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Néosanté hebdo
jeudi 03 janvier 2013

Bonjour,

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Yves Rasir

L'impasse génétique

portrait de Yves Rasir Il fallait s'y attendre : l'étude du professeur Séralini sur les rats nourris aux OGM a provoqué une levée de boucliers dans la communauté scientifique. L'image des rongeurs perclus de tumeurs géantes a eu un tel impact médiatique et politique que les défenseurs de la malbouffe transgénique ont bien saisi l'urgence de monter au créneau. Et les voilà rivalisant de mauvaise foi et de malhonnêteté intellectuelle pour dénigrer des recherches pourtant menées avec rigueur et rectitude. Le plus amusant, c'est de voir de prétendus hommes de science tenir des propos fort peu rationnels, et même foncièrement antiscientifiques. Ainsi, dans le flot de critiques, on a pu lire qu'il était « difficile d'imaginer intuitivement » ou qu' il était « scientifiquement peu crédible » que le maïs trafiqué de Monsanto puisse provoquer de tels dégâts chez l'animal. Face au faits, les « experts » pro-OGM ont donc choisi d'opposer leurs croyances et leurs intuitions !

Le problème n'est pas qu'ils aient des convictions, mais que celles-ci, de leur propre aveu, s'appuient sur leur manque d'imagination. Ces scientifiques « intuitifs » ne peuvent tout bonnement pas imaginer l'ampleur de la complexité de la vie. Ils s'imaginent que le bout d'ADN qu'ils ajoutent dans le génome d'une plante va faire tout ce qu'on attend de lui sans interférer avec le reste du végétal, avec l'organisme qui le consomme et avec l'environnement qui l'entoure. Comme le souligne très justement le biologiste Christian Vélot, l'humilité ne fait visiblement pas partie de la formation de ces supposés savants qui prétendent pouvoir maîtriser le vivant à défaut de le comprendre. Or, on ne maîtrisera jamais avec un ou deux gènes manipulés en laboratoire ce que la nature a mis des milliers, voire des centaines de millions d'années à élaborer. Croire à la toute-puissance du gène isolé en éprouvette, c'est croire puérilement à sa propre toute-puissance. Comme le souligne encore Christian Vélot, la technoscience du vivant est devenue une religion dont les curés sont prêts à tout en espérant que le miracle se produise. Et ce sont ces mêmes curés qui prétendent incarner la « vraie science » et lutter contre les charlatanismes…

Le rêve prométhéen de contrôler le vivant et le fantasme infantile du gène tout-puissant dominent également la recherche médicale, laquelle nous bassine depuis des lustres avec la thérapie génique. L'Europe vient même de donner son feu vert à l'essai du « premier médicament génique » censé réparer un gène défectueux et guérir ainsi de la maladie qu'il provoque. Comme si on ne savait pas qu'il n'y a jamais un seul gène impliqué dans une pathologie ! Comme si on ne savait pas que les phénomènes épigénétiques – autrement dit le vécu d'une personne et son mode de vie – pèsent bien plus lourd que son bagage génétique ! Comme l'écrit toujours Christian Vélot, ces deux technologies (thérapie génique et manipulation génétique des plantes) reposent sur une vision totalement obsolète du vivant. Dépassées, elles mènent forcément dans une impasse.

Yves Rasir
Rédacteur en chef de la revue Néosanté

disponible sur www.neosante.eu :
le numéro 19 (janvier 2013) de Néosanté, revue internationale de santé globale.
couverture du numéro 19
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