous les continents ont sans doute épié avant d’élaborer leur riche  pharmacopée. Comme en témoigne la présence des sorciers et des « hommes-médecine » dans toutes les tribus primitives de chasseurs-cueilleurs,  la phytothérapie relève incontestablement du « modèle paléo » cher à notre mensuel Néosanté.

Mais alors, pourquoi lui réserver une portion  si congrue dans notre périodique ? Pourquoi  la cantonner à des entrefilets et ne pas lui octroyer une place en vue parmi les approches de santé valorisées dans les articles et les dossiers ? Plusieurs raisons à cela.  D’abord, ça ne sert à rien de faire ce que d’autres font mieux que nous et de façon plus exhaustive. Avec les deux médias cités plus haut, l’amateur de « phyto » en aura pour le prix de son (ses) abonnement(s). C’est ensuite une question de cohérence : Néosanté est un organe de presse tout à fait différent des autres puisque sa ligne éditoriale consiste à privilégier une conception globale de la santé. Or la phytothérapie, du moins dans sa version moderne déconnectée de ses origines chamaniques, est devenue excessivement dualiste.  A l’exception notable des élixirs floraux, elle soigne les maux du corps et de l’esprit comme si ce dernier n’était jamais partie prenante de la maladie. De plus, c’est une médecine qui, bien que fondée sur la notion de terrain,  vise trop souvent à réprimer le symptôme plutôt qu’à l’accueillir et à en décrypter le sens. Le naturopathe André Passebecq, qui n’était guère plus tendre avec la phytothérapie qu’avec l’homéopathie,  reprochait à la première d’être « suppressive » et d’agir en cela comme un traitement classique symptomatique.  Du reste, la frontière est mince entre l’allopathie et la médecine par les plantes : quoique plus naturelle puisqu’elle n’isole pas et ne synthétise pas les principes actifs du végétal, la seconde n’en est pas moins une thérapie chimique qui cherche à combattre la maladie, ce qui n’est pas à nos yeux une voie d’avenir.

Illustration de ce point de vue par un cas concret : la semaine dernière, j’ai été contacté  par une copine de fac affolée par un diagnostic de cancer du sein et la perspective imminente d’une mastectomie. En quelques minutes, nous avons identifié  ensemble le conflit psycho-émotionnel qui était clairement le point de départ de sa tumeur mammaire. C’est pourquoi je l’ai encouragée à  indaguer dans cette direction avec un médecin capable d’affiner le décodage biologique  de son cancer tout en lui prodiguant les meilleurs conseils thérapeutiques, conventionnels ou complémentaires. Malheureusement, mon amie m’a écouté distraitement car elle avait déjà beaucoup surfé sur le net et compilé toute une série de cures miraculeuses et de remèdes végétaux promettant monts et merveilles.  Je ne dis pas que c’est idiot.  Je comprends très bien qu’une personne malade cherche à multiplier ses chances de guérir. Mais l’attirance de la phytothérapie me fait parfois penser aux feux allumés  autrefois sur les falaises par les  pirates naufrageurs : les marins s’y laissent prendre et vont se fracasser aux pieds du faux phare. En l’occurrence, ma copine d’études s’est procurée des extraits de plantes censés « tuer les cellules tumorales » tout en préservant les  tissus sains. Je n’ai pas cherché à savoir, mais je  suppose qu’il s’agit de produits de type Beljanski, du nom de ce « savant maudit » qui a découvert une action anticancéreuse dans quelques plantes exotiques. Je ne dis pas que c’est une arnaque, mais j’ai quand même rappelé à mon amie que Mirko Beljanski lui-même était décédé du cancer et que les vertus curatives de ses produits n’étaient nullement démontrées.  Non pas pour ruiner ses espoirs, mais pour lui suggérer qu’il pouvait s’agir d’un mirage et que, en tout état de cause,  la chimiothérapie douce à base de plantes n’a pas encore fait la preuve de son pouvoir anticancer.  Tout comme l’homéopathie, la phytothérapie peine à prouver son efficacité dans le traitement de maladies graves et ses praticiens se bornent bien souvent à les prescrire pour les pathologies courantes. C’est déjà pas mal, mais ça témoigne à mes yeux que la médecine par les plantes fait fausse route en négligeant le rôle pathogène des émotions conflictuelles. Maladie de l’âme, le cancer ne peut se guérir que si le choc psycho-émotionnel causal est résolu en pratique ou dépassé par un travail sur soi.

Il est donc navrant que des médecines naturelles proposent de soigner  seulement le corps et d’y « tuer des cellules » sans autre forme de démarche. Ce genre de solution externe  passe à côté de la nécessaire prise de conscience intérieure que la maladie est porteuse d’un message biologique, c’est-à-dire logique et favorable à la vie. C’est pourquoi la phytothérapie, du moins dans son évolution par trop matérialiste et mécaniste, n’est pas la tasse de thé de Néosanté. Dans notre revue mensuelle,  nous offrons principalement des pistes de compréhension du « sens des maux ». Et au-delà de leur décodage, nous explorons des pistes thérapeutiques qui nous semblent bien plus prometteuses dans la mesure où elles sont holistiques.  Dans notre numéro de juillet-août, il y a aura par exemple un article proposant une « stratégie intégrative » dans le traitement du cancer. Et un autre présentant une nouvelle thérapie corporelle des traumatismes émotionnels. Quant au dossier signé Jean-Philippe Brébion, il traitera de « la maladie comme voie de guérison ».  Si la médecine par les plantes ne nous est pas indifférente, nous préférons nettement marquer notre différence en vous informant qu’on peut faire sans elles. Le futur appartient aux approches psychosomatiques ayant bien saisi que la maladie est un effort de la nature pour nous relier à elle.

Yves Rasir

PS : je prends quelques jours de congé et je vous retrouverai avec plaisir le mercredi 16 juillet. Comme lecture de vacances, je vous conseille le dernier livre de notre collaborateur Emmanuel Duquoc.

 

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Le  numéro 35 (juin 2014) de Néosanté, revue internationale de santé globale.
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