Lorsque nos proches entravent notre guérison…

Depuis trois mois, je vous propose d’examiner les trois conditions à mettre en œuvre pour augmenter nos chances de guérison : la prise de conscience, l’action et la persévérance. Avant de traiter du troisième aspect, je voudrais m’attarder sur un élément particulier qui mine souvent les actions que nous entreprenons pour guérir : c’est le frein que représente notre entourage quand nous décidons d’emprunter un chemin de traverse pour faire face à la maladie.

« L’enfer est pavé de bonnes intentions », dit le proverbe. Dans la sphère intime plus qu’ailleurs, cet adage est malheureusement dramatiquement vérifié. Car, en principe, notre entourage (notre conjoint(e), nos frères et sœurs, nos enfants, nos parents, nos amis proches) devrait jouer un rôle de soutien lorsque nous traversons l’épreuve de la maladie. Pourtant, il n’est pas rare que celui-ci devienne une entrave, pire une force d’opposition, ou carrément l’origine de notre échec et de notre mort dans nos efforts. Voyons cela de plus près…

L’entourage – entrave

D’après mon expérience, la première situation est la plus répandue. Le scénario en est même classique. Quelqu’un reçoit son diagnostic de maladie et refuse de s’embarquer immédiatement dans le protocole classique proposé par la médecine officielle. Ses raisons peuvent être multiples : défiance vis-à-vis de la vision allopathique, absence de garantie quant à l’efficacité des traitements proposés, refus d’une mutilation peut-être inutile (c’est souvent le cas pour les cancers du sein et de la prostate), refus d’une dégradation de la qualité de vie au profit d’un hypothétique prolongement de quelques mois, choix résolu d’essayer d’abord une approche plus douce ou plus holistique… Peu importe, finalement, les raisons. Le choix que fait le « malade » est perçu par son entourage comme « sortant des sentiers battus ». Avec pour conséquence des réactions de peur de la part de l’entourage. Pour ce dernier, au choc du diagnostic vient s’ajouter un deuxième choc : celui de l’annonce de refus du protocole rassurant…
Pour la personne qui décide de prendre la responsabilité de son processus de guérison, c’est là que commence un véritable parcours du combattant. D’un côté, elle doit faire face au harcèlement des médecins, à leurs menaces, à leur pronostic de mort assurée à court terme, aux appels téléphoniques incessants émanant de l’hôpital, devant se battre seule contre une armada pour qui le doute et la remise en question ne font pas partie de leur vocabulaire… Pour répondre aux statistiques et aux arguments scientifiques présentés comme autant de certitudes absolues, le patient récalcitrant n’a souvent que son ressenti, son intuition ou sa conviction à opposer. C’est là qu’un soutien chaleureux serait nécessaire et bienvenu de la part de l’entourage. Mais ce n’est pas le cas, parce que ce dernier est lui-même entraîné par ses peurs de la maladie et de la mort. Du coup, il va poser trente mille questions, motivé par les meilleures intentions, mais tellement lourdes à recevoir : « Es-tu certain de ton choix ? Crois-tu vraiment qu’en changeant d’alimentation, tu vas te guérir d’une maladie aussi grave ? Tu devrais suivre l’avis des médecins : ils s’y connaissent quand même mieux que toi ! Si tu veux essayer tes potions naturelles, pourquoi ne ferais-tu pas, en parallèle, la chimiothérapie qu’on te propose ? » Et la personne malade de s’épuiser à argumenter à longueur de journée pour convaincre les gens qui lui manifestent autant d’attention… Jusqu’à craquer et revenir dans le droit chemin de l’orthodoxie médicale.
Le problème dans tout cela, c’est que le malade n’a pas envie de se fâcher avec son entourage qui lui veut tellement de bien. Mais en évitant ce conflit, parce qu’il n’ose pas ou parce qu’il n’en a pas la force, il risque de dévier du chemin de guérison qu’il avait pourtant choisi en conscience. Avec pour conséquence des compromis dans lesquels il ne se sentira jamais bien. À cet effet, dans la littérature consacrée à l’effet placebo et l’effet nocebo, il est démontré qu’un patient qui a confiance dans le traitement qu’on lui propose a plus de chances de guérison que celui qui se défie du même traitement. Autrement dit, aller vers la chimiothérapie contraint et forcé par notre entourage risque de se révéler plus toxique que d’y avoir recours sans se poser de questions et en toute confiance…

L’entourage – opposition

Si la personne atteinte de maladie résiste héroïquement aux tentatives du corps médical d’une part, et de l’entourage d’autre part, les relations avec ce dernier risquent de passer à un autre niveau de difficulté. Dans ma carrière de formateur d’adultes, j’ai souvent été témoin de situations où l’entourage ne se contente plus de poser des questions ou d’exprimer son scepticisme. À partir d’un certain stade, il multiplie les initiatives pour s’opposer activement aux volontés du malade. Je pense à cette mère d’une femme atteinte d’un cancer qui refusa de continuer de garder ses petits-enfants tant que sa fille ne se décidait pas à « se soigner sérieusement ! » J’ai vu aussi un mari faire alliance avec les oncologues pour convaincre sa femme japonaise de se faire enlever le sein, alors que celle-ci avait déclaré qu’elle préférait mourir que de se faire mutiler dans sa féminité. Un de mes amis psychiatres me raconta le calvaire enduré par une jeune femme d’une famille religieuse conservatrice. Son mari avait tenté de la tuer par strangulation au domicile conjugal. À la suite de cet événement traumatique, elle contracta un cancer du sein et subit une double mastectomie (le deuxième sein étant enlevé préventivement). Malgré tout, de multiples tumeurs réapparurent au niveau de sa poitrine mutilée. Et c’est là qu’elle comprit que, tant qu’elle n’aurait pas quitté son mari, sa maladie ne s’arrêterait pas de proliférer. Ses parents s’y sont opposés catégoriquement, même s’ils étaient au courant des violences conjugales subies par leur fille.
On peut s’interroger sur la raison de tels comportements toxiques et morbides de la part de notre entourage qui, pourtant, serait censé ne vouloir que notre bien. En réalité, c’est ce qu’il veut ! Car lorsque nous voulons faire du bien à quelqu’un, la plupart du temps, nous prenons comme référence ce qui NOUS fait du bien et nous le projetons sur l’autre. Dans un contexte où la vie de l’autre est en danger, le stress nous empêche de réfléchir et de prendre du recul… À ce moment, nos comportements deviennent des comportements réflexes guidés par le conditionnement mental qui a été le plus présent dans notre vie jusque-là. C’est ainsi que, même des gens ouverts aux médecines naturelles et alternatives, peuvent devenir des fervents défenseurs de la chimiothérapie et de l’allopathie lorsque la vie d’un de leur proche se trouve être en danger. Tout simplement parce que le paradigme de la médecine chimique est le paradigme dominant dans notre société, qui dispose, en plus, de moyens de diffusion et de matraquage médiatique qu’aucune autre approche ne peut s’offrir.

L’entourage – assassin

Dans certains cas, cette opposition de l’entourage peut mener la personne atteinte de maladie jusqu’à la mort. Ce fut le cas, entre autres, de cette jeune femme citée plus haut, qui a préféré se laisser mourir plutôt que se battre, parce que ses parents lui ont fermé la seule issue qui aurait été salutaire pour elle. Ce fut le cas également pour cette Japonaise qui mourut, comme annoncé par elle, peu de temps après sa mastectomie. Dans beaucoup d’autres cas, la personne malade prend conscience confusément que si elle guérit, elle risque de mettre en péril toute la névrose familiale. Dans des familles dysfonctionnelles, en effet, c’est souvent la seule personne saine d’esprit qui exprime des symptômes morbides, alors que tous les autres sont trop coincés dans leur pathologie pour imaginer être atteints d’un déséquilibre quelconque. Le scénario classique, c’est que lorsque la personne malade fait mine de commencer à s’en sortir, toute la famille se coalise pour la renfoncer dans ses problèmes et dans ses symptômes, ne lui laissant comme seule alternative que de reprendre son rôle de catalyseur de la névrose collective ou de disparaître définitivement…
Si le portrait que je viens de brosser semble déprimant et sombre, il n’en reflète pas moins une réalité sournoise presque omniprésente pour tous ceux qui cherchent à « s’en sortir autrement. » Je veux malgré tout vous indiquer quelques pistes, inspirées de personnes qui ont réussi à gérer les relations avec leur entourage de manière constructive pour elles. Première piste : faire de la prévention (une fois de plus). Comment ? Pendant que vous êtes en bonne santé, parlez à votre entourage de vos choix et de vos positions en matière de maladie, d’accident, de coma prolongé. Parlez-en et demandez à chacun s’il est prêt à vous soutenir dans vos choix. Vous saurez ainsi, si la maladie vous frappe, qui seront vos alliés et qui seront les personnes à éloigner… Vous pourrez aussi désigner par écrit (et le déposer chez un notaire) les personnes que vous autorisez à prendre des décisions pour vous, en cas d’inconscience… Deuxième piste : si vraiment, votre entourage immédiat se révèle trop toxique pour vous, louez un châlet à la campagne, réfugiez-vous dans un monastère ou chez un ami proche, pendant le temps de votre processus de guérison. Ne donnez vos coordonnées qu’à une seule personne de confiance qui sera chargée de filtrer et de transmettre – ou non – les messages entre vous et le reste du monde. Troisième piste : rompez clairement avec ceux qui vous entravent, en leur disant explicitement que, pour vous, votre vie et votre santé sont plus importantes que cette relation. Ne fermez pas pour autant la porte, leur donnant rendez-vous après votre guérison… Mais pas avant !

Physicien et philosophe de formation, Jean-Jacques Crèvecoeur promeut une approche pluridisciplinaire de l’être humain pour redonner du sens à ce que nous vivons, mais aussi et surtout pour favoriser chez chacun de nous la reprise en main de notre propre vie, de manière autonome et responsable. Formateur et conférencier de renommée internationale, il est auteur d’une dizaine d’ouvrages, réalisateur de documentaires et producteur de nombreux outils pédagogiques au service de l’ouverture des coeurs et des consciences.
Son site Internet : http://www.jean-jacques-crevecoeur.com
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