Éditorial n°67

On est comme on naît

La plupart des thérapeutes en décodage en sont conscients : en amont des chocs psycho-émotionnels causant l’apparition de maladies, celles-ci sont bien souvent « programmées » par des conflits survenus durant la petite enfance et la période périnatale. Une entrée en crèche, par exemple, ou un sevrage trop rapide, peuvent constituer pour le bébé des événements traumatisants qui vont déterminer ses faiblesses et faire le lit de ses pathologies futures. Mais il y a aussi des traumatismes qui peuvent s’imprimer dès la naissance, lors de ce moment crucial qu’est l’accouchement. Venir au monde prématurément, avant le terme habituel et normal de 9 mois, représente déjà une difficulté majeure dont la médecine mesure aujourd’hui les conséquences à long terme. Se présenter par le siège et/ou avec le cordon autour du cou sont également des complications obstétriques aux répercussions non négligeables, ne fût-ce qu’en raison d’un défaut d’oxygène ou du stress ressenti par la maman. La césarienne ? On pourrait a priori penser que cette forme de délivrance procure un bon départ en permettant l’économie du périlleux parcours par voie basse. Néanmoins, les recherches sur le microbiote ont montré que la voie haute prive le nourrisson de la précieuse flore vaginale de sa mère et que ses compétences immunitaires s’en trouvent diminuées. Pour l’obstétricien Michel Odent, cette pratique, ainsi que des actes aussi banals que le déclenchement de l’accouchement, son anesthésie par péridurale ou la coupure précoce du cordon ombilical, perturbent le processus naturel et modifient les liens d’attachement qui se créent dès la sortie du tunnel. Aux yeux des précurseurs de la « naissance sans violence », la froideur, le bruit et la lumière vive régnant naguère dans les salles d’accouchement étaient déjà des agressions injustement minimisées.

Et que dire des gynécos qui, il n’y a pas si longtemps que ça, pendaient le nouveau-né par les pieds après extraction au forceps et lui administraient une claque sur les fesses pour vérifier que ce paquet de viande gluant pouvait crier ? Avant Leboyer et Dolto, on pensait en effet que les tout-petits ne souffraient pas et ne ressentaient pas d’émotions. L’idée que la naissance est un cap fondateur et qu’il doit être franchi dans la douceur fut longtemps ignorée et n’a pas encore pénétré toutes les mentalités. Au cours d’un travail de décodage, il est fréquent de trouver que la venue au monde ne s’est pas bien passée et que les problèmes vécus à l’accouchement résonnent toujours dans les problématiques adultes. On est comme on naît et un mal-être prend souvent sa source dans un « mal-naître ». Parfois, des patients parviennent à relier une maladie précise à un trauma précis subi à l’aube de leur existence, par exemple une affection respiratoire à une suffocation par le cordon, ou une pathologie de la peau à une séparation brutale du sein maternel pour des examens médicaux. Malheureusement, les circonstances de leur naissance demeurent méconnues de beaucoup et il est malaisé de tisser des liens. C’est un domaine étiologique qui reste encore à explorer par la nouvelle médecine du sens. Ce qui est réjouissant, c’est que les praticiens en biologie totale ne sont plus seuls à se pencher sur les couffins et les tables d’accouchement pour essayer de comprendre les difficultés et blocages de ceux qui les consultent. Il y a d’autres types de (psycho)thérapeutes qui mettent la parturition au centre de leurs investigations, comme la psychologue clinicienne Lise Bartoli, auteure du récent « Dis-moi comment tu es né, je te dirai comment tu es ». Dans l’interview qu’elle nous a accordée (Lire pages 12 à 14), la conceptrice de la méthode HypnoNatal confie combien d’autres approches, comme le rebirth et la respiration holotropique, l’ont aidée à élucider sa propre histoire de naissance. Dans sa clientèle, déplore-t-elle, à peine une personne sur cinq sait exactement comment s’est déroulée sa mise au monde !

En psychobiologie, on ne cherche pas seulement à savoir ce qui s’est passé de moche ou de pas naturel à 0 heure 0 minute. La vie ne commence pas à la naissance et ne commence pas non plus à la conception, elle démarre dans le cœur et le cerveau des parents quand ils font le projet de prolonger leur lignée familiale. Sur base des travaux du psychologue Marc Fréchet, un des premiers élèves du Dr Hamer, les décodeurs prennent en compte une période de 9 mois précédant la fécondation, les 9 mois de grossesse et une troisième période de 9 mois postérieure à la naissance, soit un total de 27 mois au cours desquels les influences conflictuelles sont particulièrement dommageables pour l’enfant à naître. Toute sa vie, de manière biologiquement cyclique, l’individu risque de se confronter à ces mémoires engrammées au plus profond de ses cellules. Autant le savoir avant de décider de procréer ! Autant savoir également que les empreintes périnatales ne sont pas seulement potentiellement porteuses de troubles de santé : elles sont elles-mêmes les traces et les conséquences de conflits plus anciens, d’ordre transgénérationnel. Et enfin, il faut garder à l’esprit que les difficultés à la conception et les problèmes à l’accouchement sont, comme tout dysfonctionnement, des solutions biologiques de guérison. Dans le Cahier Décodages (pages 15 et 16), Bernard Tihon nous aide à décrypter le sens positif de ces adversités qui ne doivent rien non plus au hasard.

Yves RASIR

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