L’ACNÉ expression d’un triple conflit

L’acné est une dermatose inflammatoire des follicules pilosébacés (glandes sécrétant le sébum, à la racine des poils) avec formation de comédons. Elle débute à la puberté et marque 85% des adolescents toutes ethnies confondues, si bien qu’il apparait normal d’avoir de l’acné lors de la poussée hormonale (œstrogène et testostérone) qui nous conduit à l’âge adulte. Pourtant, 15% d’entre nous n’ont pas eu d’acné alors qu’ils ont aussi fait cette fameuse poussée hormonale ! Pour ma part, je n’ai hélas pas fait partie de ces adolescents « chanceux ». Je compris plus tard les mécanismes de ces variations qui n’étaient pas seulement dû à l’ensoleillement, comme le prétendait mon esthéticienne. En effet, vivant sous le soleil de Provence, je m’exposais régulièrement d’avril à juin sans grands résultats sur ma peau boutonneuse. Heureusement, chaque été au début des vacances, mon acné régressait. Pourtant, mes sécrétions d’androgènes devaient atteindre des sommets compte tenu des rencontres que je faisais avec la gente féminine…

Approche éthologique

Les mouflons (les cerfs ou les chamois) ont à la base de leurs cornes des glandes sébacées. A la saison des amours, les jeunes mâles combattent entre eux et frottent ces glandes sur les arbres pour marquer leur territoire sexuel, c’est-à-dire pour attirer les biches et aviser les rivaux que le territoire est réservé. La hauteur de ces marques de frayage a un effet dépressif sur les conquérants les plus faibles. Pour nous, c’est aussi à l’adolescence que la quête de partenaires sexuels commence. Mais cette quête est particulièrement difficile quand on est encore inexpérimenté sur le plan relationnel et sexuel, et si en plus on doute de sa capacité à séduire l’autre : « Voudra-t-il de moi ? », « Vais-je savoir l’embrasser et répondre à ses attentes (sexuelles) ? »…Les hormones incriminées dans l’apparition de l’acné – les androgènes (hormones sexuelles) et les corticoïdes et ACTH (hormones du stress) – traduisent très bien l’importance du stress ressenti par l’adolescent dans ses premiers émois amoureux. L’acné est avant tout un message sexuel. Je montre que j’ai fait ma poussée pubertaire et que je peux avoir des relations sexuelles mais mon manque d’assurance me rend très anxieux. L’acné est donc en relation avec un conflit de lutte pour conquérir ou garder son, sa ou ses partenaires. Pour revenir à mon cas, ce n’est que lors des vacances d’été passées en camping, qu’adolescent, je réussissais à sortir avec des filles. Je me rassurais alors sur mes capacités à séduire et à éloigner d’éventuels concurrents.

Souillure et dévalorisation esthétique

L’acné est un symptôme touchant à la fois trois tissus d’origine embryologique différents. Elle est donc l’expression d’un triple conflit:
– le derme qui nous renvoie au conflit de souillure.
– l’hypoderme qui est en relation avec la dévalorisation esthétique.
– l’épiderme qui nous parle de séparation (ici séparé du partenaire sexuel).
Il est intéressant de constater que la localisation de l’acné se fait de façon préférentielle au visage et sur le haut du thorax, c’est-à dire sur les parties visibles du corps. Le dos est aussi parfois concerné mais jamais les autres parties. Je n’ai jamais vu d’acné sur les mains, les pieds ou les genoux ! Pourtant l’imprégnation hormonale des glandes sébacées est identique sur tout le corps ! La symbolique de la localisation est donc importante pour comprendre le ressenti lié à l’acné. Pour Robert Guinée, l’acné est « un léger conflit de souillure à connotation sexuelle, en relation avec ce que j’imagine de ce que les autres perçoivent de moi (visage et thorax) ou en relation avec des rumeurs réelles ou imaginaires qui circulent dans mon dos (acné du dos). »
Le visage est la partie de nous qui fait face aux autres, celle qui me permet d’être accepté ou rejeté. L’acné est donc aussi l’expression du rejet, et de l’insécurité face aux autres. Dans ce changement que représente la puberté l’adulte en devenir est dans une position inconfortable par rapport à sa propre image. Il se trouve des défauts, se compare aux autres et a besoin de se faire accepter dans la bande de copains et copines ! « -Pourvu que je ne perde pas la face devant eux ! »

Le cercle vicieux de l’acné

Pris dans la tenaille de la pulsion sexuelle d’un côté et de l’angoisse de ne pas être à la hauteur pour conquérir un (ou une) partenaire, l’adolescent fabrique alors au niveau du derme (en phase active de conflit) de petites tumeurs amélanotiques qui poussent sous la peau. Lors de phases de réparation (quand il se rassure), sous l’action de bactéries, se forment de petits abcès peu ragoutants. Cela réactive le conflit de souillure et de dévalorisation esthétique chez un adolescent qui n’avait pas besoin de ça pour retrouver confiance en lui. Bien sûr, il s’enferme alors dans un cercle vicieux dont il est difficile de sortir à cet âge. Claude Sabbah conseillait, pour casser le conflit esthétique, de ne plus se regarder que dans un miroir en contre-jour ou dans le reflet d’une vitre fumée. Les imperfections disparaissant, l’adolescent retrouve son vrai visage (sans bouton). Il peut alors prendre conscience qu’il est assez beau pour redevenir attirant.
Les anciens disent que l’acné disparait quand on a eu sa première expérience sexuelle. C’est en effet, à ce moment, que notre adolescent va se rassurer sur sa capacité à conquérir un partenaire sexuel et où il va dédramatiser l’acte sexuel. Avoir de l’acné à l’adolescence est donc normal. Mais à l’âge adulte, on trouve des cas particuliers d’acné comme, par exemple, chez certaines femmes au moment des règles. Cela peut renvoyer à la peur de tomber enceinte. Dans la généalogie, on cherchera une femme qui n’a pas su retenir son mari alors qu’elle était enceinte. Ce type d’acné peut d’ailleurs disparaitre sous l’effet de la pilule contraceptive (pas de risque d’enfant= pas de stress).
A la ménopause ou à certains moments de leur vie, certaines femmes voient aussi revenir l’acné. Ces périodes de leur vie sont faites de remises en question. Suis-je encore assez belle pour séduire ? Mon homme voudra-t-il encore de moi ? Pourrais-je répondre à ses attentes ?… Ces questions fréquentes dans les magazines féminins me font dire que l’acné n’est pas près de disparaitre dans une société basée sur l’image et marquée par nos difficultés à accepter nos changements physiques et à vivre une sexualité sans culpabilité à tout âge.

Jean-Brice Thivent

Praticien–naturopathe et consultant en bio-décodage, Jean-Brice Thivent dirige avec cette double approche la
«Formation Alsacienne de Naturopathie et de Psychobiologie». Conférencier- formateur, il anime aussi (dans l’Est de la France) des séjours de détoxination par le jeûne. Son ambition : donner les moyens à chacun de devenir acteur de sa santé. Il est aussi l’auteur du livre «De l’homme dévitalisé à l’homme vivant », aux éditions Néosanté.
Infos : www.alsace-naturo.com
Partagez Néosanté !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire