Mycose & candidose : halte à la psychose

Qu’ils soient allopathes de stricte obédience  ou avocats des médecines naturelles contaminés par les dogmes pasteuriens, les biophobes de tous bords vous incitent constamment à vous défier des microbes. Et parmi ces derniers, les champignons remportent la palme d’ennemi public numéro un. Si  les bactéries et les virus trouvent parfois grâce à leurs yeux, il en va autrement des envahisseurs fongiques invariablement considérés comme des fauteurs de troubles dans le corps humain. Qu’il opère en surface (mycoses) ou en profondeur (candidose digestive), le microcosme mycotique suscite effroi et hantise. Il y a même un médecin italien qui situe l’origine du cancer dans une infection par des champignons. À l’instar de la mérule dévorant les boiseries humides, des moisissures attaquant les fruits trop mûrs ou du mildiou ravageant un potager,  ces eucaryotes présents dans nos organismes sont perçus comme des agents nuisibles dépourvus de toute fonction positive. Il est vrai que dans la nature, le champignon semble synonyme de mort et de putréfaction. Tout le vivant qui pourrit et meurt est colonisé par des spores avant ou après de pourrir et de périr. Mais encore une fois, les adeptes de Saint Pasteur se trompent lourdement en postulant que le champignon est un assaillant maléfique à combattre absolument. Le rôle de ce microbe est beaucoup plus subtil que ça.

Pour vous en convaincre, je vous invite à faire un petit tour dans mon jardin. Il y a  quelques années, un beau  poirier que j’aimais beaucoup est tombé malade et a succombé à un hiver rude. Comme je suis plutôt du genre paresseux dans les travaux de jardinage, je me suis contenté d’abattre l’arbre mort sans toucher à la souche. Bien m’en a pris : en quelques semaines, celle-ci était déjà la proie de champignons divers et variés qui, à force de la grignoter, l’ont fait disparaître en moins de deux années. Dans un autre coin du jardin, j’ai un noisetier  très vigoureux qu’un ex-voisin ronchon avait pris en grippe au motif qu’il débordait sur sa parcelle et lui faisait de l’ombre. J’avais promis de le tailler mais ce voisin, médecin de son état, n’a probablement pas eu la patience d’attendre. Un jour, j’ai remarqué qu’un produit blanchâtre dégoulinait sur le tronc le plus proche du mur mitoyen. Quelques semaines plus tard, la partie du noisetier empoisonné perdait ses feuilles, était envahie de lierre et manifestait tous les symptômes d’une maladie fongique. Quelques branches n’ont pas survécu mais l’arbre s’en est tiré et affiche une belle santé dont ne prend pas ombrage mon nouveau et sympathique voisin. Moralité de ces deux histoires ? Dans la nature sauvage – ou en tout cas suffisamment laissée à elle-même – , les champignons ont une double mission : recycler la matière morte et accélérer l’agonie des végétaux toujours vivants mais trop affaiblis. 

Il y a d’ailleurs deux catégories de champignons distinguées par les botanistes : les saprophytes qui se nourrissent d’arbres en décomposition et les lignivores qui s’alimentent avec de la matière organique vivante, la cellulose et  la lignine du bois. Seuls les membres de la deuxième catégorie peuvent être qualifiés de parasites puisqu’ils  s’attaquent à de la matière végétale vivante en causant leur dépérissement.  Mais attention : le microbe n’est rien et le terrain est tout.  Quand le parasitisme se produit, c’est  souvent en réponse à un stress important que l’arbre a subi. Par exemple le bris d’une branche lors d’une tempête, l’attaque de l’écorce par un mammifère ou l’empoisonnement par un bipède de type Homo pas très sapiens. Bref, les champignons n’agressent, pour le bien de l’espèce,  que les individus condamnés. Ou, chez un individu, les parties trop amochées pour survivre. Trop amochées ou – et c’est ici que je réclame toute votre attention – devenus gênantes pour l’ensemble du biotope ! Dans un magnifique ouvrage dont je vous ai déjà fait l’éloge, « Jamais seul »,  le biologiste Marc-André Selosse explique notamment  que dans une forêt, les champignons lignivores ont pour fonction d’élaguer les branches basses des arbres et de favoriser ainsi la pénétration de la lumière, condition indispensable à la régénération du milieu boisé. Ce n’est qu’un petit aperçu des innombrables relations symbiotiques qui unissent l’univers végétal au monde microbien.  Dans un autre best-seller inattendu, « La vie secrète des arbres », le garde forestier Peter Wohlleben dévoile pour sa part que le mycélium, c’est-à-dire la partie souterraine de la microfaune mycotique,  véhicule des informations et permet aux arbres de communiquer entre eux. Bien davantage que la compétition, c’est la coopération qui fait loi dans la nature et qui préside à sa merveilleuse harmonie.

Quel rapport avec la santé humaine ? Pour moi, il est évident : un être humain est une créature naturelle qui peut être comparée à un arbre. À un arbre  et pas à une plante cultivée à grand renfort de pratiques horticoles ou agricoles. L’agriculture, c’est déjà une offense à la nature car celle-ci ne supporte pas la monotonie et la domination d’une espèce par une autre. Si le terrible mildiou et les autres vecteurs de maladies cryptogamiques envahissent les champs, les potagers, les vignes ou les vergers, c’est parce que cet environnement domestiqué et cette absence de biodiversité ne plaisent pas du tout à la vie sauvage. Même bio, le jardinage oblige à lutter sans cesse contre les prédateurs et les  « pathogènes ». Il est particulièrement difficile de se passer de fongicides chimiques sans faire appel à toute la science (choix des variétés rustiques, association des plantes, rotation des cultures, etc…)  de l’agrobiologie. À mon avis, le futur de la production alimentaire biologique se situe dans la permaculture, cette approche agricole qui calque au maximum les écosystèmes naturels. En tant qu’écosystème naturel, l’Homme n’a rien à craindre des champignons. Ceux-ci  s’invitent chez lui uniquement pour recycler ses cellules mortes ou pour « élaguer » ce qui doit l’être. Dans la quatrième loi de sa médecine nouvelle, le Dr Hamer a démontré que les champignons  et mycobactéries opérant dans les tissus endodermiques et mésodermiques ont en charge le démontage des tumeurs  et autres pathologies équivalentes « créant de la masse ». Au-niveau de l’ectoderme, siège des conflits relationnels et  du ressenti de séparation, la réparation consistera à reboucher les micro- ulcérations ordonnées en phase active  par le cerveau archaïque.  C’est alors que la médecine classique va diagnostiquer une mycose cutanée et, en prenant malheureusement le pompier pour un pyromane, déclarer la guerre aux champignons.

Bien malgré moi, j’ai longtemps commis cette erreur belliqueuse. Pendant plus de 20 ans, j’ai été affligé d’une mycose récurrente entre les orteils. Cette infection à champignons est aussi appelée « pied d’athlète » parce qu’elle toucherait davantage les sportifs  exposés aux spores des vestiaires. Enfermés dans des chaussures où règne l’humidité de la transpiration et mal séchés après la douche, les orteils des sportifs seraient d’autant plus vulnérables. Cette explication n’est pas complètement bancale car il est clair que les pieds humains sont faits pour vivre au sec et à l’air libre. En été, saison des tongs et espadrilles,  mes mycoses podales prennent aussi des vacances.   Ceci dit,  il y a des tas de gens actifs qui ne se chopent jamais le microbe et des tas de sédentaires qui le contractent.

Comme d’habitude, la médecine d’école confond cause et facteurs de risque. La première est à chercher dans un conflit psycho-émotionnel et pas ailleurs. Avant de le savoir, j’ai vraiment tout essayé pour guérir mes pieds d’athlète. Au début, je croyais encore à l’utilité des crèmes, sprays et médicaments antimycosiques. Mais après des améliorations éphémères, la récidive et l’aggravation étaient systématiquement au rendez-vous, ce qui est parfaitement logique en regard de l’approche hamérienne. Par la suite, je me suis tourné vers l’homéopathie et j’ai pu constater que de nombreux remèdes administrés en diverses dilutions étaient parfaitement inefficaces. En aroma, même la puissante huile essentielle de tea-tree n’a rien pu pour moi. Idem pour l’eau oxygénée ou le bicarbonate de soude, pourtant vantés  comme des parades radicales aux mycoses. Pour tout dire, même les applications d’argile verte ou blanche ne m’ont procuré qu’un léger soulagement symptomatique. Ce qui m’a permis de guérir à 90% – j’ai encore deux interstices un tantinet incommodés -, c’est une toute autre stratégie : le lâcher-prise et une confiance renouvelée envers mon corps.

Comme j’ai un problème de fond avec mes pieds – leur sécheresse chronique -, je n’ai gardé que trois habitudes préventives à leur égard : les hydrater à l’huile d’argan, gratter la corne à la pierre ponce et les plonger régulièrement dans de l’eau vinaigrée.  L’eau bruxelloise étant en effet très chargée en calcaire, ce détartrage de la peau facilite grandement son hydratation. Contre les champignons, je n’ai plus rien entrepris du tout. Et devinez quoi ? La mycose s’est aggravée dans un premier temps. Non contente de toucher les dix orteils, elle s’est répandue sur et sous un ongle. La médecine parle alors d’onychomycose, qu’elle juge souvent incurable sans traitement antifongique par voie orale. Je suis resté serein et j’ai observé mon ongle jaunir puis noircir progressivement. Au bout de quelques mois, le « miracle » s’est produit : l’ongle atteint est tombé et j’avais à la place un embryon d’ongle tout neuf. Il a maintenant poussé et semble très sain. Dans le même temps, les champignons ont reflué des autres orteils et me fichent désormais une paix royale. Plus de desquamation, plus de démangeaisons. Seule une petite garnison semble monter la garde pour intervenir en cas de besoin. Car c’est bien là la clé : comme dans la nature,  les champignons dermatophytes sont là pour déblayer la matière  morte et les autres pour faire mourir ce qui doit mourir. Si on accepte ça sans s’effrayer et qu’on laisse faire sans intervenir, le corps finit toujours par s’auto-réparer. La  patience est la plus grande alliée du patient, lequel n’a pas forcément besoin de décoder ce qui lui arrive.

Bien sûr, je n’ai pas pu m’empêcher d’explorer des pistes de décodage. Celle de plusieurs auteurs sur la « dévalorisation sportive » m’a toujours semblé farfelue et biaisée par la vision pasteurienne. En revanche, la lecture de Christian Flèche me paraît beaucoup plus pertinente : pour cet ancien élève du Dr Hamer, la mycose traduit nécessairement un deuil non fait ou une séparation mal vécue. Puisque le champignon rime avec mort et putréfaction, il faut chercher le défunt qui hante la généalogie ou la menace mortelle ressentie dans la zone soumise à un arrachement affectif. Sur le conflit déclencheur de mes ennuis podaux et sur ses lointaines racines familiales, je vous avoue n’avoir rien trouvé. En revanche, la  probable programmation périnatale du problème m’a été inspirée peu après ma décision de lâcher prise.  Les pieds et les orteils, c’est ce qui sort généralement  en dernier du ventre maternel. Une mycose à cet endroit pourrait exprimer à quel point la fin du séjour utérin et l’entrée dans le monde aérien n’ont pas été faciles. Chez moi, la prédisposition au pied d’athlète est augmentée par le fait que mes orteils sont littéralement collés les uns aux autres, sans aucun espace d’aération entre eux. Signe d’une crispation natale ou anténatale ? Toujours est-il que je m’efforce à présent de  détendre mes pieds et d’inviter doucement mes orteils à se déployer en éventail. J’ai bon espoir que je pourrai ainsi convaincre les quelques champignons résiduels de se démobiliser. C’est lorsque j’ai décidé de les prendre en amitié et de leur faire confiance qu’ils ont très nettement reflué, donc je continue dans cette voie. Aucun microbe ne devrait jamais être taxé de pathogène et même les micro-organismes impliqués dans les mycoses devraient être réhabilités. Même le Candida albicans « responsable » de la fameuse candidose et d’autres infections  plus graves ? Oui, même lui ne devrait pas susciter une telle psychose . Comme j’ai déjà trop écrit pour aujourd’hui, j’y reviendrai dans une prochaine infolettre.

Yves Rasir

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