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Néosanté hebdo
mercredi 09 avril 2014

Les leçons de santé de Maître Mon Chat (II)

portrait de Yves RasirEn prolongement du Néosanté Hebdo de la semaine dernière, voici la suite des leçons apprises auprès de ma chatte Hedwige, l’animal domestique qui partage la vie de ma famille depuis maintenant onze ans.  

1) Maître Mon Chat  a des peurs archaïques

Derrière toute maladie, se cache une peur : peur du prédateur, peur des dangers de l’environnement, peur d’être séparé du sein nourricier, peur de perdre son territoire, peur de l’échec reproductif…. C’est tout le mérite du Dr Ryke Geerd Hamer d’avoir montré que les processus pathologiques sont en réalité des mécanismes adaptatifs à ces menaces anachroniques mais perçues comme vitales par notre cerveau animal. Selon l’expression du Dr Robert Guinée, qui en  a fait le titre de son ouvrage, les maladies sont  en quelque sorte  « des mémoires de l’évolution », des programmes biologiques de survie développés par la nature il y a des millions d’années.  Dans l’interview accordée à Néosanté  (le numéro d’avril), le neurologue Pierre-Jean Thomas Lamotte assimile pour sa part la maladie à un comportement,  c’est-à-dire à la compensation symbolique d’une souffrance émotionnelle indicible et refoulée.  De son côté, le biologiste Henri Laborit décrivait la maladie comme  une porte de sortie au stress lorsque les deux autres issues de secours, le combat ou la fuite, sont  condamnées. Pour le Dr Claude Sabbah et sa biologie totale, la maladie est « la réponse parfaite du cerveau inconscient » lorsqu’un être vivant est confronté à un choc psychiquement ingérable.  Ces différentes définitions ont comme point commun de considérer les  troubles de santé comme le produit d’émotions archaïques  ou comme l’héritage des peurs venues du fond des âges.  Aujourd’hui, le camion a remplacé le mammouth, la perte d’emploi s’est substituée à la famine et la vie urbaine fait office de jungle, mais les réflexes sont restés pareils : on se  « maladise » pour exprimer de vieilles frayeurs ancestrales.  Vous en doutez ? Il suffit pourtant d’observer les animaux sauvages pour qui, dans l’écrasante majorité des cas, la maladie offre une solution de survie gagnante. A défaut de partir en safari, vous pouvez vous contenter de regarder vivre votre chat,  dont la quasi totalité des comportements est dictée par l’instinct. La semaine dernière, je vous racontais comment et pourquoi notre minet familial développait des symptômes à notre retour de vacances, comme solution à la frousse de ne plus nous revoir, autrement dit de perdre son territoire et  de mourir de faim.  Aujourd’hui, je vous confie comment je pourrais tuer Maître Mon Chat avec un simple bout de plastique !  Pas n’importe quel plastique : la plastique compostable qui entoure parfois les légumes biologiques produit en effet un bruit très particulier quand on le froisse.  Un boucan pas possible, à mi chemin entre le rugissement du lion et  le fracas du tonnerre accompagnant la foudre. Quand je déballe un chou ou une botte de carottes, notre chatte prend ses pattes à son cou et part se cacher le plus loin possible. Elle est littéralement terrorisée par ce vacarme qu’elle interprète manifestement comme le hurlement d’un prédateur ou la bande sonore d’un cataclysme naturel.  Si je l’enfermais dans une pièce et la torturait par froissement du plastique végétal, elle ne résisterait pas longtemps à pareil stress !  Moralité ?  Le cerveau d’un minou réagit bel et bien à des stimuli venus de la nuit des temps.  Chez l’être humain, le cerveau limbique fait pareil avec toutes les menaces qui lui rappellent ses paniques archaïques.  Maître Mon chat m’apprend à repérer dans ma vie mes propres réactions au plastique,  c’est-à-dire les peurs irrationnelles que mon ordinateur cérébral  serait susceptible de rationaliser en maladie…

2) Maître Mon Chat  vit uniquement dans le présent

Je n’ai jamais étudié l’éthologie féline, mais je ne pense pas me tromper en affirmant qu’un chat ne s’éduque pas et qu’il n’apprend jamais rien.  Le mien, en tout cas, ne retient jamais  ce qu’on essaie de lui inculquer.  Exemple : quand je cuisine, Maître Mon Chat a la manie de grimper sur le plan de travail et de venir se frotter à moi. Le bougre me gratifie même de quelques coups de griffe si je ne réponds pas à ses sollicitations. Pas facile d’émincer des légumes ou de farcir une dinde dans ces conditions !  Depuis onze ans, je tente donc de lui faire comprendre qu’il ne doit pas me déranger lorsque je  suis aux fourneaux.  Que  je le dépose à terre délicatement ou  que je le chasse sans ménagement, il oublie systématiquement la leçon et remonte sur le meuble. Deux fois, quatre fois, six fois, rien n’y fait : Hedwige s’obstine à faire le saut interdit.  De toute évidence, ma chatte oublie très vite les expériences qu’elle vient de vivre.  Et de toute évidence également, elle ne craint pas d’en vivre de nouvelles. C’est comme si, pour elle, l’avant et l’après n’existaient pas.  Elle vit dans le présent et se moque bien des remontrances déjà subies ou à subir.  Vivre le moment présent sans être bridé par le passé ni se préoccuper du futur, n’est-ce pas là le secret de la sagesse ?  N’est-ce pas là, par exemple, un des axiomes de la philosophie zen ?  Je ne pense pas que Mon maître Mon Chat soit la réincarnation d’un grand lama tibétain.  Mais  son attitude incorrigible est à mes yeux une belle leçon de vie et de santé : qu’importe hier ou demain,  c’est ici et maintenant que le réel existe. Ne tombons pas malades de ressasser le passé ou d’appréhender l’avenir.

3) Maître Mon Chat  prend soin de lui

Chez les humains, on appellerait ça un T.O.C (trouble obsessionnel compulsif). Chez les chats, se nettoyer sans cesse est  un instinct puissant qui n’a rien de maladif. En présence d’un tel symptôme  chez un patient, les thérapeutes devraient d’ailleurs se demander à quelle bio-logique il renvoie. Besoin de briller en société ?  Nécessité d’envoyer un message olfactif ?  Autoremède d’une personne mal dans sa peau ?  Je ne vais pas faire du décodage sauvage mais me borner à admirer Maitre Mon Chat :  toutes les heures que Dieu fait,  il en passe au moins la moitié à se laver de salive, à se lustrer le poil, à se lécher partout  de la tête aux pattes ! Simple souci esthétique ? Bien sûr que non : c’est un acte d’hygiène qui a clairement pour fonction de se sentir bien dans un corps sain.  Savez-vous, d’ailleurs, que la salive a d’authentiques vertus antiseptiques ?  Chez l’être humain aussi, on a identifié dans la sécrétion salivaire des composants qui aident à cicatriser les plaies et à prévenir les infections.  Quand une maman se précipite auprès de son bambin écorché, n’a-t-elle pas le réflexe de lécher le bobo ?  Et vous, n’avez vous pas celui de lécher une blessure ?  Dans notre culture, la langue ne sert plus à prendre soin de soi ni d’autrui, et c’est bien dommage.  Par l’idéologie pasteurienne aveuglés, nous en sommes mêmes venus à considérer la salive comme sale et pathogène. Si on réveillait chez nous l’instinct des mammifères à s’autolécher et à se lécher les uns les autres, peut-être nous porterions-nous mieux.  Avec les jeunes enfants, j’ai pris le pli de leur conseiller ce geste en cas d’égratignure ou de brûlure.  Placebo ou pas, je peux vous assurer que l’effet est garanti.  Pour ma part, - mais pas en société, bien sûr -  je lèche toujours ou je masse  avec un peu de salive les endroits de mon épiderme irrités.  Il est devenu évident pour moi que cette pratique soulage la peau et l’aide à guérir.  Quand il ne va pas bien, mon chat  manifeste son mal-être en développant des boules de poils agglutinés, des sortes de nœuds solidifiés et impossibles à peigner.  Et bien, rien qu’avec sa langue,  notre Hedwige finit quand même par se démêler le pelage et à retrouver une fourrure de jeune fille.  Tant sur le plan curatif que préventif, cette méthode médicinale est visiblement  très efficace.  A l’école des maitres chats, on apprend qu’il est de bon aloi de prendre soin de soi en général,  et de  se chouchouter la peau  en particulier.

4) Maître Mon Chat  se dope aux câlins

Last but not least, voici la leçon majeure que m’inspire l’observation des habitudes félines :  nous avons besoin de câlins comme de pain ! A la naissance, nous le savons très bien. Chez tous les mammifères, la caresse est un soin primal  primordial pour le développement des petits.  Si les parents et les bébés humains se font tant de mamours, c’est parce c’est vital.  Un nourrisson privé de tout contact peau à peau peut carrément mourir d’une telle carence ! Le câlin est une nourriture affective absolument indispensable aux nouveau-nés et aux jeunes enfants pour leur croissance physique et leur santé psychique. Et aux adultes, ça ne manquerait pas ? J’en doute très fortement.  Les études sur les bienfaits du massage sont là pour le prouver.  Dans la revue Néosanté n° 22 ( avril 2013), un  psychologue belge nous avait d’ailleurs dressé un bilan de la recherche mondiale en épinglant notamment une découverte canadienne :  le massage agit positivement jusqu'à modifier l’expression des gènes !  La sagesse prophylactique consistant à pratiquer l’art du toucher, les chats en sont de merveilleux émissaires : toujours à  se frotter , toujours à chercher la doudouce, toujours à mettre leurs poils à portée de nos mains, ce sont de vrais drogués de la tendresse,  des toxicos de la câlinerie,  des camés du câlin ! D’ailleurs, en français, le mot « chatterie » est devenu synonyme de cajolerie affectueuse. Attention : je ne suis pas du tout d’accord avec une lectrice m’écrivant la semaine dernière que les chats son épatants parce qu’ils sont « dans l’amour inconditionnel ».  Au contraire, me semble-t-il, les minous sont des experts en  minauderies, autrement dit des spécialistes en séduction qui font mine de donner pour mieux recevoir. Ce qui les intéresse, ce sont nos caresses, mais eux ne donnent rien, ils n’ont pas les largesses d’un chien.  Ça fait du bien de lui faire du bien,  mais son bien-être à lui  est très nettement la seule motivation de Maître Mon Chat.  Et c’est précisément pour cela qu’il est formidable : il n’hésite pas à demander, à réclamer, voire à exiger des câlins. Il est égoïste, mais il trouve son bonheur dans le relationnel. Il est indépendant, mais il quête le contact. Il est fier et fort, mais il s’abandonne dans les mains de ses propriétaires, et même dans celles du premier venu.  Je trouve ce comportement profondément inspirant : notre santé globale, à nous êtres humains, dépend en grosse partie de notre santé émotionnelle.  Et celle-ci ne peut s’épanouir que dans l’échange et la relation, qu’elle soit sociale ou amoureuse. Mais pour se sentir valorisé(e), il faut oser aller vers l’autre et lui demander son affection, en toute vulnérabilité.   Ecoutons notre enfant intérieur et sachons (nous) avouer notre besoin de recevoir des câlins !   Comme le suggère joliment une autre lectrice amatrice de calembours, n’oublions jamais que nous sommes félins pour l’autre !

A la semaine prochaine pour d’autres réflexions que j’espère utiles et bienfaisantes. D’ici là, portez-vous bien.

Yves Rasir

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