Le Microbiote à toutes les sauces …

CONNAITRE L’ETAT DE SON MICROBIOTE

On en parle de plus en plus : les intestins sont notre second, voire notre premier cerveau. Et en fonction de la flore qui les habite, l’état de notre corps et de notre psychisme va en être affecté. Désormais, il existe un test fiable et non invasif pour savoir quel est l’état de notre microbiote intestinal.

Une nouvelle approche

En tant qu’éducateur de santé en quête de solutions naturelles de santé, j’ai découvert l’approche du Dr Bruno Donatini dès 2013 au congrès de Quantique planète à Aix en Provence. C’est une approche de terrain, qui permet d’aller plus en profondeur et qui complète mon approche fonctionnelle de l’organisme en tant que réflexologue. Je suis partie du constat selon lequel les personnes qui venaient me voir en réflexologie pour des problèmes de constipation ou de cystite, par exemple, éprouvaient un mieux-être qui ne durait pas toujours dans le temps. Quelque chose reprenait le dessus. Quand j’ai découvert les travaux du Dr Bruno Donatini sur l’implication du microbiote au niveau du système digestif, mais aussi de tous les autres systèmes du corps humain, j’ai compris. En fait, dans ces cas de constipation, comme dans beaucoup d’autres symptômes ou maladies, c’est le microbiote qui est impliqué et qu’il s’agit de traiter en priorité.

Comment peut-on évaluer notre microbiote ou flore digestive?

Pour connaître l’état de son microbiote, le Dr Bruno Donatini a mis au point un test respiratoire depuis une dizaine d’années déjà. La médecine a commencé à utiliser des tests respiratoires depuis les années 1960. L’appareil que nous utilisons aujourd’hui est un détecteur industriel de gaz (MX 6) qui est précis au dix millionième de particules près (ppm). Il était à l’origine conçu pour un usage de détection des gaz chimiques dangereux, le Dr Donatini en a modifié l’usage afin qu’il puisse analyser 4 gaz spécifiques d’origine digestive.

Les fermentations digestives sont en effet issues de plusieurs familles de bactéries qui, comme tous les organismes vivants, mangent, digèrent et évacuent leurs résidus (ici gaz et acides gras). Le test permet d’obtenir une sorte de photographie instantanée de ces familles au moment T.
Appareil GAZDETECT rétalonné tous les 6 mois

Le test est pratiqué à jeun. La personne souffle dans un ballon qui est ensuite adapté à l’appareil pour lecture des gaz respiratoires qui correspondent à plusieurs gaz digestifs. Puis on fait boire à la personne une boisson sucrée à base notamment de miel. On attend environ 2heures et on refait le test. Cela permet de savoir comment les sucres se comportent dans le digestif, s’ils ont été absorbés par la muqueuse ou fermentés les bactéries et par quelle famille de bactéries ?
Par exemple, si les bactéries prolifèrent au niveau de l’estomac, elles vont se nourrir de ces sucres qui ne seront donc plus assimilés par l’intestin grêle situé un étage en dessous de l’estomac.

Par ailleurs, certaines bactéries sont déjà actives à jeun. Cela signifie qu’elles se nourrissent en permanence de notre muqueuse, qui est sucrée ce qui donne de l’hydrogène à jeun. D’où un terrain inflammatoire chronique de l’intestin grêle. Tout commence à devenir de plus en plus clair pour les petits éducateurs de santé que nous sommes.

Quel est le rôle du microbiote intestinal ?
Le côlon a un rôle social. Contrairement aux canards qui n’ont pas de côlon et qui défèquent aussitôt leur repas pris, nous, si nous pouvons nous retenir, c’est parce que nous avons un côlon.

Ensuite, notre côlon constitue la fosse septique de la maison. C’est là que se passe la majeure transformation des déchets grâce aux milliards de bactéries qui y résident naturellement.
Lorsque l’on mange plus que ce dont on a besoin, les bactéries coliquesse nourrissent de nos déchets et augmentent encore en nombre.Dans notre tube digestif allant de la bouche à l’anus, nous devrions trouver des bactéries essentiellement dans le côlon. Mais le problème, c’est qu’avec le temps, nous pouvons en avoir de plus en plus dans l’estomac. En fait, actuellement, 80 % des adultes vont développer un microbiote excessif dans la région dite haute de leur système digestif (à savoir duodénum et estomac) et ce dès l’âge de 35-40 ans ! Cela va créer des maldigestions hautes. Un des signes est de ne pas avoir faim le matin. Cela veut dire que l’estomac n’est pas vide. L’estomac devrait se vider toutes les deux heures environ, sinon c’est qu’il ne se vidange pas correctement.

Il faut savoir que si le sucre est mal absorbé, il va se transformer dans l’estomac en alcool et en vinaigre. Et cela va créer une lie de vinaigre dans laquelle vont venir fermenter des aliments tels que salades, céréales et légumineuses, particulièrement. Cela va entraîner des reflux gastriques, des douleurs au-dessus du nombril, des gastrites, de l’acidité, une œsophagite, une irritation des voies pulmonaires, etc.

Par ailleurs, une des particularités découvertes par le Dr Bruno Donatini est le rétrécissement du duodénum au niveau de sa quatrième section, qui est pris en pince par deux artères (aorte et mésentérique). Il passe d’un diamètre de 15 millimètres à 3-4 millimètres, soit une réduction de 3 à 4 fois sa taille. Cela fait comme un goulet d’étranglement qui engendre la maldigestion haute. Lorsque ce goulet gêne le passage des aliments, cela crée des ballonnements et des douleurs, surtout sous les côtes, à droite. Heureusement, on peut manipuler cette pince duodénale de manière fonctionnelle par ostéopathie ou réflexologie, par exemple, et ensuite valider l’efficacité de la manipulation par le test respiratoire ou par une échographie digestive. Lorsque le rétrécissement de la pince duodénale est moindre et que le bol alimentaire passe mieux, les problèmes disparaissent progressivement.

Quelles sont les différentes familles de bactéries qui sont problématiques ?

On en retrouve trois grandes classes :

  • Il y a d’abord les fermentations rapides qui sont dues à la mal-digestion des sucres et qui génèrent de l’hydrogène, comme je viens de le mentionner plus haut. J’ajoute que plus nous vieillissons, moins nous assimilons le sucre, c’est physiologique. A 20 ans, on peut manger et assimiler 200 gr de sucre blanc par jour. Vers l’âge de 70 ans, nous n’en assimilons plus que 20 gr ! Donc nous devrions en consommer moins au fil de la vie, car sinon ce sont nos bactéries qui vont se multiplier. Ces fermentations peuvent générer, au niveau du côlon, des gaz non odorants et des douleurs. Il y a aussi la fabrication du méthylacétate au niveau de l’estomac qui va engendrer, entre autres, une stase de ce dernier et un biofilm (c’est-à-dire une couche de bactéries indestructible) sur toute la longueur du duodénum, gênant ainsi l’assimilation des minéraux à ce niveau.
  • Ensuite nous trouvons la flore méthano-productrice. En fait, il s’agit de bactéries carnivores qui mangent d’autres bactéries. C’est un écosystème : plus on a de moutons, plus on a de loups… Cela crée des gaz odorants et une haleine chargée. Le phénomène d’haleine chargée vient en réalité du côlon, car il faut savoir que 80 % des gaz digestifs sont évacués les poumons.
  • On retrouve également d’autres flores au niveau du côlon sigmoïde. Ce sont des flores carnivores elles aussi et qui relarguent des gaz sulfurés (Hydrogène sulfureux

En effet, le côlon, sur sa partie transverse, absorbe les L-tryptophanes, précurseurs de la sérotonine, laquelle est l’une de nos hormone du bien-être qui joue un rôle essentiel dans la régulation de l’humeur, de l’anxiété, de l’appétit et du sommeil.Mais ces bactéries vont consommer le L-tryptophane. Or comme le côlon permet 80 % de la fabrication de la sérotonine de l’organisme, on comprend maintenant à quel point cette situation peut devenir problématique ! Le manque de sérotonine va créer une fatigue physique et mentale. L’on voit donc comment la digestion est inter reliée à notre santé mentale.

Et une fois que l’on a identifié les familles de bactéries présentes, que faire ?

Il y a alors trois axes de travail qui sont proposés :

  • Tout d’abord, l’alimentation, bien évidemment. Ceux qui ont des fermentations liées au sucre doivent en limiter la consommation. Si on n’absorbe pas le sucre, à quoi bon en consommer ? On va travailler sur la digestibilité des aliments et éviter aussi les aliments qui fermentent particulièrement, tels que céréales, légumineuses, certaines salades à grandes feuilles et les FODMAPs (différentes classes de sucres Fermentescibles : Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides And Polyols). Par exemple, une pomme crue est assez indigeste, car elle fermente beaucoup trop. Par contre la banane, la fraise, le radis, le concombre ne fermentent pas. Il sera préférable de « blanchir » les légumes pour les rendre moins sucrés et plus digestes. Nous pouvons aussi faire germer les graines et les légumineuses, afin de transformer leurs sucres en acides aminés et les rendre plus digestes.
  • Ensuite, il y a l’activité physique. C’est essentiel là aussi. Nous manquons quasiment tous d’activité physique suffisante. Alors qu’à l’origine, nous sommes des nomades, des chasseurs-cueilleurs. Lorsque l’on pratique une bonne séance d’activité physique avec essoufflement et transpiration, cela vide l’estomac. En effet, le corps va aller chercher l’eau qui reste dans l’estomac et l’iléon (dernière partie de l’intestin grêle). En fait en pratiquant suffisamment de sport, on obtient les mêmes résultats qu’en faisant trois jours de jeûne, à savoir de vider son estomac…
  • Puis, il y a la mycothérapie. On se sert du mycélium (racines de certains champignons) combiné à certaines écorces d’arbre et souvent à des huiles essentielles microdosées, ce qui va traiter le trop-plein de bactéries ou encore les virus. Le choix des huiles essentielles va être déterminé, entre autres, par le type de flore prédominante.

Tout cela va stimuler la physiologie digestive, c’est-à-dire la motricité du tube digestif. Quand l’estomac est vide, le côlon peut bien fonctionner. Si ce n’est pas le cas, ça tourne au ralenti…

Chacun ayant un microbiote différent, il s’agit de revenir à une approche individualisée et personnalisée à chaque cas.

Ensuite il y a le microbiote buccal… comment l’identifier ?

Utilisation de la lampe de WOOD

Une lampe de Wood est un outil de diagnostique utilisé communément en dermatologie. Elle permet d’examiner la peau du patient avec une lumière ultraviolette d’une longueur d’onde d’environ 365 nanomètres. Son inventeur est Robert Williams Wood en 1903.
Utilisation après 1925 en dermatologie par Margarot et Deveze pour la détection d’infection mycosique des cheveux. Le Dr Bruno Donatini l’utilise dans son cabinet pour examiner les dents, langue, nez, front et oreilles de ses patients afin d’y trouver les bactéries les plus fréquentes : PBA (Proprioni Bacetrium Acnes) et HP (Hélicobacter Pilori). Cette dernière est présente dans la bouche et dans l’estomac.
Cet examen est primordial pour faire le lien entre les virus, les bactéries et les maladies parodontales, notamment, qui ont un grand impact sur le reste de notre santé!

Voici quelques exemples de ce qu’on l’on peut voir avec la lampe de Wood : dans l’ordre : PBA,HP, Psoriasis :

En conclusion, je dirais que lorsque l’on a une bouche propre (à savoir dépourvue de bactéries), un estomac qui se vide bien et une bonne absorption, alors on détient les trois axes de la bonne santé ! ☺

Et cerise sur le gâteau, il y a déjà de nombreux praticiens de santé qui sont formés à cette nouvelle approche intégrative de la santé en France, Belgique, Suisse, Canada et même d’autres pays. Les personnes qui ont déjà testé leurs gaz chez un de ces praticiens, mais qui ont du mal à faire seuls les premiers changements au niveau de leur alimentationou des exercices à pratiquer pour vidanger leur estomac, peuvent venir participer à un séjour en résidentiel où des professionnels les suivent pendant 6 journées pour les aider à prendre de bonnes et nouvelles habitudes, ainsi qu’une nouvelle hygiène de vie. Les différents tests sont pratiqués au début et à la fin des séjours, pour déjà voir l’évolution du microbiote.

Monique SCHWEITZER et Lilian GAUTHERON
www.sante-microbiote.org
05 61 11 48 47
https://www.facebook.com/monique.schweitzer.montplaisirenrose/

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