LA MALADIE DE PARKINSON

La maladie
L’organe touché est ici le cerveau lui-même. Dans leur manuel de Principes d’anatomie et de physiologie, Tortora et Derrickson précisent que la maladie de Parkinson, qui se déclare rarement avant 50 ans, se manifeste par une destruction des neurones des noyaux gris centraux du cerveau. Pour la médecine, l’origine pourrait être due à une dégénérescence liée à l’âge ou à des toxines environnementales (pesticides par exemple). La maladie cause la perte des neurones qui libèrent la dopamine, ce qui entraîne un déséquilibre : trop peu de dopamine et trop d’acétylcholine, un autre neurotransmetteur qui lui continue d’exister comme avant. Ce déséquilibre serait à l’origine des principaux symptômes de la maladie : tremblements, ralentissement des mouvements, diminution de leur amplitude, rigidité par augmentation du tonus musculaire, changement d’expression faciale (comme si on portait un masque) et parfois affectation du langage et de la déglutition.

A quoi servent ces noyaux gris centraux du cerveau ? Ils déterminent en partie les mouvements du corps à accomplir et ils suppriment les mouvements indésirables. A l’intérieur de chaque hémisphère, il y en a trois : le globus pallidus ou globe pâle, le putamen ou coquille et le noyau caudé. Ils reçoivent des influx nerveux du cortex cérébral et en envoient aux aires motrices du cortex. Ils ont notamment pour fonction de faciliter l’amorce et l’exécution des mouvements. On peut donc dire que leur activité précède le mouvement. Quand cela a-t-il été impératif dans une situation vitale de ne pas arrêter le mouvement ? D’aller jusqu’au bout. Ils jouent aussi un rôle dans le contrôle des mouvements. Qui a manqué de self-control, n’a pas pu arrêter le mouvement et cela a causé la mort ?
L’étymologie
Bien sûr, le nom de la maladie vient du nom de celui qui l’a «  découverte », qui le premier l’a décrite. Parkinson étant un nom anglophone, intéressons-nous au verbe
« to park », qui veut dire «  parquer » et qui a donné le mot «  parking » utilisé aussi en français. Pour une personne, être parquée, c’est se retrouver placée, enfermée dans un espace étroit et délimité : «  être parqué comme du bétail », dit-on. La maladie de Parkinson touchera donc en priorité celles et ceux qui se retrouvent enfermés dans un emploi, une situation, un état, une fonction.

Le mot français «  Parque » désigne chacune des trois déesses (Clotho, Lachésis et Atropos) qui filent, dévident et tranchent le fil des vies humaines, représentant par métaphore la vie et la mort, la destinée. Comme si la maladie de Parkinson était une façon choisie inconsciemment par certains pour rester entre les deux, une hésitation face au destin qui nous entraîne inéluctablement vers l’accomplissement parfait de notre existence même au-delà de la mort. Tout dépend de nos croyances. Et si la mort n’était pas la fin ?
L’écoute du verbe
Parkinson = parking / sonne = l’heure du parking sonne. Il est temps de ranger son engin et de prendre sa retraite et c’est un moment crucial de la vie qui peut constituer un conflit déclenchant pour beaucoup de personnes, par exemple si on est pape ou roi, des fonctions pour lesquelles la retraite n’est pas prévue et qui s’éteignent avec la mort.

Parkinson = par / qui / ne / sonne. A qui a-t-on sonné les cloches ? N’y a-t-il pas une mémoire dramatique liée à un son de cloche ou de sonnette ? Quel est le son que le fils («  son » en anglais) ne veut pas entendre ? Pour qui sonne le glas ? D’où une peur pour le futur, de ne plus vivre, et on ne finit pas les choses, car à quoi bon… Ou on accomplit sans cesse le geste qui prouve qu’on est en vie : secouer la personne pour la faire revivre.
Le sens biologique
La maladie de Parkinson est l’expression d’une double contrainte motrice avec impuissance, alternant les phases actives et les phases de guérison, avec des séquences en boucle. Les tremblements apparaissent après la solution du conflit mais on ne va pas jusqu’au bout et c’est la récidive, d’où aggravation progressive des symptômes. La solution parfaite est de faire le geste qui n’a pas pu être fait, le faire jusqu’au bout. Tout dépend des symptômes du malade et des gestes précis qu’il fait au cours de sa maladie : cela sera le guide du travail de décodage pour trouver le geste qui n’a pas été totalement accompli et débloquer le mouvement qui est resté bloqué (toute la vie).

En général, il s’agit d’une envie interdite avec peur de la peine, de la punition. La main qui va bouger dans l’acte répréhensible qu’on ne veut pas. Ou du conflit de devoir faire le mouvement qu’on ne veut pas (viol, vol, IVG, masturbation,…). On est pris entre deux feux : l’intention et la raison. C’est une maladie typique du vieux couple où le geste se fait de trop. Par exemple, la femme fait le geste de retenir son mari alors qu’il est en train de mourir – elle veut à la fois le tenir et le retenir et elle ne peut faire ni l’un ni l’autre –
le geste se fait malgré l’inutilité et, par peur du jugement des autres, elle arrête le mouvement et ne va pas jusqu’au bout. «  Cela ne vaut pas la peine. »

Il y a aussi souvent une peur de perdre le contrôle qui est à l’origine de cette insécurité et cette impuissance à aller de l’avant, la mémoire d’un pouvoir que l’on n’a pas pu exercer. Peur de perdre le contrôle sur les autres si je vais au bout du geste. Ou plus encore peur de perdre le contrôle sur moi-même et de commettre une faute irréparable. Or la maladie elle-même, par ses symptômes au cours desquels on ne peut plus contrôler ses gestes, pourra constituer un conflit verrouillant, réactivant sans cesse le drame du patient (de plus en plus impatient).

Lors de tremblements transversaux ou latéraux, on cherchera plus particulièrement ce qu’on voulait rattraper ou repousser. Qui ou que n’ai-je pu attraper, ce qui a entraîné la mort ? C’est le conflit du bras qui n’a servi à rien. Ou alors c’est le pied qui n’a pu avancer. A qui n’ai-je pas pu donner un bon coup de pied ? Ne serait-il pas temps d’affronter sa peur, et aucune peur n’était aussi terrifiante que celle-là, pour aller enfin au bout du mouvement et se libérer de ses aspirations contradictoires qui sont bloquées.

Bernard Tihon

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