Le « reset » de la rougeole

Yves Rasir

La nouvelle a fait sensation: d’après deux études scientifiques parues concomitamment dans Science et Science Immunology, le virus de la rougeole efface la mémoire du système immunitaire ! Lorsqu’un enfant contracte la maladie, il est immunisé contre elle à vie mais  son immunité acquise est affligée d’une sorte d’amnésie : les anticorps déjà créés au contact d’autres agents infectieux et qui se mobilisent lors d’une nouvelle infection disparaissent en grande partie. La perte varie de 11 à 73% selon les anticorps tandis que l’ensemble des moyens de défense est diminué d’un tiers, la baisse atteignant même 40% en cas de forme sévère de rougeole.  Les chercheurs l’ont démontré en analysant les prélèvements sanguins d’enfants hollandais touchés par une épidémie en 2013 et en les comparant à ceux d’enfants indemnes.  Combien de temps dure cette éclipse immunitaire ? Là, les avis divergent : entre 5 et 6 mois mais peut-être  5 ans chez une minorité d’individus. De surcroît, certains chercheurs estiment qu’il n’y a pas de retour à l’état antérieur et que l’organisme ne récupère pas complètement sa capacité défensive. À l’appui de leur verdict, ils invoquent une association entre la rougeole et une morbidité et une mortalité accrues des années après l’infection. C’est évidemment du pain bénit pour l’église de vaccinologie qui en a profité pour re-proclamer urbi et orbi l’intérêt de la vaccination massive : si la rougeole « naturelle » déprime durablement l’immunité, il serait d’autant plus important de l’éviter en la simulant artificiellement !
 
Vous vous doutez bien que ce triomphalisme pasteurien appelle quelques objections de notre part. D’abord, les deux études nous semblent biaisées parce que les échantillons de sang prélevés aux Pays-Bas l’ont été sur des enfants non vaccinés issus d’une communauté religieuse. Le dépistage des anticorps n’a pas été effectué sur des malades ayant  pourtant reçu leurs deux doses, ce qui arrive de plus en plus fréquemment lors de flambées épidémiques. Qu’en est-il des gosses qui font la rougeole malgré le vaccin ? Sont-ils mieux ou moins bien  lotis ? Mystère et boule de gomme. Autant savoir, ensuite, que l’immunité ne se résume pas à la production d’anticorps.  C’est un système beaucoup plus complexe car il y a beaucoup d’autres interactions subtiles entre l’être humain et son environnement microbien. Verser dans le simplisme n’a jamais fait progresser la connaissance. D’autre part,  on sait depuis près d’un siècle que le virus sauvage de la rougeole a des vertus oncolytiques. Il est aujourd’hui employé en cancérologie  et permet parfois des guérisons inespérées. N’est-ce pas l’indice d’un bénéfice apporté par la maladie et dont la raréfaction chez nous pourrait expliquer l’inflation des cancers ?   Enfin, l’empressement à justifier la vaccination antirougeole ne  doit pas faire oublier ses effets secondaires avérés et ceux que l’on suspecte avec indices sérieux à la clé, comme l’épidémie d’autisme  dans les pays industrialisés (voir à ce sujet le dossier publié dans le mensuel Néosanté de juin dernier). Ce n’est pas parce que la maladie semble nuire davantage qu’on ne le pensait que son vaccin doit recevoir un brevet d’innocuité.
 
Et quand bien même son évitement vaccinal serait sans danger,  cette affection est-elle vraiment à redouter ? Dans leurs articles claironnant le résultat des deux études et relatant que « l’immunité trépasse là où la rougeole passe », les médias ont malhonnêtement souligné que ce virus hautement contagieux fait toujours  plus de 100.000 morts par an dans le monde. Mais aucun n’a relevé que ces statistiques concernent uniquement les régions où règnent la misère et la malnutrition. En Occident, la mortalité liée à la rougeole avait déjà chuté de 99,5% avant l’introduction du vaccin. C’était devenu une maladie banale et bénigne qui n’effrayait plus personne.  Et de nos jours, les rares cas mortels concernent  soit des malades affaiblis et immunodéprimés pour d’autres motifs, soit des bébés qui contractent la rougeole précocement parce que la vaccination a eu cet effet pervers  d’annihiler la protection transmise par la mère. Jadis, cette maladie infantile survenait généralement vers 5 ans, à l’approche de l’ « âge de raison ». Ce n’est sûrement pas un hasard et les anciens médecins savaient que le franchissement de ce cap était un gage de croissance et de maturation. Chez les enfants guéris, les parents observaient aussi une belle évolution psychologique et intellectuelle. En court-circuitant ce processus, la vaccination n’a-t-elle pas profondément perturbé le développement de la psyché et provoqué une « catastrophe spirituelle »,  selon les termes de la psychanalyste Annick de Souzenelle ?  
 
Ce qui est fascinant, c’est que la science découvre à présent que la rougeole est synonyme d’effondrement immunitaire passager. Comme si la maladie procédait à une remise à zéro, à une réinitialisation et une reconstruction, en exigeant l’abandon de mémoires cellulaires inutiles.  Or si l’immunité est au corps ce que l’identité est au psychisme – thèse centrale de la médecine du sens – on peut se demander si les troubles de l’identité,  sexuelle ou autre, ne sont pas la rançon de la vaccination et si l’immunodéficience adulte n’est pas une autre ruse de la vie pour obliger à rejouer le scénario tronqué, à redémarrer sur de nouvelles bases. M’est avis qu’à la lumière des deux études, il serait urgent d’examiner le statut vaccinal  des personnes atteintes du sida. Histoire de voir si ce syndrome contemporain n’est pas une « super rougeole » à retardement…

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