LA MALADIE D’ALZHEIMER à la lumière de la psycho-généalogie

Je voudrais réagir à l’excellent article de Joël Monzée sur la maladie d’Alzheimer, paru dans le n°25 de Néosanté Les références scientifiques sont très intéressantes, mais qu’en est-il de cette maladie sur le plan psycho-généalogique ? En effet, les acteurs et les lecteurs de notre revue savent très bien qu’il n’existe pas de maladie sans conflit biologique. Et que, même si certaines situations ou pollutions (substances nocives, vaccins, etc.) en tout genre peuvent être des facteurs aggravants, ils ne peuvent à eux seuls être responsables.

Programmation précoce

Personnellement, lorsque j’exerçais la médecine générale. j’ai eu des patients atteints de ce que l’on appelait autrefois « démence sénile » . Mais je n’ai jamais eu de cas clinique en décodage, et l’on peut comprendre pourquoi d’après les symptômes de la maladie. Les sujets, en majorité des femmes, vivent en dehors de la réalité, dans leur monde à eux, plus ou moins déconnectés du présent selon l’intensité et l’antériorité de la maladie. Par contre, j’ai une expérience de ces pathologies grâce aux enfants de ces malades qui ont fait la démarche d’explorer le sens de la démence en psycho-généalogie. Les parents ou grands-parents étaient soit déjà décédés, soit toujours en vie mais ininterrogeables et pour cause !
Joël Monzée insiste sur l’importance des premières années et je le rejoins totalement.
C’est pour cela que j’ai toujours demandé à mes patients de trouver le conflit programmant dans l’enfance, avant 6 ou 7 ans. Ceci est lié aux six couches du cerveau, décrite par Jules Baillarger vers 1840. Celles-ci « s’ouvrent » à des âges différents. La seconde couche, celle de la conceptualisation, est active jusqu’à 6/7 ans. Si cela s’est bien passé pour l’enfant, il passe alors à la troisième, celle de la compréhension logique et cohérente des choses. On ne peut pas se contenter d’un conflit programmant à 15 ou 20 ou 40 ans ! Avant six ans, l’enfant ne peut comprendre certaines situations imposées par les adultes.

Secret(s) inavouable(s)

Chez les personnes qui seront touchées par cette maladie à un âge le plus souvent avancé, j’ai toujours retrouvé des chocs « graves » dans la petite enfance des membres de ces familles.
C’est ce qui m’a mis sur la voie du conflit : « le ou les secrets inavouables ».
La personne est obligée de vivre avec cette culpabilité alors qu’elle voudrait l’oublier.
Toute sa vie, elle a pu maintenir le secret. Par exemple, cette femme âgée de 88 ans vit bien avec sa maladie, débutée à 72 ans, à la mort de son premier enfant, un fils décédé dans un accident à 53 ans.
J’ai retrouvé, grâce à la sœur de ce garçon, qu’en fait le grand secret était précisément sa conception. Il était d’un autre homme que le père biologique.
Personne ne devait savoir la vérité, connue d’elle seule et qu’elle veut emporter avec elle.
Personne ne pourra plus l’interroger sur cette histoire, elle en a oublié l’existence.
Elle reconnaît à peine sa fille et quant au mari, elle l’a oublié depuis longtemps, grâce à sa maladie !
Nous voyons bien une fois de plus que la maladie est positive par rapport au conflit, mais au conflit seulement.
Je pense qu’en fait, cette maladie est une forme de psychopathie de type schizophrénie. Tout y ramène. Les symptômes sont pratiquement les mêmes que dans la forme complète des personnes jeunes atteintes de schizo, comme on en voyait dans les hôpitaux psy. Quant au traitement, il ne peut être que préventif car, une fois la maladie installée, le malade est incapable de réagir et de capter les messages. Si l’on intervenait assez tôt dans l’histoire généalogique et personnelle des personnes, à titre préventif, nous aurions une possibilité non négligeable de résultats thérapeutiques.
Tout comme la schizophrénie, c’est donc une culpabilité très grande que vit le malade atteint d’Alzheimer. Il convient, tant qu’il a accès à son cerveau, de l’aider à sortir du jugement, du désespoir. Dans son monde où il ne reconnaît plus personne, ni même lui, le malade ne peut pas se sentir coupable et peut garder son secret.

Les raisons d’une « épidémie »

Si nous constatons un bien plus grand nombre de maladie d’Alzheimer qu’il n’y avait de démence sénile il y a 30 ou 40 ans, je pense que le vieillissement de la population y est pour beaucoup.
Car le développement des thérapies qui aident les gens à s’exprimer a permis à un plus grand nombre de gens de révéler des secrets. Il y a par exemple de plus en plus de femmes, mais aussi d’hommes, qui osent maintenant parler des abus sexuels vécus dans leur jeunesse. Celles et ceux qui savaient et auraient voulu garder le secret ne peuvent pas empêcher les « victimes » de dénoncer ces actes . Ils vont donc perdre la mémoire pour vivre en paix, sans devoir confirmer ou témoigner. Les incestes, les adultères, les infidélités, les viols, la pédophilie, etc. sont des situations de moins en moins cachées, y compris à l’intérieur des familles. Tant que les secrets étaient bien gardés, seules les personnes qui étaient prises entre l’envie de parler (tant il est difficile de vivre avec ce secret) et le devoir de se taire, faisaient la maladie. Le fait de pouvoir en parler, malgré la peur des conséquences (destruction de familles, etc.), explique qu’il y a plus de malades qu’avant.
Mon expérience de 15 années de psycho-généalogie me conforte dans cette voie.
La « piste du secret » est à explorer concernant cette maladie invalidante.

Dr Jean-Claude Fajeau

[fajeau]

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Un commentaire

  1. Recente hypnotherapeute et future psychanalyste.. j accompagne mes patients souffrant de cette « maladie ».
    C est pourquoi je me renseigne sur l origine psychologique de ces symptomes.
    Je suis absolument d accord avec vous.
    J aimerai suivre vos conferences.
    Bien cordialement
    Nathalie Chevret

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