L’intelligence du Stress

La véritable gestion du stress grâce aux neurosciences

Par le docteur Jean-Michel Delperdange, médecin, diplômé en Approche NeuroCognitive et Comportementale (ANC) à l’Institut de Médecine Environnementale de Paris (IME) et responsable de Prefrontality, qui diffuse cette approche auprès de tous.

Les connaissances actuelles en neurosciences permettent de mieux comprendre et analyser ce qui se passe dans notre cerveau lorsque nous agissons, pensons ou ressentons et plus particulièrement, ce qui se passe lorsque nous sommes stressé.

En effet, nous savons maintenant que chez l’Homme, hors danger mortel, le stress est déclenché par le cortex préfrontal lorsque notre mode de pensée n’est pas adaptée à la situation.

Ce signal d’alarme précieux nous informerait sur l’incohérence de nos pensées ou l’inadaptation de nos comportements. Ecoutons-le donc pour l’éteindre à la base, plutôt que de vouloir cacher les symptômes sans traiter la cause. (Plutôt que de se battre contre la fumée, éteignons le feu).

Depuis Beck, les approches cognitives ont prouvé qu’il y avait un lien direct entre l’irrationalité de la pensée et le stress. Nous savons maintenant pourquoi et donc comment le gérer.

Tout se passe comme si le cortex préfrontal, dernier né de l’évolution, détecte quand notre mode de pensée n’est pas adapté à une situation et nous prévient que cela pourrait nous poser problème en nous envoyant ce message désagréable qu’est le stress (fuite, lutte, inhibition).

Nous pourrions donc dire que le stress est au psychique ce que la douleur est au physique. Très utile pour préserver notre intégrité physique, la douleur nous informe d’un problème pour que nous agissions. De même le stress nous informe d’une incohérence de pensée pour que nous changions de mode mental.

Exemple :

Je suis en vacances et il se met à pleuvoir. Ca m’agace (stress de lutte). Le stress n’est pas dû à la pluie, mais à mon mode mental automatique qui refuse la situation (et reste bloquer sur soleil = bien, pluie = mal), et ne s’adapte pas à la situation.

Bien sûr les situations ne sont pas toujours aussi simple, mais il en ira de même lorsque je suis anxieux (stress de fuite) de perdre mon travail car il y a des restructurations au sein de mon entreprise. Ou quand je suis abattu (stress d’inhibition) de voir que mes enfants ne réussissent pas à l’école ou quand je me mets en colère (lutte) contre mon médecin car il est en retard, encore une fois.

Dans chaque cas, je n’utilise pas le mode mental adaptatif (préfrontal) face à ces situations, mais je reste bloqué en mode automatique.

Explication :

Dans la vie, face à n’importe quelle situation, nous avons deux manières très différentes de penser et donc de nous comporter selon le territoire cérébral que nous recrutons :
– Soit nous fonctionnons comme si la situation était simple et connue, nous branchons notre « pilote automatique » et fonctionnons avec nos territoires plus postérieur, dit limbique (partie médiane du cerveau, thalamus, girus cingulaire,…), celui de nos automatismes, de nos conditionnements, de nos habitudes et de nos certitudes aussi. Avec l’avantage de la rapidité que cela procure mais le risque d’erreurs également : ce comportement n’est peut-être pas adapté à la situation que nous vivons.
– Soit nous percevons la situation comme nouvelle et complexe (pas d’automatisme, puisque c’est nouveau et nous n’avons pas de réponse toute faite en ‘magasin’ et notre cerveau préfrontal (cortex préfrontal), siège de l’intelligence adaptative spécifiquement humaine se met en marche.

Donc, soit la situation est simple et connue et notre fonctionnement mental habituel nous suffit pour gerer calmement la situation. Mais si la situation devient plus complexe, voire nouvelle ou inconnue, si nous ne changeons pas de mode mental, le cortex préfrontal nous averti de notre méprise en nous envoyant du stress (fuite : peur, gène, anxiété, angoisse, trac,… ; lutte : agacement, énervement, colère,… ;inhibition : abatement, décourgement, déprime).
Que faire alors ?
D’abord prendre conscience de ce stress, ensuite comprendre qu’il vient de nous, de notre manière de voir la situation, et non de la situation, et ensuite, changer d’état d’esprit (de mode mental) pour passer la main au préfrontal.

Facile à dire, pas toujours facile a faire…

Pour stimuler le mode mental préfrontal, il va falloir essayer :

  • d’être plus curieux dans cette situation : observer, sentir, écouter, plus que d’habitude.
  • de s’adapter, d’accepter la situation, car elle est là, accepter que cela existe même si cela me déplait.
  • de voir les nuances dans cette situation, percevoir que rien n’est bien ou mal, beau ou laid, mais que tout est nuancé, qu’il y a des avantages et des inconvénients à tout.
  • De prendre du recul, de relativiser, de percevoir que ma réalité n’est que ma réalité mais n’est pas La réalité des choses, de percevoir que d’autres pensent différement,et moi-même aussi à d’autres moments.
  • De rationnaliser, d’essayer de percevoir les causes des effets, que tout peut s’expliquer, essayer de trouver une explication logique a ce qui arrive.
  • De s’individualiser, d’oser sa propre opinion, de voir ce que moi, j’en pense réellement, indépendement du regard des autres, indépendament du quand dira t’on.

De cette manière, la partie préfrontale de notre cerveau est stimulée, et de là, nous permet de voir la situation autrement, de manière plus sereine, plus lucide, et de là plus efficace pour trouver une solution à mon problème s’il y en a… ou d’accepter s’il n’y en a pas.

L’Institut de Médecine Environnementale de Paris, a mis au point des exercices permettant cette bascule des modes mentaux, permettant le passage du mode mental automatique vers le mode mental préfrontal, imagerie médicale à l’appui.

Les 6 clés de la sérénité = les 6 clés du préfrontalCuriosité : Voir la situation comme si je ne la connaissais pas. Comment puis-je être curieux par rapport à cette situation?
Adaptation : Accepter ce qui est, car c’est. Refuser est absurde et donc stressant. Que pourrais-je faire d’autre que d’accepter ce qui est ?
Nuancer : Rien n’est noir ou blanc, bon ou mauvais, la nuance est partout. Quels sont les l’avantage de ce qui m’arrive ?
Relativiser : Ma pensée n’est que ma pensée, et pour peu je penserais autrement, pourquoi donc attacher tant d’importance à mes pensées, elles sont relatives.
Rationnaliser : Il y a surement une explication à cela, même si je ne la connais pas. Pourquoi cela se passe t’il comme cela ? Quelles sont les causes des effets ?
S’individualiser : Qu’est ce que j’en pense moi vraiment, indépendamment du regard des autres ? Quels sont les enjeux réels pour moi ? Suis-je prêt à assumer pleinement mes actes ?

Pour en savoir plus :

L’intelligence du stress, Jacques Fradin, Ed Eyrolles, 2008

« L’Intelligence du stress » est un livre qui propose une approche innovante de compréhension du stress. Il ne s’arrête ni à ses symptômes, ni à ses facteurs déclenchant, mais en cherche les causes individuelles profondes.

En s’appuyant sur les résultats de recherches récentes en neurosciences, « L’Intelligence du stress » porte un regard inédit les causes et les enjeux du stress : 90% du stress a une cause interne et provient du fait que l’homme n’utilise pas la bonne partie de son cerveau pour gérer les situations complexes, nouvelles ou difficiles.

« L’Intelligence du stress » établit une passerelle entre sciences et application. Une partie théorique, pour une bonne compréhension du stress, est appliquée au travers d’exemples concrets et d’exercices pratiques. On y apprend à utiliser au mieux ses capacités cérébrales pour penser et agir dans toute situation de façon sereine et performante.

www.intelligencedustress.net

– Pour apprendre à mieux utiliser notre cerveau, à stimuler ce mode mental préfrontal, Prefrontality organise des stages et des journées sur base de l’ Approche NeuroCognitive et Comportementale.
Entre autre des journées de Préfrontale Attitude, mais aussi des journées pour les jeunes (examen sans stress), pour les parents (Eduquer et Epanouir)

www.prefrontality.be

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