Troubles de la motricité

Silvana a 48 ans. Elle a eu une vie aventureuse et une adolescence toxico dont elle s’est sortie par le goût des voyages sur tous les continents. Depuis trois ans, elle souffre de symptômes lourds du côté droit du corps: ça ressemble à une hémiplégie, mais le diagnostic parle de processus atypique, bref, un handicap plutôt inexplicable.Elle a fait le lien avec un gros choc vécu lors d’un voyage au Congo en pleine émeute civile: elle s’était échappée au milieu de cadavres et avait eu la vie sauve par miracle en s’embarquant avec son mari sur un avion qui avait pu les ramener en Italie. Après ce retour il y avait eu aussi leur rupture. Le début des symptômes l’avait ramenée chez ses parents où elle vivait toujours depuis trois ans. Elle était amère car confrontée à son handicap, à une impression de vie ratée: pas d’enfants, pas de mari, pas de travail. Si on ne prend pas en compte ces faits et les ressentis qui les accompagnent, le corps ne révèlera pas pourquoi, au niveau cellulaire d’une personne, un programme de paralysie s’installe. Le corps est plus que l’amas de cellules et d’organes qui le composent. Le Décodage Biologique offre la lecture des archétypes conflictuels. Ceux-ci se sont inscrits dans les trois couches cérébrales tout au long de la phylogenèse du cerveau. Leurs impacts se matérialisent dans les symptômes corporels en syntonie avec tous les êtres vivants, bactéries et virus y compris. Le Décodage Biologique nous montre le bénéfice de tout symptôme, même handicapant ! Si le mouvement est source d’un stress trop important, pour notre survie, la partie du cortex concernée interviendra sur les nerfs ou les muscles (selon le ressenti spécifique) pour le limiter ou l’empêcher. Ainsi toute pathologie -même une paralysie – serait psychosomatique et déterminée par le psychisme. Mais celui-ci est plus que son histoire individuelle. En fonction de ses expériences, bonnes ou mauvaises, l’humain installe des programmes, mais il y a aussi les programmes de ses ancêtres. Bert Hellinger voit l’individu comme la pointe d’un iceberg dont la base serait le système familial. Les racines de l’hémiplégie de Silvana viennent de plus loin: quel est le trauma qui imprègne son climat familial ? Son grand-père paternel avait émigré en Amérique pour une traversée d’océan motivée par une «névrose de classe». Ce n’est pas serein comme une croisière ! Il y avait toute l’attente d’un changement social et les difficultés du statut d’immigré. De plus, marié, avec un jeune enfant (le père de Silvana), il se retrouve veuf. Il va se remarier et «enfermer» son fils dans un pensionnat jusqu’à sa majorité. Après un mouvement qui va bouleverser la vie (le voyage), il y aura un enfermement vécu dans le stress de l’abandon, de la séparation et de la dévalorisation. Cela crée un programme. Lorsque la fille et petite-fille est confrontée à un mouvement vécu dans le stress (s’échapper au milieu des cadavres pour sauver sa peau) elle ne va pas déclencher un problème rétinien (vision d’horreur), mais un symptôme paralysant pour gérer le stress associé au mouvement. La confrontation avec ce type d’événement n’est pas due au hasard, mais, selon Hellinger, est en résonance avec la problématique que chaque individu porte. Nous n’avons pas d’autre choix que de vivre les destins que notre système familial propose. Nous sommes les marionnettes de nos mémoires. À quoi peut servir ce constat qui a l’air fataliste? À nous mettre face à nos vraies responsabilités ! On ne peut pas guérir par envie du confort de ne pas être dérangé par le symptôme. La guérison peut venir lorsque le sens de notre vie nous apparaît dans cette globalité porteuse d’un élan nouveau. Moins individuel et plus conscient du service d’être présent à la vie qui nous traverse et à l’amour qui relie. Dans la famille de Silvana, le père n’avait pas pris le père qui l’avait abandonné«dans le cœur». Silvana aussi cherche, dans les péripéties de sa vie, un idéal opposé à l’abandon et à l’enfermement. Par la non-intégration de ce qui a fait souffrir, elle va tourner autour et s’y confronter comme par hasard. Tant qu’il n’y aura pas l’acceptation et la conscience de la force qui dirige les vies, la maladie va offrir le fil rouge pour faire ce travail, afin de pouvoir tout simplement dire «merci» à la vie, face à ses parents.

Daniella Conti (France)

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