Entrez dans la danse

Comme je vous le disais la semaine dernière, le mariage de ma dévouée collaboratrice a quelque peu bousculé mon planning en ne me laissant pas le temps de rédiger la newsletter d’aujourd’hui. En lieu et place de mon billet hebdomadaire, je vous propose de lire l’article d’une excellente consoeur,  journaliste scientifique au magazine Science & Avenir. Son thème ?  Les bienfaits de la danse pour le cerveau !  On savait déjà que l’activité physique est très bénéfique pour les neurones.  Le sport aérobique, en particulier, profite énormément à l’hippocampe, une région  cérébrale impliquée dans le processus de mémorisation. En s’activant et en s’oxygénant, on peut empêcher le vieillissement de la matière grise et favoriser la neurogenèse, autrement dit la production de nouveaux neurones, et ce à tous les âges de la vie ! Mais à l’Université de Madgebourg, en Allemagne, des chercheurs ont fait une découverte supplémentaire. En comparant les effets du fitness et ceux de la danse, ils ont constaté que cette deuxième forme d’exercice ne stimulait pas seulement l’hippocampe. Imagerie à résonance magnétique à l’appui,  deux autres zones du cerveau augmentent de volume chez les danseuses et les danseurs. Et le fait de danser entraîne aussi de meilleurs scores aux tests d’équilibre, ce qui est particulièrement profitable aux personnes âgées.  Alors, qu’est-ce que vous attendez pour vous mettre à la salsa ou au chachacha, au tango ou au mambo ? Entrez dans la danse, c’est une voie royale vers la santé globale.

Yves Rasir

Mambo, chachacha, tango… pour garder un cerveau en pleine forme, même en prenant de l’âge, dansez ! Telle est la nouvelle réjouissante que révèle l’étude d’une équipe de l’Université de Madgebourg (Allemagne). On le sait hélas, en vieillissant le cerveau s’altère lentement.  Notamment certaines structures comme l’hippocampe, impliqué dans la mémorisation et la navigation spatiale perdent de la matière grise (neurones). Les études en imagerie cérébrale sont implacables : le volume hippocampique se réduit de 2 à 3% par décennie, puis de 1% par an à partir de 70 ans… Mais, bonne nouvelle, c’est précisément dans cette zone que l’on a découvert la production de nouveaux neurones (neurogenèse), tout au long de la vie. Et l’on sait désormais comment favoriser ce phénomène. 

Une des méthodes est l’exercice physique. «De nombreuses études ont montré que l’activité physique stimule la formation de nouveaux neurones, explique ainsi le Pierre-Marie Lledo, professeur de l’Institut Pasteur, le spécialiste français de la neurogenèse. En se contractant, les muscles libèrent notamment des protéines (myokines).  Via la circulation sanguine, celles-ci vont activer la libération dans le cerveau de facteurs nutritifs (trophiques) comme le BDNF (brain-derived neurotrophic factor) qui stimule la prolifération de bébés neurones et augmente leur survie. » 
A court terme, l’activité physique modifie aussi le métabolisme de l’organisme : le rythme respiratoire et cardiaque augmente, améliorant le flux sanguin du cerveau. Résultat : les niches de cellules souches situées près de zones richement vascularisées sont plus actives. À long terme, l’activité physique augmente par ailleurs la taille et nombre des micro-vaisseaux du cerveau. Ce qui apporte plus d’éléments nutritifs et d’oxygène notamment aux cellules souches. L’équipe de Notger Müller a entrepris de comparer les effets de la danse à ceux du sport aérobique sur la structure du cerveau Faites donc du sport, cure de jouvence pour les neurones ! Oui mais lequel ? « Pour obtenir ce bénéfice, l’activité physique doit être aérobie, c’est-à-dire un exercice soutenu de longue durée (plus de vingt minutes) provoquant une hausse du rythme cardiaque et respiratoire (vélo, jogging, natation…). », répond Pierre-Marie Lledo. 

Et si une autre forme de sport était aussi bénéfique ? C’est la question que l’université de Madebourg s’est posée. L’équipe de Notger Müller a ainsi entrepris de comparer les effets de la danse (qui fait intervenir en plus de l’exercice physique des aspects multisensoriels) à ceux du sport aérobique, sur la structure du cerveau. 52 personnes en bonne santé âgées de 63 à 80 ans ont été divisées en deux groupes. Pendant 6 mois, elles ont reçu deux cours hebdomadaires de 90 minutes, soit de fitness classique (endurance, étirements…) soit de danse, puis une séance par semaine pendant 12 mois. Le contenu du cours de danse comprenait l’apprentissage de nombreuses chorégraphies variées, avec différents pas empruntés au chachacha, mambo… et de nombreuses positions d’équilibre. Le volume de l’hippocampe a été mesuré par imagerie à résonance magnétique avant, après et en cours d’étude. Observation : les deux groupes voient l’augmentation du volume de l’hippocampe, surtout dans les sous-structures de l’hippocampe gauche. Mais dans le groupe « danse » on note l’augmentation de deux zones en plus, le girus denté (où sont produits les nouveaux neurones) et dans le subiculum. 
Par ailleurs, d’autres tests ont révélé que le groupe de danseurs avaient au final de meilleurs scores aux tests d’équilibre.
« Ceci indique que, mis à part l’entrainement physique, les autres facteurs inhérents à la danse contribuent aux changements de volume de l’hippocampe aussi, assurent les auteurs, qui concluent : par conséquent, la danse constitue un candidat prometteur pour contrer le déclin lié à l’âge des capacités physiques et mentales. »

Source : Elena Sender (spécialiste des neurosciences au magazine Sciences & Avenir)

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