Éditorial revue n°26

La grande révolution de la con(tra)ception

Un jour, par hasard, j’ai eu en mains une boîte de pilules contraceptives dont je n’ai pas pu m’empêcher d’examiner la notice. Avec effarement, j’ai constaté que celle-ci se dépliait sur un demi-mètre de haut en raison de la liste ahurissante des effets secondaires et des nombreuses recommandations d’emploi. De toute évidence, la pilule est un produit redoutablement toxique dont les fabricants n’ignorent nullement le potentiel hautement pathogène. Et encore faudrait-il ajouter les conséquences qu’ils s’ingénient toujours à nier, notamment le rôle des hormones de synthèse dans la genèse de plusieurs types de cancers. Car le scandale qui a éclaté en France l’an dernier n’est jamais que la pointe de l’iceberg : en plus d’augmenter les risques d’embolie et d’AVC, les contraceptifs hormonaux contribuent à de multiples dysfonctionnements et processus pathologiques ! Dès les années 60, le cancérologue français Henri Joyeux et la gynécologue britannique Ellen Grant avaient lancé l’alerte. Le livre que le premier vient de publier et que la seconde a préfacé (*) aura-t-il cette fois le retentissement qu’il mérite ? Si ce n’était pas le cas, ce serait à désespérer des médias.

À sa décharge, la presse de masse n’est jamais que le reflet d’une société massivement acquise à la contraception orale. Les hommes parce que ça les arrange et les femmes parce qu’on leur a fait miroiter que les hormones allaient les libérer de leur fécondité sans le moindre danger. Financée par une riche féministe américaine, l’invention du Dr Pincus fut en effet, dès le départ, considérée comme un instrument d’émancipation féminine. Et depuis plus d’un demi-siècle, cette opinion fait office de bréviaire progressiste. En France, par exemple, la « commission pilule » mise en place en 1965 pour étudier ses conséquences sur la santé fut violemment attaquée par le lobby féministe, lequel milita farouchement pour la dépénalisation votée 2 ans plus tard. C’est aussi une ministre aux droits de la femme qui lança en 1981 la première campagne télévisuelle vantant les vertus du contraceptif hormonal. Entretemps, la propagande avait trouvé le chemin des « centres de planning familial », censés informer les jeunes filles sur les différentes manières de planifier les naissances mais transformés, dans les faits, en boîtes de pub pour la pilule. De nos jours, même les écoles catholiques y envoient les adolescentes s’entendre dire que le sida s’évite par la capote et la grossesse non désirée par la plaquette magique. Personnellement, je ne connais pas d’endroit où nos impôts servent à enseigner les méthodes naturelles de contraception. Chapeau donc aux organismes privés et associations non subsidiées qui s’y consacrent bénévolement !

Car vous devez savoir, mesdemoiselles, qu’on vous fait aussi avaler des couleuvres : il n’y a pas que l’arme chimique et les barrières mécaniques qui permettent d’éviter la maternité involontaire. À l’empoisonnement progressif et à l’inflammation permanente (principe d’action du stérilet), vous pouvez préférer la manière douce de ne pas enfanter. Sans pilule ni objets artificiels introduits dans votre intimité, il est possible d’aimer sans procréer. Comment ? Par la connaissance de votre corps et la compréhension de ses signaux d’ovulation. Celle-ci s’accompagne notamment d’une légère augmentation de la température corporelle, d’une modification de la position du col de l’utérus et d’un changement de consistance de la glaire cervicale. Pris isolément, ces différents indices n’offrent pas de garanties suffisantes, mais leur combinaison est remarquablement gagnante : comme vous le lirez dans notre dossier (page 6 à 10), cette méthode dite des « indices combinés » possède en effet la même efficacité que la pilule ! Elle a été conçue en milieu universitaire, testée scientifiquement et pratiquée avec succès par des milliers de femmes. L’informatique lui a permis de se perfectionner et internet lui permet aujourd’hui de se populariser via des logiciels libres et un enseignement interactif. Preuve que l’observation sympto-thermique n’a plus rien à voir avec des « trucs de grand-mères », les femmes initiées à cette technique moderne peuvent déjà calculer leur cycle et connaître précisément leur état de fertilité en pianotant quelques secondes sur leur smartphone : la révolution de la contraception est bel et bien en marche !
Certes, la voie naturelle possède l’inconvénient d’exiger parfois l’abstinence, le port du préservatif ou l’exploration créative d’une sexualité non fécondante. Mais elle présente l’immense avantage d’engendrer l’avènement de la « femme lunaire », capable en toute autonomie de prévenir ou de faciliter à sa guise la venue d’un bébé. La mutation de la contraception est aussi celle de la conception ! Comme je m’intéresse à ce sujet depuis longtemps, j’ai même rencontré au XXe siècle une pionnière me certifiant avoir choisi le sexe de son enfant en programment ses rapports selon la progression de la lune. Bientôt, la révolution (anti)conceptionnelle aura relégué la pilule dans les oubliettes d’une époque barbare où l’on brutalisait les femmes pour les empêcher d’atteindre l’authentique liberté.

Yves RASIR

(*) « La pilule contraceptive, dangers & alternatives », Pr Henri Joyeux et Dominique Vialard, Editions du Rocher.

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