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Néosanté hebdo
mercredi 15 mai 2013

Pollution médicale

portrait de Yves RasirEn matière de pollution de l’environnement, il en faut beaucoup pour m’étonner. J’ai tellement l’habitude de lire et traiter des nouvelles sur ce sujet que j’en suis devenu un peu blasé. Mais j’avoue avoir avalé mon verre d’eau de travers en lisant dernièrement le compte-rendu d’une étude menée en France par le magazine 60 Millions de Consommateurs et la Fondation France Libertés . Les commanditaires de ce travail ont fait analyser 47 échantillons de bouteilles d’eau minérale de différentes marques et ont cherché la présence de 85 molécules chimiques. Résultats : dix bouteilles comportaient des résidus de pesticides ou de médicaments, et 10 % des échantillons contenaient des traces de tamoxifène, une hormone de synthèse utilisée dans le traitement du cancer du sein ! Comment cette pollution d’eau souterraine, supposée à l’abri de toute contamination, est-elle possible ?  Les toxicologues se posent toujours la question.

Certes, il n’y pas de quoi paniquer. La méthode employée consistait à traquer la moindre molécule suspecte en abaissant au maximum le seuil de détection.  La concentration des polluants est extrêmement faible et les microdoses repérées ne représentent aucun danger pour la santé. Par comparaison, les substances toxiques (nitrates, arsenic, aluminium…) empoisonnent bien d’avantage l’eau de distribution.  Dans l’eau du robinet de trois départements, les chercheurs ont notamment retrouvé  sept fois sur dix au moins deux pesticides. Et dans des eaux en bonbonnes pour collectivités, ils ont relevé la présence de bisphénol A, de phtalates et même d’un retardateur de flamme ! Il n’empêche. Ces constats révèlent d’abord à quel point notre environnement est contaminé, puisque des sources réputées pures ne le sont plus.  Dans le lot des eaux « sales », il y en a même qui sont vendues en magasin bio ! On peut ensuite s’interroger sur les éventuels effets cocktail entre plusieurs molécules et sur les conséquences à long terme de ces micropollutions. Enfin, cette étude met en évidence l’omniprésence des polluants pharmaceutiques, et c’est à mon sens son enseignement majeur.

Car je suis plutôt de nature optimiste.  Les pesticides et les engrais chimiques, on finira bien par leur faire la peau. Déjà sur la sellette,  les perturbateurs endocriniens finiront également  par être bannis de la production industrielle. Pour éviter les  traces d’antibiotiques et d’hormones dans la viande, il suffit de s’en passer ou d’opter pour la bidoche biologique. Mais les médicaments à usage humain, qui s’inquiète de leur présence  croissante dans l’eau que nous buvons ?  Quels effets doit-on redouter, par exemple, des remèdes anticancéreux ou des pilules contraceptives aboutissant dans nos verres ?  Récemment, des chercheurs suédois ont placé des poissons dans de l’eau contenant  de faibles résidus d’un des antidépresseurs les plus répandus dans les nappes phréatiques. Verdict : les animaux aquatiques manifestent une plus grande agitation et une moindre sociabilité que leurs congénères non exposés. Si même les eaux de montagne contiennent des médocs,  il est grand temps de prendre en compte l’insidieuse et pernicieuse pollution d’origine médicale.

Yves Rasir

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Le  numéro 23 (mai  2013) de  Néosanté,   revue internationale de santé globale.
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