Et l’hormèse, bien sûr !

Yves Rasir

Comment ai-je pu oublier ça ?  La semaine dernière, je vous ai expliqué pourquoi, à mon avis,  mes violentes allergies infantiles avaient régressé avec le temps et pourquoi j’en étais aujourd’hui débarrassé. J’évoquais notamment le délestage transgénérationnel de mes conflits existentiels et la perte progressive d’énergie vitale allant de pair avec une baisse de la réponse immunitaire. Mais il y a une troisième raison pouvant encore mieux expliquer que les phénomènes allergiques s’estompent au fil des années et finissent par disparaître : la loi de l’hormèse. Si vous lisez le mensuel Néosanté depuis longtemps, ce mot ne vous est certainement pas inconnu car nous le mentionnons souvent. Nous avons d’ailleurs  consacré un dossier entier à ce sujet (numéro 81 de septembre 2018)  et nous l’avions déjà abordé antérieurement (numéro 75 de février 2018) dans un dossier traitant de l’« antifragilité ». Issu du grec « hormaein » (mettre en mouvement), l’hormèse désigne une réaction positive des organismes vivants quand on les soumet à des contraintes stimulantes, à des stress pas trop lourds et à de faibles doses de toxines.  Pour en résumer simplement le principe, il suffit de citer la maxime attribuée à Nietzche : « Ce qui ne  nous tue pas nous rend plus fort ». Et pour illustrer ce mécanisme d’auto-renforcement, il suffit de donner l’exemple de la musculation : à chaque fois qu’il soulève un poids, l’amateur de culturisme provoque des micro-déchirures dans son tissu musculaire et c’est la réparation de ces lésions qui conduit à augmenter la masse du muscle. Ce qui vaut pour la musculature vaut pour le reste du corps qui gagne en robustesse et en vitalité si on lui demande des efforts et si on l’expose régulièrement à de l’inconfort.

Trop d’hygiène tue l’hygiène

Déjà connu d’Hippocrate, ce mécanisme a été sorti de l’oubli au XIXème siècle par les premiers hygiénistes-naturopathes et a même été récupéré par la science médicale à travers la fameuse « hypothèse de l’hygiène ». En gros, cette théorie postule que le manque d’exposition aux microbes durant l’enfance empêche la maturation de l’immunité et augmente la sensibilité aux infections au lieu de la diminuer. Idem pour les allergies, dont l’explosion au cours des dernières décennies serait principalement due à une propreté excessive et à la raréfaction des allergènes dans l’environnement. De par l’urbanisation croissante, le lavage trop fréquent et l’obsession d’aseptiser les lieux de vie, le jeune enfant contemporain ne serait plus assez en contact avec les pollens, spores, acariens, moisissures, poussières et autres micro-organismes qui l’aident à construire son système immunitaire, ainsi que son cerveau.  Dans son dossier sur l’hormèse, notre journaliste-expert Emmanuel Duquoc révèle en effet qu’une bactérie présente dans la terre – Mycobacterium vaccae – stimule la production cérébrale de sérotonine, parfois qualifiée d’ « hormone  du bonheur ». Cette sécrétion endocrinienne d’origine bactérienne explique en partie pourquoi la pratique du jardinage rend heureux ceux qui s’y adonnent et pourquoi les marmots sont naturellement tentés de se rouler joyeusement dans la gadoue. La seule respiration de l’humus suffirait à faire pénétrer le germe dans l’organisme et à favoriser la bonne humeur !  Au passage, cette « contamination » bénéfique permet de comprendre l’ampleur des ravages occasionnés par le glyphosate : en décimant la mycobactérie dans les sols, ce poison agrochimique ne fait pas que les stériliser : il annihile également le processus neuronal permettant aux humains de se sentir bien. Sur le plan immunologique, il ne fait plus guère de doute que l’hypothèse de l’hygiène est correcte et qu’une prime enfance non-épargnée par une certaine quantité de « saleté » diminue le risque de développer plus tard des allergies. Plusieurs études ont par exemple montré que les gosses élevés dans une ferme ou dans des familles possédant des animaux domestiques étaient moins sujets aux symptômes allergiques. Selon une récente étude japonaise, même la présence d’un chien ou d’un chat à domicile durant la vie fœtale permet au futur bébé d’être moins à risque d’allergies alimentaires ! Aux États-Unis, le principe hormétique a inspiré le développement de « médicaments » qui sont en réalité des concentrés de substances allergéniques. En consommant par exemple des extraits d’arachide, les patients s’immunisent progressivement contre la protéine de cacahuète. Il existe d’autres procédés de désensibilisation, notamment des injections sous-cutanées, qui permettent d’accroître la tolérance aux allergènes. Au fond et avant que la médecine ne s’en empare, c’est un peu ce type de thérapie dont j’ai bénéficié durant ma jeunesse.

Mes hormèses de jeunesse

Par chance, j’ai en effet grandi à la campagne. Je ne suis pas fils d’agriculteur mais la plupart de mes copains étaient enfants de fermiers. En leur compagnie, j’ai passé d’innombrables heures dans les basse-cours, les étables et les pâtures. Notre jeu favori était de nous accrocher à la queue d’un veau ou d’une génisse et de tenir jusqu’à ce que le bovidé parvienne à nous décramponner. Malgré ma rhinite saisonnière et mon handicap asthmatique, je donnais un coup de main aux moissons en rentrant à la fourche les bottes de foin ou de paille. Comme j’ai fait aussi plus de douze ans de scoutisme, j’ai fréquemment dormi dans des granges au milieu des ballots. Je me souviens qu’il m’arrivait de faire des crise d’asthme et de chercher mon souffle pendant ces nuits assez éprouvantes. Je ne connaissais pas encore la cohérence cardiaque et la méthode Buteyko et comme les puffs n’existaient pas encore à l’époque, j’étais bien obligé de « faire avec » et de prendre mon mal en patience. Dans la maison où j’ai vécu, il y a toujours eu des animaux de compagnie. J’étais particulièrement allergique aux chats, un peu moins aux chiens, mais mes parents n’y voyaient pas motif d’en priver mes quatre frères et sœurs. À la réflexion, ils ont très bien fait car cette cohabitation avec des bêtes m’a fort probablement permis de m’habituer petit à petit à leurs poils. À vingt ans, ce volet de ma poly-allergie était quasiment refermé. Sur le plan alimentaire, ma maman n’a jamais cherché non plus à me protéger de mes intolérances. Quand elle préparait une mayonnaise ou un dessert et que je m’approchais, elle voyait pourtant bien que mon allergie aux œufs était sévère. Le simple contact tactile avec un blanc d’œuf cru ou monté en neige pouvait me déclencher une crise d’eczéma et un gonflement oculaire spectaculaires. Mais comme j’adorais les œufs, on ne m’a jamais éloigné d’eux. Et d’ailleurs, est-ce un hasard si je n’ai absolument aucun dégoût culinaire et si aucun aliment ne me répugne ? Je peux littéralement manger de tout et j’aime toutes les cuisines du monde. Instinctivement, ma grande ouverture gustative m’a peut-être aidé à me confronter aux allergènes et a possiblement contribué à les apprivoiser. À mes yeux, Il est clair en tout cas que ma jeunesse riche en bons stress hormétiques n’est pas pour rien dans ma victoire ultérieure sur les manifestations allergiques.

Le crime de Thierry

Comme je vous le racontais dans mon précédent billet, il m’a cependant fallu découvrir  l’alimentation hypotoxique et la médecine naturelle pour me libérer de mes allergies. Or précisément, la naturopathie traditionnelle fait largement appel aux ressources de l’hormèse. En recommandant le jeûne, par exemple. Ou l’exercice physique. Ou la pratique des bains froids.  Ou celle du sauna. Ou le yoga du souffle avec des exercices d’apnée et de respiration alternée. Toutes ces techniques consistent à infliger de l’« eustress » à l’organisme et à en récolter les fruits sous forme de résistance physique et de solidité psychique. C’est bien l’inconfort qui améliore le corps et la pression (supportable) qui endurcit l’esprit. Grâce à Nicholas Nassim Taleb, dont je ne cesserai jamais de recommander l’excellent ouvrage « Antifragile », on sait en effet que l’individu raisonnablement stressé ne gagne pas  seulement en résilience face aux chocs de l’existence : il acquiert de l’antifragilité et devient ainsi plus apte à rester en santé. Dans son livre, l’auteur libanais fustige la médecine occidentale qui fait exactement l’inverse et dont la majorité des interventions (pharmaceutiques ou non) concourent à fragiliser les patients.  Mais n’est-ce pas le but des malades qui nous gouvernent ?  N’est-il pas de plus en plus évident que la société est dirigée par des êtres pervers qui ne font rien pour faire reculer maladies et allergies, sources de profits colossaux pour l’industrie ?  La question se pose avec d’autant plus d’acuité que l’actualité vient alimenter ce soupçon. Il y a quelques semaines, le naturopathe et youtubeur Thierry Casasnovas a été mis en examen et inculpé d’exercice illégal de la médecine. Précédée et accompagnée d’une campagne médiatique calomnieuse, cette manœuvre judiciaire odieuse témoigne que la France macroniste franchit un nouveau cap dans sa guerre à la santé naturelle. Plus que tout autre expert, Thierry Casasnovas axe justement son enseignement hygiéniste sur la vulgarisation de l’hormèse et de ses applications pratiques. Il est notamment connu pour promouvoir les cures de jus, le jeûne intermittent et les bains d’eau glacée. Avec les 600.000 abonnés de sa chaîne et les milliers de personnes enchantées d’avoir suivi ses stages et ses conseils, ce porteur de vérité commençait sérieusement à déranger ! Jusqu’à la fin de la procédure et au procès éventuel, il lui est interdit de poursuivre ses activités pédagogiques et donc de gagner sa vie. Heureusement, un magnifique élan de solidarité suscité, entre autres, par Jean-Jacques Crèvecœur a permis de rassembler très rapidement une coquette somme permettant à Thierry d’assurer sa défense. Plus besoin  d’apporter votre écot à cette cagnotte mais vous pouvez toujours manifester votre soutien en vous procurant le magazine Régénère, le très bel outil d’information que le « gourou » (dixit la presse) avait lancé il y a quelques années. Si vous avez cliqué sur le lien, vous avez vu que les 18 numéros de ce périodique sont en rupture de stock.  Mais si  vous les précommandez, vous les recevrez dès qu’ils seront réimprimés. Pour vous familiariser avec l’hormèse et en découvrir les vertus, c’est à mon sens une très bonne lecture, et je précise que je ne toucherai aucune commission pour cette petite publicité purement confraternelle. Je ne suis pas toujours d’accord avec les idées et les propos de Thierry Casasnovas mais je trouve qu’il fait un sacré bon boulot informatif et formatif. Si ce gars était né plus tôt, j’aurais mis moins longtemps à trouver comment solutionner naturellement mes maladies et allergies.

                                      Yves RASIR

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Offre de la semaine

Vous n’étiez pas encore abonné(e) à Néosanté en 2018 et vous vous n’avez pas acheté la collection ? Ou bien vous avez égaré le numéro 81 qui traitait de l’hormèse et le numéro 75 qui parlait d’antifragilité ?  Pas de souci : je vous propose cette semaine d’acheter ces deux numéros au prix de 5 € (pour les deux) dans leur version numérique et au prix de 10 € (pour les deux) dans leur version imprimée (frais de port compris).

Je répète une toute dernière fois que la boutique de notre site a été changée et qu’il vous faut créer une nouveau compte si vous n’avez plus rien commandé depuis 4 mois.

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