Avec le Covid ? Même pas sûr…

portrait de Yves Rasir Elle a rendu l’âme samedi matin. Si vous avez lu ma lettre de la semaine dernière, vous devinez de qui je parle : ma belle-mère est morte il y a quatre jours après deux mois de séquestration dans sa maison de repos. Deux mois pendant lesquels elle a été privée, à 86 ans, des seules joies que lui procurait encore l’existence, à savoir les visites de sa famille, de sa dernière amie encore vivante et les sorties en compagnie de ses enfants et petits-enfants. Le téléphone ne peut pas remplacer la présence physique car tous les sens, pas seulement l’ouïe, participent au contact social authentique. Les psychologues parlent de « syndrome du glissement » pour décrire le dépérissement accéléré de ces vieilles personnes préférant la mort à cette vie qui n’en est plus une. Lisez par exemple ce témoignage bouleversant pour vous faire une idée de l’enfer que viennent de traverser, et traversent toujours en maints endroits, les retraités confinés. Accablés de solitude, ne voyant plus que du personnel plastifié se protégeant d’eux comme de la peste  et  reliés au monde extérieur par la seule  télévision relatant sans relâche l’hécatombe en cours dans leurs rangs, il coule de source que des milliers et des milliers de vieux ont perdu le goût de vivre et se sont laissés glisser vers la porte de sortie. Il est  abject de nier cette souffrance morale  et de prétendre qu’elle a moins compté que l’agent viral dans la surmortalité enregistrée en avril parmi les aînés. Beaucoup d’entre eux – on parle de 20 à 30 % – ont été comptabilisés comme victimes du Covid-19 sans qu’un test vienne confirmer le prétendu lien de causalité. Chez les autres, le coronavirus détecté  est considéré comme la cause du décès alors que ces personnes en détresse psychique,  terrifiées et souvent déjà très malades ne sont certainement pas mortes DU virus mais  tout au plus AVEC lui.  Mais savez-vous qu’il y a encore une troisième catégorie de patients trépassés, ceux dont le test négatif n’a pas empêché qu’ils soient  rangés parmi les « covidés » décédés ?  Comme je l’avais pressenti aussi, ma belle-maman  en fait partie.
 
Il y a pneumonie et pneumonie
 
Malgré un prélèvement effectué dans les règles et s’étant soldé par un résultat non concluant, la mère de mon épouse, hospitalisée pour une suspicion d’œdème au poumon,  a en effet été comptée parmi les proies du  prédateur SARS-Cov-2.  Sur base de quoi ?  D’un scanner thoracique effectué quelques jours avant sa mort.  Comme je vous l’ai raconté au mois de février, cet examen d’imagerie médicale était déjà  prescrit à tour de bras à Wuhan, présumé foyer initial de la pandémie mondiale. Sans même  parfois procéder au test PCR,  les médecins chinois ont souvent  fondé leur  diagnostic sur les seuls signes cliniques confirmés par ce fameux CT-scan pulmonaire. Un instrument fiable ? C’est ce que nous allons voir. Mais avant de vous livrer les résultats de ma petite enquête,  un petit cours de pneumologie s’impose.  En dehors des cancers, de la tuberculose et des maladies respiratoires chroniques, Il faut savoir qu’il y a deux grandes sortes de pneumopathies aiguës potentiellement mortelles : les pneumonies typiques d’origine bactérienne (haemophilus influenzae, staphylocoques, streptocoques…)  et  les pneumonies  dites atypiques (d’origine bactérienne ou virale). Au scanner, les  premières  ont une forme facilement reconnaissable car l’infection est condensée dans une partie des alvéoles avant de les envahir en cas de complication. Les secondes, nettement plus difficiles à distinguer, se présentent sous l’aspect d’infiltrations diffuses. Le scanner ne montre pas de grosses taches bien blanches  mais des opacités disséminées  dont l’apparence laiteuse  fait penser à du « verre dépoli ». Le COVID-19 appartient à cette catégorie de pneumonies mais il y  en a beaucoup d’autres !  Parmi les bactéries jugées responsables,  il y a notamment la célèbre Légionella, la non moins célèbre Chlamydia et la famille Mycoplasma. Et parmi les virus incriminés, il y a embarras du choix puisqu’on y trouve, entre autres,  les bons vieux Influenza et Parainfluenza, le virus respiratoire syncitial,  les rhinovirus, les virus de type herpès, les adénovirus et donc  les coronavirus, tels ceux qui accompagnent entre 7 et 15% des syndromes grippaux légers, ou de plus dangereux tels celui du SRAS, du MERS et du désormais célébrissime COVID-19. Radiologues et pneumologues doivent compter sur leurs bons yeux et leur expérience pour différencier cette myriade de pathologies atypiques. Mais est-ce seulement possible ?  Le CT-Scan permet-il vraiment de faire le tri ?
 
Ce qui doit se trouver se trouve
 
Pour le savoir, j’ai pris mon téléphone et j’ai appelé le Dr Renaud L. , chef du service pneumologie d’un grand hôpital universitaire belge qui  est aux avant-postes sur le front de la « guerre au virus » et qui a vu  défiler beaucoup de malades. Via l’attaché de presse du CHU, on lui laisse le message et il me rappelle très gentiment. Ce spécialiste réputé est une pointure dans son domaine puisqu’il a publié pas moins de 325 articles scientifiques. À la question de savoir si le Covid-19 ne peut pas être confondu avec diverses pneumonies atypiques, il me répond ceci : « Je pense effectivement que c’est difficile de tirer des conclusions sur base des scanners, que c’est compliqué de faire des distinctions. Les infiltrats Covid sont plus  diffus  mais il n’y a rien d’absolu et ils peuvent être évocateurs, notamment,  d’un infection à mycoplasmes».  Comme j’insiste un peu, il  se répète : « L’analyse des clichés doit être très précise, c’est hasardeux  de distinguer les pneumonies atypiques sur base de l’imagerie.  Nous ne sommes qu’au début et Il faudra faire des études pour vérifier si le Covid-19 a une identité radiologique ne prêtant pas à confusion. Les analyses comparatives devraient bientôt fleurir ». Au fil de la conversation, le Dr L. m’apprend que son université participe à une recherche destinée à voir si l’intelligence artificielle  peut aider à affiner le diagnostic par scanographie car le discernement humain, lui, a ses limites. Le radiologue ou le pneumologue peut supposer mais jamais affirmer avec certitude. En fin de notre entretien, le spécialiste enfonce d’ailleurs le clou : « Ça me paraît difficile de distinguer le Covid-19 d’autres pathologies virales par la seule imagerie médicale. Si je devais parier, je  mettrais en doute notre capacité à le faire. Je ne crois pas qu’on y arrivera un jour. » Merci, Docteur, pour ces franches paroles. Le lendemain de cet interview téléphonique, j’avais rendez-vous en chair et en os avec un autre médecin, le Dr Patricia C, elle aussi pneumologue et mobilisée sur le front dans un hôpital bruxellois. Et tout aussi sympathique que son collègue wallon. Pour commencer, elle me montre sur écran  les différences visuelles entre une pneumonie bactérienne typique et un Covid. Et c’est vrai  que le contraste est net entre un « condensat » et un « infiltrat », même pour un œil non averti. « Et pourrais-je voir un CT-Scan montrant  une autre pneumonie atypique ? »  C’est embêtant car son ordinateur est apparemment infecté par le coronavirus : elle ne trouve que des Covid, encore des Covid et toujours des Covid. En cherchant bien dans sa vidéothèque, elle finit cependant par dénicher un cas  de pneumopathie interstitielle aiguë, une autre forme de pneumonie infectieuse infiltrante. « Vous voyez, dit-elle,  l’infiltration est plus localisée, dans une partie du poumon. Chez les Covid, l’opacité est plus périphérique et  en brouillard, plus « patchi » comme on dit dans notre jargon ». Elle est d’ailleurs étonnée d’entendre que son confrère ne partage pas son assurance. Pour elle, le CT-Scan est un outil de diagnostic différencié précieux. Néanmoins, durant cet entretien d’une heure, elle nous répétera une dizaine de fois que son verdict médical, elle l’a toujours posé « en fonction du contexte ». Ce contexte,  nous précise-t-elle, c’est l’ensemble du tableau clinique des patients…. et la situation de pandémie. Autrement dit, son jugement n’était pas dicté par la seule machine mais aussi par les symptômes observés et la conviction  que ceux-ci étaient provoqués par l’assaillant viral se propageant à tout allure.  En clair, le Dr C. a trouvé énormément de covidés parce que la « crise du Corona » était bien là et qu’il était normal d’en trouver. Bien sûr, je ne suis pas en train de dire que cette praticienne chevronnée s’est laissée abuser par un mirage. Cette année, il y a eu pas mal de pneumonies atypiques visuellement repérables par leur aspect « en verre dépoli ». Mais rien ne prouve indubitablement que le virus couronné a volé la vedette aux autres agents infectieux.  Il est même raisonnable de penser que la méprise fut très fréquente.
 
Wanted virus évaporés
 
En fin d’entretien, la pneumologue nous raconte d’ailleurs un cas à nos yeux très révélateur : «  C’était une femme que je connaissais bien. Hospitalisée pour suspicion de Covid, elle a été diagnostiquée par le radiologue et un autre pneumologue. Mais comme je connaissais son dossier, je savais que cette dame  était porteuse d’une maladie auto-immune appelée  BOOP (Bronchiolitis Obliterans Organising Pneumonia).  Cette pneumopathie non infectieuse peut donner le change et faire croire à un Covid-19. Nous avons prescrit un tout autre protocole de soins, à savoir la cortisone,  et cette patiente s’est rétablie rapidement. »  Percevant comme une contradiction et surpris de découvrir  une pathologie supplémentaire prêtant à confusion, je pose alors ingénument la question  : « Mais alors,  comment pouvez-vous être sûre d’avoir correctement diagnostiqué tous les cas de Covid-19 de patients inconnus de vous ? ».  Réponse : « Encore une fois, le contexte épidémique et les symptômes. Et aussi les guérisons : avec la chloroquine et l’azithromycine, nous avons eu des résultats probants ». Je sais pas ce qu’il en est pour vous, mais moi, ce raisonnement ne me convainc pas : en quoi la psychose ambiante et la réussite d’un traitement prouvent-elles le lien causal entre l’agent viral et la maladie qu’on lui impute ? Si c’est ça la science pasteurienne, elle est encore plus mal en point que je l’imaginais. Mais n’accablons pas cette brave doctoresse et allons voir ailleurs si le SRAS-Cov2 n’a pas indûment monopolisé son flair détecteur. Rien de plus édifiant que la lecture du dernier bulletin épidémiologique de Sciensano, l’organisme de veille sanitaire en Belgique. Vous pouvez le parcourir avec moi en cliquant ici.  Vous voyez d’abord en pages 5  et suivantes que la grippe saisonnière s’est littéralement effondrée à la fin du mois de mars.  Il est normal qu’elle s’estompe avec l’arrivée du printemps  mais il est assez curieux que cette infection respiratoire s’écroule totalement et plonge à pic au moment où l’épidémie coronavirale entame son irrésistible ascension.    Le COVID-19 a très visiblement comblé un vide dans les statistiques de syndromes grippaux.  Ce qui est encore plus troublant, ce sont les tableaux figurant en pages 14 et 15 : le premier montre que les infections à RSV, touchant essentiellement les enfants, se comportent exactement comme les années précédentes. En revanche, les trois graphiques suivants témoignent que les affections associées aux adenovirus, au  parainfluenzavirus et au mycoplasma pneumonia se sont brutalement raréfiées en 2020.  Non seulement ils sont beaucoup moins présents cette année, mais ils disparaissent complètement des radars  début avril, à l’instant même où l’épidémie coronavirale bat son plein.  Ils sont où, ces agents infectieux associés à des pneumonies atypiques : en vacances quelque part ? Confinés sur une île déserte ? J’ai sous les yeux un graphique similaire provenant  des CDC américains : il montre  qu’aux États-Unis,  les cas de pneumonies ont chuté dès le mois de janvier et se sont littéralement évaporés à partir de la semaine 9. En France, notre collaboratrice Pryska Ducoeurjoly a consulté les chiffres et constaté que la grippe annuelle avait également fondu comme neige au soleil, et ce dès le début de l’hiver !  Franchement, je pense que Mandrake et David Copperfield peuvent aller se rhabiller : d’un coup de baguette magique, le coronavirus a réussi à escamoter tous les virus rivaux et à les évacuer des statistiques.  Trop fort, le prestidigitateur !
 
La pneumonie la plus redoutable
 
Tout ça pour dire que l’étiquette « Covid-19 » collé sur la dépouille de ma belle-mère – et sur  celles de milliers de seniors assassinés par enfermement  –     me semble plus suspecte que jamais. Tant mes entretiens avec les médecins  que les registres officiels me font pencher pour un diagnostic abusif et infondé. Le corps médical  est tellement obnubilé par le corona  qu’il le voit partout et tout le temps, interprétant symptômes non spécifiques et imagerie ambivalente dans le sens leurs croyances. Si vague de pneumonies il y a eu, rien ne prouve que l’ennemi  numéro un soit impliqué. Pas sûr du tout qu’on meurt DU Covid ni même AVEC lui.  Bon an mal an, les maladies  chroniques ou aigües de l’appareil respiratoire font 11 000 à 12 000 victimes en Belgique. Le bilan actuel de l’épidémie est de 8.000 morts. Combien en restera-t-il quand on aura soustrait, si l’on y parvient,  celles du gérontocide, de la grippe classique et des autres pneumonies ordinaires ou atypiques,  de la frayeur  pathogène et de la médecine itraogène  ? À mon avis, le bilan final devrait flirter avec le zéro décès. À  propos de iatrogénie, j’ai fortuitement découvert un truc incroyable  en me documentant sur les pneumopathies : les pneumonies nosocomiales, c’est-à-dire celles contractées à l’hôpital, sont terriblement favorisées par la mise sous ventilation mécanique aux soins intensifs. Alors que cette infection touche environ 1% des personnes hospitalisées,  elle frappe entre 10 et 30% des patients intubés. Certaines sources parlent même de 40%. Or la mortalité par pneumonie nosocomiale va de 25 à 50% malgré le recours à la grande artillerie antibiotique ! Sachant que la médecine urgentiste a privilégié la respiration artificielle pour mieux protéger les blouses blanches, on ne peut qu’être atterré par de tels chiffres. Le Covid-19 nous enseigne décidément que l’art de guérir contemporain est devenu un art moderne  de faire mourir !

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2 commentaires

  1. Bien sûr et des généralistes pensent comme vous, croyez moi ! Votre article est très éclairant d’autant que les « mauvaises langues »disent qu’un mort du covid coûterait moins cher (par le jeu des indemnisations et des cotations) qu’un mort de la grippe… Mais c’est une autre histoire, peut être infondée. Cordialement…

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