MALADIE DE HODGKIN

« Protector » est un jeune homme de 25 ans, qui, au retour d’un voyage d’études lointain de six mois, se retrouve porteur de ganglions au niveau cervical. Le bilan médical fait état de ganglions au médiastin, et d’une atteinte de la rate. Le diagnostic de maladie de Hodgkin ne fait aucun doute : cancer des ganglions lymphatiques. C’est le choc pour ce garçon qui se sent en pleine forme. Dès le premier entretien, nous avons pu retrouver tous les aspects de son conflit. Le conflit de la maladie des ganglions est l’insécurité, le manque de protection par le père (d’où le surnom de ce garçon). « Protector » a été, trop jeune et trop longtemps, le confident et l’ange gardien de sa mère. Il a, peu à peu, pris la place du père auprès de la mère. Cette femme est dépressive depuis toujours. Elle a fait de multiples tentatives de suicide. Depuis la plus petite enfance, « Protector » a assisté à de multiples scènes de disputes violentes entre les parents. Le conflit déclenchant est ce voyage aux antipodes, loin de la mère. Le stress est au maximum pour lui qui redoute une nouvelle tentative de suicide de sa mère. Il serait impuissant, si loin, à lui porter secours. Au retour de voyage, il est enfin rassuré : il ne s’est rien passé, elle est vivante. Il passe alors en phase de résolution pratique de conflit, mais il n’est pas en conscience de ce conflit.Le plus grand choc de sa vie est à 11 ans, quand, un jour, il a assisté à un acte suicidaire de sa mère. Seul avec elle, il est totalement paniqué, à son chevet en attendant le service d’urgences. Elle a fait trois arrêts cardiaques, était dans le coma. Imaginez le surstress pour un enfant de 11 ans ! Tout le reste de son adolescence, il va vivre dans la hantise de rentrer à la maison et de la retrouver morte. D’autant qu’après la séparation des parents, il va se retrouver seul avec elle. Quand il est parti pour ses études, il a vécu dans l’angoisse quotidienne. Il relisait la « culpabilité » de laisser cette femme en insécurité, sans protection.

En Projet-Sens, on retrouve un conflit d’insécurité qui va lier l’enfant à sa mère, dans une problématique de vie ou de mort. Au début de la grossesse, la mère a fait une maladie infectieuse dont le pronostic était très incertain à l’époque. La solution était une interruption thérapeutique de la grossesse, le traitement par antibiothérapie étant très aléatoire dans cette affection. La surveillance va être très rapprochée pour la mère. Quant au fœtus, on n’avait aucun moyen de savoir comment il allait. C’était l’insécurité totale. La vie de l’enfant dépendait de celle de la mère. Ce qui inscrit dans le cerveau de l’enfant : « Il faut protéger la mère (de la maladie), pour sauver l’enfant (moi) ». « Protector » était désormais sur des rails. Pour sauver sa vie, il doit protéger la mère ! C’est son besoin, son « attracteur », toute sa vie en dépend.

Il y avait également un conflit programmant généalogique. Le grand-père paternel est décédé à 35 ans avec la maladie de …Hodgkin ! Ce garçon, fils unique, était le protecteur de sa mère, depuis l’enfance, face à un père violent. Il laisse une veuve et un orphelin de 5 ans, dans une insécurité totale. La mère devait travailler pour élever son enfant. Celui-ci était livré à lui-même, sans protection de la mère et du père. La grand-mère maternelle était orpheline de mère. Son père s’est remarié avec une femme qui a été une marâtre pour l’enfant. Celle-ci était le souffre-douleur et n’était pas protégée par son père qui ne pouvait donner tort à sa nouvelle femme.La guérison de « Protector » a été spectaculaire. Il a eu le déclic, dès notre premier entretien, quand je lui ai dit que sa vie ne pouvait plus être liée à celle de sa mère. Il a accepté que chacun doit vivre son programme inconscient, et que rien ni personne ne peut en changer le cours sans prise de conscience de ce projet inconscient. Il a tout de suite basculé, et le deuil a commencé. Il a pu avoir une discussion avec sa mère, la mettant devant ses responsabilités. Ainsi, il ne se sent plus responsable de la vie de sa mère, il ne veut plus être son protecteur. Ni celui de personne. Il a beaucoup d’amour pour sa mère, mais pas un amour dévastateur comme précédemment. Il a suivi son traitement à la lettre (c’est son choix), sachant que de toute façon, il était guéri dans sa tête. Le traitement fut d’ailleurs particulièrement bien supporté, au grand étonnement des personnes de son entourage et du corps médical. Le bilan est tout à fait normalisé, à tous les niveaux, avec un recul de 5 ans.

Dr Jean-Claude Fajeau (France)

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