LA RÉVOLUTION ÉPIGÉNÉTIQUE ou comment cette nouvelle science nous rend les clés de notre santé

L’épigénétique, qui étudie l’influence de l’environnement et de notre histoire personnelle sur l’expression de nos gènes, est une nouvelle branche de la science qui promet une révolution en matière de santé et de mieux-être. Auparavant, nous pensions que notre ADN déterminait une grande partie de nos comportements et de nos caractéristiques physiques. Or, de nouvelles et passionnantes recherches scientifiques démontrent que de nombreux gènes sont quotidiennement activés par nos croyances, nos émotions et nos attitudes. Chacune de nos pensées se propage comme une onde dans tout notre corps, affectant notre système immunitaire, notre cerveau et notre système hormonal. Dans un livre (*) qui fait un tabac aux Etats-Unis et qui s’appuie sur plus de 300 études sérieuses, le Dr Dawson Church montre que nous avons la possibilité de maîtriser notre santé et d’améliorer radicalement notre vie en misant sur nos ressources intérieures. En primeur et en exclusivité, Néosanté a reçu l’autorisation de vous divulguer une partie de cet ouvrage salué comme « le meilleur livre de santé » aux USA. Voici des extraits du chapitre où l’auteur explique que l’ADN n’est pas une fatalité et que son esprit est le véritable « chef d’orchestre » épigénétique de l’être humain.

L’une des premières études chez l’animal à avoir démontré qu’un signal épigénétique peut affecter l’expression des gènes a été réalisée avec des souris. Alors que les souris et les humains sont très différents en taille, ils sont très proches génétiquement, ainsi les souris sont-elles souvent utilisées comme sujets d’expérience en laboratoire. Au début des années 1990, les chercheurs ont découvert qu’un gène longtemps connu pour affecter la couleur du pelage de la souris, appelé le gène Agouti, était relié à un gène humain qui est exprimé dans les cas d’obésité et des diabètes de type II. En plus d’avoir des pelages jaunes, les souris Agouti mangent de façon vorace, ont une fréquence accrue de cancer et de diabète, et ont tendance à mourir plus tôt. Quand elles produisent une descendance, les souriceaux sont tout aussi exposés à ces maladies que leurs ancêtres.
Randy Jirtle, PhD, professeur de radio-oncologie à l’université Duke et lauréat du Prix inaugural de médecine épigénétique du Soul Medicine Institute, a découvert qu’il pouvait obtenir une progéniture de souris Agouti normale, mince, jeune et en bonne santé. Il a également découvert qu’il pouvait accomplir cela en changeant l’expression de leurs gènes – mais sans apporter de changements à l’ADN de la souris. Cette astuce a été pratiquée, juste avant la conception, en nourrissant des mères Agouti avec une alimentation riche en un produit chimique appelé « groupes méthyles ». Ces amas de molécules sont capables d’inhiber l’expression des gènes, et bien sûr, les groupes méthyles ont finalement fait leur chemin à travers le métabolisme des mères pour se fixer sur les gènes Agouti des embryons en développement.
Dans une interview accordée au magazine Discover, Jirtle dit : « C’était un peu étrange et un peu effrayant de voir comment quelque chose d’aussi subtil que le changement nutritionnel chez une rate enceinte pouvait avoir un impact spectaculaire sur l’expression des gènes du petit. Les résultats ont montré à quel point les changements épigénétiques pouvaient être importants ». L’article était intitulé « L’ADN n’est pas une fatalité : la nouvelle science de l’épigénétique réécrit les lois de la maladie, de l’hérédité et de l’identité ». De tels communiqués commencent à apparaître dans les bulletins d’information avec une fréquence croissante, au fur et à mesure que l’importance des influences épigénétiques devient plus claire. « Le haut de l’iceberg est la génomique. […] Le bas de l’iceberg est l’épigénétique », dit Jirtle – et une grande partie de la communauté scientifique commence à être d’accord avec lui. En fait, en 2003, un « Projet épigénome humain » a été lancé par un groupe de scientifiques européens, et un projet américain a maintenant débuté.

Cultiver le changement épigénétique

La façon dont les signaux épigénétiques affectent l’expression des gènes comporte de nombreuses étapes. L’alimentation est celle mise en lumière par l’étude de Jirtle. Un deuxième facteur a été révélé par une série d’expériences qui montrent que faire l’objet de soins nourriciers engendre dans le cerveau des changements chimiques qui déclenchent certains gènes. Le Dr Moshe Szyf est chercheur à l’université McGill de Montréal, au Canada, qui étudie les interactions entre les mères rates et leur progéniture. Les membres de son équipe de recherche ont remarqué que certaines mères rates passaient beaucoup de temps à lécher et toiletter leurs petits, tandis que d’autres ne le faisaient pas. Les petits qui avaient été toilettés lorsqu’ils étaient nourrissons ont montré des changements marqués de comportement à l’âge adulte. Ils étaient « moins craintifs et mieux adaptés que les descendants des mères négligentes ». Ils ont ensuite adopté de pareils comportements nourriciers envers leurs propres petits, produisant les mêmes résultats comportementaux épigénétiques dans la génération suivante. Ceci est en soi une découverte importante (confirmée par de nombreuses autres expériences), car elle montre que les changements épigénétiques, une fois commencés dans une génération, peuvent être transmis aux générations suivantes sans modifications dans les gènes eux-mêmes.
Lorsque les chercheurs ont examiné les cerveaux de ces rats, ils ont trouvé des différences, en particulier dans une région cérébrale appelée l’hippocampe, qui est impliquée dans la réponse au stress. Un gène qui freine la réponse au stress avait un degré d’expression plus élevé chez les rats équilibrés.
Le cerveau de ces rats a aussi révélé des niveaux plus élevés d’une substance chimique (groupes acétyles) qui facilite l’expression du gène en se liant à la gaine de protéines qui l’entoure, aidant ainsi le gène à s’exprimer. En outre, ils avaient des niveaux plus élevés d’une enzyme qui ajoute des groupes acétyles à la gaine de protéine.
Les rats anxieux, craintifs se caractérisaient par une chimie du cerveau différente. La même substance inhibitrice de gènes (gène-inhibiteur, en anglais gene-suppressing) que celle trouvée dans l’étude sur les souris de Jirtle (groupes méthyles) était très répandue dans leurs hippocampes. Elle s’était liée à l’ADN et inhibait l’expression du gène impliqué dans l’abaissement du stress.
Pour vérifier l’hypothèse selon laquelle ces deux substances étaient à l’origine de changements de comportements épigénétiques chez les rats, le Dr Szyf et son équipe ont injecté dans les cavités du cerveau des rats craintifs une substance qui a élevé le nombre des acétyles dans l’hippocampe. Effectivement, le comportement des rats a changé, et ils sont devenus moins craintifs et plus équilibrés. Les chercheurs ont également pris les petits de mères rates affectueuses et injecté dans leur cerveau des groupes méthyles. Cela a produit l’effet inverse : ces rats sont devenus plus craintifs et anxieux, avec une réponse accrue au stress.
Un article paru dans Scientific American Mind fait état d’un comportement dépressif et antisocial chez les souris, associé aux groupes méthyles adhérant aux gènes. Il étend également cette recherche aux êtres humains : les cerveaux de patients schizophrènes montrent également des changements dans la méthylation des gènes, ou l’acétylation de leur gaine de protéines.
Tracer les chemins par lesquels les comportements, comme les soins nourriciers, agissent sur les protéines qui facilitent ou suppriment l’expression des gènes nous aide à comprendre les implications de nos comportements et croyances et leur rôle dans notre santé et notre longévité. Le poète William Butler Yeats a dit : « Nous goûtons et sentons et voyons la vérité. Nous n’y accédons pas par le raisonnement. » Nous sentons intuitivement combien les soins nourriciers pendant l’enfance sont essentiels. Mais l’immense portée qu’ils ont sur la santé des adultes pourrait bien devenir pour nous une surprise particulièrement troublante.

Le stress pendant l’enfance conduit à des maladies à l’âge adulte

Des expériences ont montré un lien frappant entre le stress pendant l’enfance et les maladies ultérieures. Mené à grande échelle, un projet de recherche faisant autorité et relatif aux expériences négatives vécues durant l’enfance (Adverse Childhood Experiences), connues sous l’acronyme ACE, a été réalisé par l’hôpital de Kaiser Permanente à San Diego, en Californie, en collaboration avec les centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Les chercheurs ont conduit des examens médicaux, psychologiques et sociaux détaillés sur 17 421 personnes inscrites au régime de santé de Kaiser sur une période de plus de cinq ans. L’étude a montré un lien inverse fort entre d’une part le bien-être émotionnel, la santé et la longévité, et d’autre part le stress du début de la vie. Elle met en évidence qu’il y a certaines expériences négatives dont on ne peut tout simplement pas « se remettre » et que le temps ne guérit pas.
Les médecins de Kaiser ont classé les patients selon différentes mesures représentatives du fonctionnement de la famille. Les facteurs de stress incluaient un parent alcoolique, des parents divorcés ou séparés, un parent qui a été dépressif ou qui a une maladie mentale, et la violence domestique. Plus de la moitié des participants avaient éprouvé un ou plusieurs des facteurs de stress infantile mentionnés, et là où un facteur de stress était présent, il y avait 80 % de chances que les autres le soient aussi, conduisant à un faisceau de dysfonctionnements familiaux. Un faible score signifie peu de facteurs de stress, un score élevé en indique plusieurs. L’âge moyen des participants de l’étude était de cinquante-sept ans, ainsi dans la plupart des cas, il s’était écoulé cinquante ans depuis que les événements s’étaient produits.
L’étude a révélé qu’une personne élevée dans une telle famille avait cinq fois plus de chances d’être dépressive que celle élevée dans une famille ayant un fonctionnement équilibré. Une telle personne était trois fois plus susceptible de fumer. Les participants ayant obtenu un score élevé sur l’échelle de dysfonctionnement familial étaient au moins trente fois plus susceptibles de tenter de se suicider que ceux qui avaient obtenu un score bas. Un homme avec un score élevé avait 4 600 % de plus de risque d’utiliser des drogues illicites injectables. Les affections les plus courantes chez les personnes élevées dans des familles dysfonctionnelles incluaient l’obésité, les maladies cardiaques, les maladies pulmonaires, le diabète, les fractures osseuses, l’hypertension et l’hépatite. Les liens génétiques entre le comportement nourricier et l’expression des gènes chez les enfants ont été retrouvés dans d’autres études. On a trouvé que les enfants ayant un gène produisant une enzyme qui métabolise les neurotransmetteurs comme la sérotonine et la dopamine sont beaucoup plus susceptibles de devenir violents à l’adolescence, « mais seulement s’ils avaient été maltraités dans leur enfance ». L’amour parental est une thérapie épigénétique. Maintenant que nous comprenons cela, notre société devrait investir toutes les ressources possibles dans le soutien aux parents et les soins nourriciers des enfants, au lieu d’ignorer la maltraitance jusqu’à ce que ses horribles conséquences apparaissent des années plus tard.
Les auteurs de l’étude ACE ont comparé les orientations médicales actuelles de notre société à une équipe de pompiers travaillant avec application à disperser la fumée au-dessus d’un immeuble en feu, tout en ignorant le feu en dessous. Une étude chez le jeune rat pourrait certes apparaître comme un exercice d’épigénétique réalisé dans une tour d’ivoire. Ce n’est pas le cas : la qualité des soins nourriciers des enfants crée santé ou maladie dans le monde réel au quotidien.

Les gènes jouent leur partition et vous en êtes le chef d’orchestre

Il existe certainement des facteurs liés au style de vie qui font une grande différence dans notre santé et notre longévité. Avoir un indice de masse corporelle de 25 ou moins, une alimentation riche en fruits et légumes, pratiquer de l’exercice aérobie quotidien, éviter la cigarette et l’excès d’alcool – tout ceci contribue à atteindre un âge avancé. Ce sont des comportements physiques que nous pouvons voir. Néanmoins, les choses d’ordre métaphysique que nous ne pouvons pas voir, comme la conscience et l’intention – exprimées dans nos croyances, nos émotions, nos prières et attitudes – jouent aussi un rôle important dans le contrôle épigénétique des gènes, en améliorant notre état émotionnel et réduisant notre stress. L’ancien point de vue, selon lequel nos gènes contiennent des instructions indélébiles régissant le fonctionnement de notre corps, est, selon les termes méprisants de mon ado de progéniture, « trop XXe siècle ».
Il a fallu longtemps à la science pour comprendre qu’une chose aussi discrète et immatérielle qu’une croyance peut accéder à une existence physique telle que des modifications positives ou négatives dans nos cellules. Mais il s’avère que ces facteurs peuvent affecter la santé et la longévité de façon spectaculaire. Josephine Tesauro et sa sœur jumelle sont nées avec une collection d’outils identiques dans leurs gènes. La musique qu’elles jouaient dans leurs premières années était peut-être impossible à différencier, mais le final de chacun des concerts respectifs de leur vie est tout à fait différent.
Puisque nous avons entre nos mains l’équilibre de notre santé, avec d’un côté une bonne santé et de l’autre la décrépitude, nous pouvons influencer le résultat. Si nous pouvons ajouter une brique du côté de la santé, nous pouvons faire basculer le fléau de la balance en notre faveur. Jetons un coup d’œil à certaines des briques que l’on peut laisser tomber sur notre balance. Chacune d’entre elles repose sur de solides recherches scientifiques et recèle des leçons que nous pouvons appliquer à partir d’aujourd’hui.

Croyances et biochimie

Une étude, qui fait date, reliant la croyance à la santé a été publiée récemment par le Dr Gail Ironson, PhD, une chercheuse de premier plan travaillant sur le lien entre corps et esprit en médecine, et professeur de psychologie et de psychiatrie à l’université de Miami. Le Dr Ironson dirige là-bas le Positive Survivors Research Center, et a reçu plusieurs subventions des Instituts nationaux de la santé (NIH). C’est l’une des premières études à relier croyances spécifiques et modifications spécifiques dans le système immunitaire.
Le Dr Ironson a mesuré plusieurs indicateurs de santé relatifs à des patients atteints du VIH sur une période de quatre ans. Une des mesures était leur charge virale – la quantité de virus du SIDA dans un échantillon de sang. Elle a également mesuré la concentration d’un type de globules blancs responsables de la destruction d’organismes envahisseurs. La concentration de ces cellules du type « lymphocyte T auxiliaire », en anglais helper T cells (également appelées cellules CD4), dans le sang est une mesure de la progression du SIDA. Si la concentration des cellules du type « lymphocyte T auxiliaire » chute, notre corps est moins en mesure de parer à d’autres maladies, comme la pneumonie, par exemple. C’est pourquoi le I et le D dans SIDA signifient immuno-déficience ; comme les patients souffrant du SIDA perdent leurs cellules T et voient leur immunité aux maladies décroître, ils sont plus sensibles aux types d’organismes envahisseurs – infections opportunistes – que des systèmes immunitaires sains repoussent facilement.
Des études comme celles menées par le Dr Ironson sont particulièrement significatives pour les médecins et les biologistes, parce qu’elles identifient les principaux marqueurs biologiques de la maladie, par opposition aux mesures subjectives telles que le niveau de dépression du patient, le nombre de visites chez le médecin, et le dosage des médicaments requis.
Dans ses études, le Dr Ironson a trouvé qu’il existait deux indicateurs particulièrement intéressants de la vitesse de progression du VIH chez les participants à sa recherche. Le premier était leur vision de la nature de Dieu. Certains croyaient en un Dieu vengeur, tandis que d’autres croyaient en un Dieu bienveillant. Elle fait remarquer ceci : « Les gens qui voient Dieu comme un Dieu qui juge et condamne ont une baisse des CD4 (lymphocytes T auxiliaires) de plus de deux fois le taux de ceux qui ne voient pas Dieu de cette façon, et leur charge virale augmente plus de trois fois plus vite. Un exemple précis de phrases prononcées par ces patients est “Dieu me jugera sévèrement un jour”. Ce facteur en particulier est lié à une probabilité accrue que le patient développe une infection opportuniste ou bien qu’il décède. Ces croyances prédisent la progression de la maladie encore plus fortement que la dépression. » (…)

Quand la psychologie devient physiologie

Ce que nous croyons à propos de nous-mêmes altère les faits. Une étude menée à Harvard en 2007 a examiné l’écart entre l’effort physique et l’effort physique complété par la croyance. Les chercheurs ont recruté quatre-vingt-quatre femmes de ménage chargées du nettoyage de chambres d’hôtel. L’échantillon a été divisé en deux groupes. Un groupe a entendu un bref exposé expliquant que leur travail était considéré comme un bon exercice physique et l’on n’a rien dit à l’autre groupe.
Au cours des trente jours qui ont suivi, les modifications dans le corps des femmes qui avaient entendu l’exposé étaient significatives : « Les femmes ayant été informées se percevaient comme faisant nettement plus d’exercice qu’avant l’exposé. Les membres de ce groupe avaient perdu en moyenne plus d’un kilo, réduit leur pression artérielle de près de 10 % et affichaient des baisses de leur indice de masse grasse, de leur indice de masse corporelle et du rapport taille-hanches. »
Cette modification physiologique marquée s’est produite en une trentaine de jours seulement, suite à une brève séance dans laquelle les chercheurs ont exposé les femmes à de nouvelles croyances au sujet de leur niveau d’activité physique. Imaginez l’effet de la musique de fond de nos propres autosuggestions, tournant en boucle continue dans nos têtes de nombreuses heures par jour, alors que nous nous acquittons de nos tâches quotidiennes. Faire ne serait-ce que de petites modifications dans le programme peut conduire à des modifications significatives de notre santé.
L’agent pathogène du choléra a été découvert par Robert Koch en 1884 après que plusieurs pandémies avaient fait rage à travers l’Asie et l’Europe. Un des collègues de Koch, Max von Pettenkofer, a contesté sa théorie selon laquelle la bactérie était responsable de la maladie, buvant publiquement un flacon entier d’agents pathogènes du choléra. Les croyances de Pettenkofer étaient si fortes qu’il ne contracta pas la maladie – mais lorsque son élève Emmerich en a fait de même, il a souffert quarante-huit heures de diarrhées sévères.

La prière

La prière est l’une des formes les plus puissantes sous laquelle se présente l’intention. La prière a fait l’objet de centaines d’études, la plupart d’entre elles montraient que les patients pour lesquels on avait prié guérissaient plus vite.
Une de ces études a été réalisée par Thomas Oxman et ses collègues à l’école de médecine de l’université du Texas. Il a examiné les effets du soutien social et de la pratique spirituelle sur les patients subissant une chirurgie cardiaque. Il a constaté que ceux ayant de grandes quantités de ces deux facteurs connaissaient un taux de mortalité d’un septième de ceux qui ne les avaient pas. Une autre a été faite au St. Luke’s Medical Center, à Chicago. Les liens entre la fréquentation des églises et la santé physique ont été examinés. Les chercheurs ont constaté que les patients qui assistaient régulièrement aux offices à l’église et avaient une forte et fervente pratique étaient moins susceptibles de décéder et avaient une santé générale plus solide .
Ce ne sont pas des exemples isolés. Larry Dossey, dans Prayer is Good Medicine, dit qu’il y a plus de 1 200 études scientifiques démontrant le lien entre la prière et l’intention, et la santé et la longévité. Les méta-analyses dans les Annals of Internal Medicine et dans le Journal of Alternative and Complementary Medicine ont compilé les résultats de nombreuses études et ont trouvé que la prière, le soin à distance et l’intentionnalité ont des effets significatifs sur la guérison. (…)

Faire le bien fait du bien

En plus d’aider la personne qui en est l’objet, il est probable que la prière profite aussi à la personne qui la formule. Des études montrent que les actes réguliers d’altruisme prolongent nos vies et améliorent notre propre bonheur. La prière est un bon remède pour la personne qui fait la prière, ainsi que pour celle qui la reçoit.
Dans son livre The Energy Prescription, la pharmacienne Constance Grauds, RPh, décrit une telle étude menée dans le Michigan. Elle comprenait un large échantillon, de 2 700 hommes, qui a été étudié sur une longue période – dix ans. L’étude a montré que les hommes qui s’engageaient dans des activités régulières bénévoles avaient des taux de mortalité moitié moins élevés que ceux qui ne le faisaient pas. Elle dit que « les effets secondaires de l’altruisme incluent la réduction du stress, une amélioration du fonctionnement du système immunitaire, un sentiment de joie, de paix et de bien-être et même un soulagement de la douleur physique et émotionnelle. Ces effets tendent à durer longtemps après chaque activité bénévole et […] augmentent avec la fréquence des comportements altruistes ». Une autre étude concernait des participants regardant un film sur Mère Teresa. Alors qu’ils la voyaient se dévouer auprès des pauvres dans les rues de Calcutta, en Inde, cela les rapprochait de leur propre compassion. Leurs marqueurs immunitaires ont augmenté, même si, au lieu d’accomplir eux-mêmes des actes altruistes, ils en étaient simplement les témoins. De même, une étude menée par l’Institut HeartMath a découvert que les sentiments d’attention à autrui et de compassion augmentent la production de facteurs immunitaires. Avec de meilleures réponses du système immunitaire, ceux qui accomplissent des actes altruistes vivent également plus longtemps, réduisant leurs risques de mort précoce de près de 60 %.
Le dénominateur commun de ces différentes études, c’est que faire du bien n’est pas seulement satisfaisant moralement, cela améliore aussi votre santé en général, en agissant sur la production d’hormones qui sont des marqueurs de la production de centaines de protéines bénéfiques dans vos cellules. Cultiver une attitude de compassion, et agir selon la Règle d’or, c’est rendre service à votre propre corps. Les paroles de Jésus « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » sont littéralement et physiquement vraies.

Sept minutes de spiritualité

Une étude qui démontre l’effet des nourritures spirituelles a été réalisée par Jean Kristeller, PhD, psychologue à l’université d’État d’Indiana. Elle a indiqué que lorsque les médecins passaient du temps à parler avec les patients cancéreux en phase critique de leurs préoccupations spirituelles, le suivi a révélé qu’après trois semaines les patients ont fait état d’une meilleure qualité de vie et de moins de cas de dépression. Les patients avec qui les médecins avaient parlé estimaient également que « leurs médecins se préoccupaient davantage de leur santé, contrairement aux patients de l’étude avec qui les médecins n’avaient pas discuté de questions spirituelles ».
Et la durée de la discussion ayant ainsi touché la vie des patients lors des semaines suivantes ? Cinq à sept minutes à peine !

La méditation

Les bienfaits de la méditation sont si nombreux, et l’objet de tant d’études, qu’il est difficile de savoir par où commencer. Le Dr Robert Dozor, cofondateur de l’Integrative Health Clinic de Santa Rosa, en Californie, a déclaré : « La méditation – à elle seule – a plus à offrir à la santé d’un Américain d’aujourd’hui que tous les remèdes pharmaceutiques réunis. » Récemment, le neuroscientifique Richard Davidson, PhD, de l’université du Wisconsin à Madison, a publié une série d’expériences en utilisant les PET scans et les enregistrements EEG pour étudier les zones du cerveau qui sont actives pendant la méditation.
Lorsque l’on a comparé les résultats obtenus par des méditants débutants à ceux de méditants expérimentés, tels que les moines bouddhistes tibétains, on a constaté que les moines « montraient une plus grande augmentation des ondes gamma, impliquées dans l’attention, la mémoire et l’apprentissage, et que l’activité cérébrale était plus élevée dans des zones du cerveau liées aux émotions positives comme la joie. Les moines ayant passé le plus d’années en méditation montraient les modifications cérébrales les plus importantes ». Cela signifie que lorsque nous méditons, nous musclons les parties de notre cerveau qui sont à l’origine de la joie et du bonheur. Un autre rapport a noté que, « dans une étude pilote menée à l’université de Californie à San Francisco, les chercheurs ont constaté que les enseignants brièvement formés aux techniques bouddhistes et qui méditaient moins de trente minutes par jour avaient amélioré leurs humeurs autant que s’ils avaient pris des antidépresseurs ». L’amour et la compassion sont des aptitudes relatives à la santé auxquelles nous pouvons nous former, et elles n’ont aucun effet secondaire négatif.

Les visualisations épigénétiques

L’utilisation de la visualisation pour aider les patients à faire face au cancer a d’abord été pratiquée par Carl Simonton et d’autres dans les années 1970. Je me souviens très bien d’une interview que j’ai effectuée avec une femme en 1989. Elle m’avait impressionné comme étant quelqu’un d’une grande force de caractère et de courage.
On avait diagnostiqué à Nancy un cancer de l’utérus métastasé au stade IV en 1972. Bien que sa maladie fût en phase terminale, elle rejeta entièrement les thérapies médicales conventionnelles, faisant le raisonnement suivant : « Mon corps a créé cette maladie, donc il a aussi le pouvoir de la décréer ! » Elle quitta son travail, fit de l’exercice autant que son énergie physique le lui autorisait, et passait de longues heures étendue dans son bain. Elle en est venue à visualiser de minuscules étoiles parcourant son corps. Chaque fois que le tranchant d’une étoile touchait une cellule cancéreuse, elle l’imaginait percer la cellule cancéreuse et la cellule cancéreuse se dégonflant comme un ballon. Elle imaginait l’eau emportant les restes des cellules cancéreuses en train de mourir. Elle se concentrait sur ce qu’elle mangeait, sur combien elle pouvait parcourir à la marche, sur ses bains et sur les étoiles.
Nancy commença à se sentir plus forte et ses promenades étaient plus longues. Elle commença aussi à visualiser comment son avenir pourrait évoluer dans les années futures. Elle retourna voir son médecin trois mois après le diagnostic. Elle n’avait pas pris de rendez-vous avant d’avoir la conviction intérieure que le cancer avait complètement disparu. À la grande stupéfaction de ses médecins, les tests révélèrent que le cancer avait disparu. Curieusement, de nombreux patients qui utilisent des techniques similaires signalent avoir eu la perception intérieure que la maladie était partie, bien avant que cela soit confirmé par les tests médicaux. Ils utilisent aussi des images personnelles qui agissent sur leur psychisme.
Plusieurs années plus tard, Nancy était toujours en excellente santé, et parfois elle visualisait encore les étoiles se précipitant à travers son corps, emportant très loin toute trace de cancer qui pourrait subsister.
C’est ce dernier point qui souligne les possibilités préventives en médecine épigénétique. La méta-analyse d’un large corpus de recherches indique que beaucoup de gènes s’expriment différemment chez les patients cancéreux et chez les personnes sans cancer.
Il est possible que les visualisations continues de « nettoyage par les étoiles » pratiquées par Nancy longtemps après le diagnostic de disparition du cancer aient aidé à maintenir son profil génétique favorable à la rémission du cancer. Ces visualisations sont également gratuites, sûres et non invasives. Leur efficacité continue a pu être vérifiée par l’analyse de l’ADN, les biomarqueurs et d’autres tests non intrusifs. (…)

L’attitude est tout

« L’attitude fait tout dans le vieillissement », explique le Dr Andrew Weil, auteur de Spontaneous Remission et d’autres ouvrages. Il cite des études qui montrent que les perceptions négatives concernant le vieillissement peuvent raccourcir notre vie, alors que les croyances positives la prolongent : on a constaté que les personnes âgées avec des attitudes positives à l’égard du vieillissement vivaient sept ans et demi de plus que celles ayant des attitudes négatives. Il nous rappelle aussi que l’optimisme guérit : « Une étude portant sur près de mille personnes âgées suivies pendant neuf ans a conclu que les personnes ayant des niveaux élevés d’optimisme avaient un risque de décès par maladies cardiovasculaires inférieur de 23 % et un risque général de décès toutes causes confondues inférieur de 55 % par rapport à leurs pairs pessimistes. » Les personnes âgées positives ont aussi une meilleure mémoire et restent en meilleure santé. La forme physique globale se reflète dans la vitesse de la marche ; il se trouve que les aînés ayant une attitude positive marchent 9 % plus vite que les aînés pessimistes.
Dans son livre Life Beyond 100, le Dr Norman Shealy, PhD, neurochirurgien, synthétise quatre types de personnalité et les met en relation avec la longévité. Le premier type se caractérise par le manque d’espoir tout au long de la vie. Le deuxième groupe se caractérise par le blâme ou la colère tout au long de la vie. Le troisième groupe saute du désespoir à la colère. Et le quatrième groupe est épanoui sur le plan personnel ; il considère que « le bonheur est un travail intérieur ». Shealy fonde son analyse sur les travaux du Dr Hans Jurgen Eysenck, qui a mené une étude sur plus de 13 000 Européens durant plus de vingt ans.
Eysenck a rapporté que les gens de la quatrième catégorie ont tendance à mourir de vieillesse et que moins de 1 % des membres de cette catégorie décèdent de cancer ou de maladies cardiaques. Environ 9 % des personnes du troisième groupe meurent d’une de ces deux maladies.
En revanche, il constate que 75 % des personnes qui meurent de maladies cardiaques et 15 % de celles qui meurent du cancer sont membres du Lifelong Anger Club (club de la colère permanente), le groupe deux. Les membres du groupe un, ceux avec un modèle caractérisé par le manque d’espoir, ont tendance à mourir 35 ans plus tôt que ceux du groupe quatre ; 75 % d’entre eux meurent d’un cancer et 15 % de maladies cardiaques . Les études concernant des maladies spécifiques renforcent les conclusions des docteurs Eysenck et Shealy. Les personnes survivant au cancer du sein ont une rémission plus courte si elles se sentent sans espoir ou impuissantes.
Optimisme et positivité ont été longtemps considérés comme anecdotiques ; des recherches comme celles de Richard Davidson démontrent que ce sont des compétences acquises. Elles peuvent être cultivées. Savoir que nous avons un impact génétique très important sur la production des protéines qui favorisent la guérison dans notre corps fournit une forte incitation à apprendre des techniques pour améliorer nos attitudes – outil thérapeutique qui peut dépasser la promesse de la plupart des traitements conventionnels. Songez à cette possible alternative entre attitudes positives et négatives, imaginez que vous vous divisez en deux individus génétiquement identiques (chacun représentant votre état actuel). Faites ensuite une avance rapide de vingt ans et imaginez que l’un des jumeaux a pris le contrôle conscient de ses attitudes et l’autre non. Lequel choisiriez-vous ?

Pourquoi le stress nuit

Ce que vous pensez, sentez et croyez change l’expression génétique et la composition chimique de votre corps à chaque instant. L’hormone du stress qu’est le cortisol a les mêmes précurseurs chimiques que la DHEA, qui est associée à de nombreuses fonctions favorables à la santé, ainsi qu’à la longévité. La DHEA est l’hormone la plus commune dans votre corps et est associée à la réparation cellulaire.
Ces deux hormones sont fabriquées par les glandes surrénales. Lorsque les glandes surrénales utilisent ces précurseurs pour faire du cortisol, la production de DHEA diminue. Quand nos niveaux de cortisol sont faibles, les matières premières à partir desquelles notre corps fabrique la vivifiante DHEA sont libérées et la production de DHEA augmente. Mais des niveaux de stress élevés aspirent les ressources biochimiques loin de la réparation cellulaire et tuent des cellules du cerveau . Il a été montré que le cortisol réduit la masse musculaire, accélère la perte osseuse et l’ostéoporose, interfère avec la production de nouvelles cellules de peau, augmente l’accumulation de graisse autour de la taille et des hanches, et réduit la mémoire et les capacités d’apprentissage.

Procédez consciemment à l’ingénierie de vos cellules

La réponse au stress de l’organisme comprend beaucoup plus que la production de cortisol au détriment de celle de DHEA. Plus de 1 400 réactions chimiques et plus de 30 hormones et neurotransmetteurs réagissent à des stimuli stressants. Ainsi, en nous déstressant par le biais de nos attitudes, croyances, hygiène de vie, autosuggestions et spiritualité, nous prenons pleinement part au choix des instruments qui prédominent dans notre symphonie génétique. Ces connaissances ouvrent d’immenses perspectives pour l’autoguérison, aussi vastes que le nombre d’instants que comporte votre vie. Lorsque vous comprenez qu’à chaque émotion et pensée, à chaque instant, vous procédez à l’ingénierie épigénétique de vos propres cellules, vous avez soudain sur votre état de santé et de bonheur une capacité d’action qui peut faire toute la différence. La manière dont vous allez utiliser ces connaissances peut déterminer si votre symphonie personnelle se dirige vers une fin précoce et discordante, ou si vous jouez une belle musique avec un très long final.
Lorsque vous faites le choix de croyances, d’émotions et d’autres influences épigénétiques qui profitent à votre santé, vous pouvez créer un cycle vertueux de santé épigénétique. Dans ce « cycle de santé épigénétique », vous intervenez consciemment avec des émotions, des pensées et des prières positives. En plus de contribuer à votre bien-être psychologique, elles profitent à votre corps, modulant votre expression génétique en vue d’une santé optimale.
Ce niveau optimal de santé est différent d’une personne à l’autre, et il n’est guère utile de regarder votre optimum personnel et de le comparer à celui de quelqu’un d’autre, même un jumeau identique. Car il y a des influences extérieures qui sont hors de notre contrôle, qui peuvent avoir une profonde incidence épigénétique. Considérons, par exemple, deux jumeaux identiques, dont l’un reçoit plus de soins et d’attention que l’autre. Ou pensez à des jumeaux qui vivent dans des villes différentes, dont l’une connaît une grave pollution environnementale alors que l’autre est épargnée. Comme une voiture qui nous percute par l’arrière sur l’autoroute, il y a des situations aléatoires de la vie qui sont hors de notre contrôle. Il est inutile de s’en préoccuper.
Pourtant, peu importe que nous soyons actuellement en bonne santé ou malades, nous avons toujours la possibilité de choisir nos pensées et nos émotions et de sélectionner celles qui vont dans le sens d’une vitalité optimale. C’est ce que j’appelle le cycle de santé épigénétique.
Dans un cycle de santé épigénétique, nous sélectionnons des croyances, des prières et des visualisations positives qui favorisent une santé optimale. Nous évitons celles qui sont défavorables. De cette façon, nous intervenons consciemment afin d’envoyer des signaux épigénétiques à nos cellules. Ces signaux peuvent réduire le stress et favoriser la synthèse d’hormones qui renforcent les processus vitaux, comme la DHEA, et des milliers d’autres substances bénéfiques.
Nous avons vu la puissance de chacune de ces petites briques, capables de faire pencher le fléau de la balance de notre état de santé d’un côté ou de l’autre. L’autosuggestion positive, les croyances constructives, l’altruisme, l’attitude, la méditation et la prière peuvent avoir pour effet d’ajouter brique après brique dans la balance. Mais que se passerait-il si nous avions à notre disposition un camion entier de briques à décharger du côté de la bonne santé ? Certaines des nouvelles thérapies émergentes promettent justement ce type d’intervention décisive. (…)

(*) « Le Génie est dans vos gènes : médecine épigénétique et nouvelle biologie de l’intention », Dawon Church, Editions Dangles.

Docteur en médecine intégrative et en médecine naturelle, chercheur en psychologie énergétique, Dawson Church a écrit plus de 200 articles et ouvrages dans le domaine de la santé, en mettant l’accent sur les mécanismes d’autoguérison et en appliquant les découvertes scientifiques récentes aux performances sportives. Il est notamment le coauteur de « Soul Medicine » avec le neurochirurgien Norman Shealy et l’auteur de « Le génie dans vos gènes », préfacé par Bruce Lipton. Il est par ailleurs le fondateur du Soul Medicine Institute et l’éditeur émérite de la revue Energy Psychology.
www.EpigeneticMedicine.org

Par Dawson Church, Ph. D

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Un commentaire

  1. Je suis complètement d’accord avec l’article,
    Je connais l’hypnose, l’auto-hypnose et les
    conditionnements religieux et autres.
    Nous avons un pouvoir
    extraordinaire sur nous par la connaissance
    que nous sommes victime de notre vérité.
    Il suffit de changer cette vérité et le miracle
    se produit. Il est malheureux que cette vérité soit si peu connue. Le monde s’en porterait mieux.

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