Les pratiques santé de Guy Corneau

La fin de l’année rime avec beaucoup de contrariétés : comptabilité, TVA, inventaire et formalités administratives en tous genres. Je n’ai pas eu le temps de vous rédiger une dernière lettre en 2017 mais je vous offre en avant-première un petit extrait d’un texte à paraître dans la revue Néosanté de janvier 2018. Dans ce numéro, nous publions un dossier exceptionnel  destiné à résumer tout le travail de Guy Corneau en matière de santé. Décédé il y a juste  un an, le psychanalyste québécois  avait beaucoup exploré le sens  des maladies et s’était  notamment tourné vers la biologie totale pour guérir de son cancer en 2008.  C’est d’ailleurs pour évoquer ce parcours de guérison holistique que  Carine Anselme avait rencontré Guy Corneau pour le tout premier numéro de Néosanté, en mai 2011.  Pour l’avoir interviewé à de nombreuses reprises, notre journaliste est peut-être la plus fine connaisseuse de l’œuvre du psy canadien. Avec tout le talent qu’on lui connaît, elle a condensé dans son dossier toutes les grandes idées et réflexions de Guy Corneau relatives à la santé globale, car ce dernier n’imaginait pas que la santé du corps soit dissociable de celle de l’esprit. Intitulé « De  l’hommage à l’héritage »,  cette brillante synthèse émaillée de nombreuses citations vaut le détour car elle dresse  le bilan de l’apport de Guy Corneau à la compréhension profonde des maladies.  Mais l’écrivain ne se contentait pas de sonder l’âme humaine, il appliquait aussi des méthodes thérapeutiques glanées dans diverses médecines traditionnelles, conçues par des découvreurs contemporains ou développées par lui-même au fil de sa quête.   En guise d’infolettre, je vous propose le passage où Carine présente les trois grandes « pratiques de santé » que l’auteur de Revivre partageait dans ses livres et ses conférences : le dialogue avec les cellules,  la respiration consciente et la transformation des états intérieurs. Bonne lecture, et à l’année prochaine ! Je vous la souhaite riche en belles découvertes  et en émotions positives.

Yves Rasir

LES PRATIQUES « SANTÉ »  DE GUY CORNEAU

Pour Guy Corneau, le retour à l’équilibre, synonyme de santé, est une démarche active. Il aimait citer le Dr Liliane Reuter : « Le médecin soigne, le patient guérit. » Ce qui, pour lui, signifie que la guérison vient de l’intérieur. « Les soins que nous apportent les personnes et les techniques stimulent des mécanismes de réparation et de régulation qui font déjà partie du patrimoine génétique de chaque organisme, de pair d’ailleurs avec les mécanismes d’auto-préservation, d’auto-organisation et d’auto-expression », notait-il dans son livre « Revivre ! », soulignant au passage le rôle essentiel de notre imagination. « La présence consciente à ses propres processus intérieurs constitue un élément fondamental du retour à une santé intégrale qui inclut le corps, l’âme et l’esprit. En tout état de cause, la maladie est une invitation à sortir de l’état de victime qui subit un mauvais coup du destin pour entrer dans celui de la personne qui crée sa vie en collaboration avec les différentes dimensions de son univers tant intérieur qu’extérieur. » Cette participation créatrice à la guérison (plus largement, la santé) signifie souvent l’exploration de pistes et de techniques inconnues, qui peuvent susciter résistance et rejet. Ce qui lui faisait dire que « pour atteindre un nouvel équilibre, il est nécessaire de s’ouvrir l’esprit, en particulier en ce qui a trait aux liens étroits qui existent entre le corps et la psyché ». Ce faisant, il nous convie à quitter nos vérités toutes faites pour nous lancer dans l’aventure de la vie. « Pour passer de la médication à la méditation, il faut parfois faire un pas de géant », reconnaissait-il… Impossible donc de réaliser un dossier sur le regard que portait Guy Corneau sur la (bonne) santé, sans intégrer quelques pratiques qu’il a lui-même apprises, mises en œuvre et transmises.

LE DIALOGUE AVEC LES CELLULES

Lors de sa traversée du cancer, Guy Corneau a découvert le rôle des approches énergétiques pour dialoguer avec nos états intérieurs et les changer (voir « Revivre ! »), notamment avec Pierre Lessard (par la suite, ils œuvreront ensemble dans des séminaires et conférences). Il est éclairant, nous partageait-il, d’apprendre à percevoir les signaux en soi pour stimuler son propre potentiel de guérison. Pour pratiquer l’écoute des cellules, allongez-vous confortablement, seul dans un endroit calme. Commencez par vous détendre, puis portez votre attention sur la partie de vous qui est douloureuse ou affectée. Vous pouvez aussi la visualiser. Puis, demandez-lui : « Quel message veux-tu me transmettre ? » ou « Que veux-tu me dire par cette douleur ? » ou encore « Que veux-tu que je transforme pour être en santé ? » Ce peut être votre foie, votre épaule, votre dos, mais aussi votre tristesse, votre impatience, etc. Écoutez en silence, sans répliquer, sans interpréter, sans justifier, sans expliquer. Votre écoute nécessite une véritable disponibilité à tout entendre, sans vous opposer et sans culpabiliser. Il est fort probable que vous n’entendiez pas lors de la première séance d’écoute. Vous chercherez peut-être à avoir le contrôle ou à obtenir une réponse immédiate qui vous convient et qui ne bouscule pas trop votre vie et vos habitudes. Avec le temps, en établissant une relation d’intimité avec votre corps et votre psyché, vous apprendrez à reconnaître leur voix et à la distinguer de celles de l’ego et de vos besoins. Pour que la complicité s’établisse progressivement et plus facilement, vous pouvez aussi dialoguer avec vos cellules lorsque vous êtes en santé. Sur YouTube, vous trouverez l’exercice guidé de Dialogue avec les cellules, par Pierre Lessard & Guy Corneau. Lire aussi Éveillez votre pouvoir de guérison, de Pierre Lessard, préfacé par Guy Corneau (Le Jour, 2016). 

LA RESPIRATION CONSCIENTE

Les tensions de fond, tout comme les tensions superficielles, affectent la respiration. Et rares sont les personnes qui respirent avec tout leur corps. « Je me rends compte maintenant qu’il suffit d’y porter attention et d’en maintenir l’intention. Lorsque je m’abandonne à cette respiration consciente, douce et profonde à la fois, j’ai l’impression de communiquer avec l’univers par tous les pores de ma peau. Ma présence s’élargit subtilement et je sens que je communie en toute confiance avec mon environnement. Je me nourris d’air, je me nourris de prana, cette quintessence de l’air dont parlent les hindous, que les Chinois appellent le chi et les Japonais le ki. Je respire la lumière, je respire l’eau qu’il y a dans l’air, et je régénère mes cellules en toute conscience. Plusieurs fois dans la journée, je marque une pause pour renouveler mon niveau d’énergie par la respiration consciente », partage Guy Corneau dans « Revivre ! » Pour mettre cette respiration en pratique, c’est étonnamment simple : il suffit de fermer les yeux, de respirer profondément, consciemment, pendant quelques minutes. On peut aussi utiliser son imagination pour guider le processus. « En me visualisant relaxé, j’arrive à respirer plus profondément. Lentement, à travers les épreuves de la vie et de la maladie, j’ai appris à m’abandonner de plus en plus, car la respiration profonde est question d’abandon confiant », confie-t-il.

LA TRANSFORMATION DES ÉTATS INTÉRIEURS

« La maîtrise de nos états intérieurs, que nous soyons malades ou en bonne santé, constitue un atout majeur qui favorise l’équilibre en nous », partageait Guy Corneau, en présentant cet exercice qu’il mettait régulièrement en pratique. Changer ses états intérieurs, en utilisant ses propres ressources, permet de libérer régulièrement la pression de la « cocotte émotionnelle », alors que de plus en plus d’études font le lien entre émotions refoulées, stress et maladies (cancer en tête). Concrètement, la première étape consiste à partir à la rencontre de soi : « De façon à ne pas refouler mes états affectifs, je me mets à l’écoute de ce que je ressens réellement, en accueillant tout (larmes, peur, etc.) sans jugement et sans tenter de changer quoi que ce soit. » La deuxième étape consiste à la création de la réalité imaginaire qui permet de transformer graduellementnotre état en utilisant le pouvoir de notre imagination. « Je ferme les yeux et je vais dans ma réalité imaginaire. Je m’immerge dans un champ de marguerites géantes… Je peux m’y étendre à l’abri dans les herbes hautes et vertes. Je me dore au soleil comme on se fait bronzer sur une plage, ressentant la chaleur des rayons sur ma peau… » À votre imaginaire ! Car les images de Guy Corneau sont les siennes ; laissez aux manettes votre propre imagination. L’étape 3 invite à vibrer de vie. Il s’agit de ressentir la force de vie dans nos entrailles et la vibration de nos talents personnels. « Je me vois debout dans le soleil, habillé de blanc. Je sens cette puissance se répandre dans mon être et, pour la circonstance, je m’imagine éprouvant le bonheur d’une santé parfaite que je laisse resplendir en moi et autour de moi. » L’ultime étape (nous) convie à la dégustation intérieure, en méditant, le sourire aux lèvres, afin de prolonger le plus longtemps possible la sensation de bien-être liée à la visite de notre réalité imaginaire. « Je m’attache simplement à déguster le moment présent en étant ouvert à la vie en moi et autour de moi », conclut-il. Notez que Guy Corneau détaille davantage cet exercice dans Revivre !    

Carine Anselme

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