La preuve par les scanners
Fin des années 80, je collaborais au magazine belge Télémoustique, pour lequel j‘avais notamment réalisé une série d’enquêtes sur les médecines douces. C’est à cette occasion que plusieurs médecins homéopathes m’ont parlé du Dr Ryke Geerd Hamer et que l’un d’entre eux m’a invité à le rencontrer. J’ai donc assisté à plusieurs réunions discrètes, voire secrètes, au cours desquelles le toubib allemand venait partager ses découvertes avec ses confrères belges. Et ce que j’y ai vu m’a médusé : les praticiens apportaient un scanner cérébral de leurs patients cancéreux, le Dr Hamer examinait brièvement les clichés et livrait à chaque fois un diagnostic correct. Non seulement il pouvait dire quel était l’organe touché, mais il pouvait préciser le type de tumeur, son âge et son évolution récente. Tout ça pour des patients qu’il n’avait jamais vus, dont il ignorait tout et dont il ne possédait aucune pièce du dossier médical, hormis cette radiographie de leur cerveau qu’il découvrait. J’ai vu le Dr Hamer accomplir ce « prodige » à de nombreuses reprises.
De deux choses l’une : soit j’avais affaire à un illusionniste particulièrement doué, soit à un découvreur de génie. Car si cette prouesse « hamérienne » ne prouvait pas strictement l’origine psychique du cancer, elle apportait à tout le moins de l’eau au moulin de cette hypothèse. Elle démontrait en tout cas que la maladie laisse une trace dans la boîte crânienne de ses victimes, sur une zone cérébrale précise en connexion nerveuse avec la partie du corps atteinte. Et ça, la science médicale était – et reste – bien incapable de l’expliquer dans l’état actuel de ses connaissances. De deux choses l’une donc : soit je me devais de démasquer un dangereux charlatan, soit il me fallait contribuer à une révolution tonitruante de la médecine. C’est pourquoi je suis allé trouver le responsable du service de psycho-oncologie d’un grand hôpital universitaire, par ailleurs spécialiste renommé dans sa discipline. Avec l’accord préalable du Dr Hamer, je lui ai proposé l’expérience suivante : il laissait au médecin allemand la possibilité d’examiner une centaine de scanners cérébraux et de formuler un diagnostic. Si l’exercice se soldait par un pourcentage de réussite dépassant les lois du hasard, il m’aiderait à débusquer la supercherie ou à comprendre la portée de l’exploit.
Je ne m’attendais pas à être éconduit, mais c’est ce qui arriva. « Ça ne m’intéresse pas, que ce monsieur publie d’abord ses travaux dans les grandes revues médicales » me suis-je entendu répondre. J’ai insisté en signalant que ce canal habituel était forcément bouché puisque le Dr Hamer était déjà radié de l’Ordre des Médecins dans son pays, et que l’enjeu valait bien d’outrepasser les convenances, mais rien n’y a fait : le grand ponte belge a refusé tout net de relever le défi et m’a prié de ne plus l’importuner. Avec le recul, je peux dire que c’est ce jour-là que ma vie a basculé. Passe encore qu’on soit effrayé à l’idée de risquer sa réputation. Mais comment expliquer ce manque total de curiosité intellectuelle ? Comment justifier pareil dédain alors que son métier consiste précisément à explorer les aspects psychologiques du cancer ? Ce jour-là, j’ai compris que l’esprit scientifique avait déserté un lieu où il était censé prévaloir sur les préjugés. Et près de 25 ans plus tard, je demeure sidéré par la fin de non-recevoir qui fut opposée à ma naïve tentative d’organiser une vérification des travaux du Dr Hamer.
Car je n’en démords pas : cette question des scanners cérébraux est capitale. Cette technique d’imagerie médicale permettrait de vérifier facilement et scientifiquement la validité de la Médecine Nouvelle. Personnellement, je n’ai plus besoin de le faire car j’ai déjà montré ma matière grise à un médecin capable d’y repérer les « relais » correspondant à des maux physiques. Ce fut très concluant et je vous raconterai le mois prochain cette expérience ébouriffante. Mais cet outil de diagnostic est aussi de nature à confondre les sceptiques. Lorsque j’interpelle à ce propos les détracteurs du Dr Hamer, ils font toujours semblant de ne pas avoir entendu et ils changent de sujet. Ou bien ils manifestent une incroyable mauvaise foi, comme naguère sur un plateau de télévision. Mon interlocuteur, en l’occurrence patron de syndicat médical et directeur d’une grande clinique bruxelloise, m’a lancé tout de go que « les scanners, c’étaient comme des taches de Rorschach, on pouvait leur faire dire n’importe quoi ». Autrement dit, la médecine classique utilise tous les jours une technologie ne valant pas tripette ! C’est dire à quel point l’intelligentsia médicale est capable de se ridiculiser pour fuir la vérité et ne pas admettre son erreur de jugement sur le Docteur Hamer. Les scanners sont une preuve qui fait peur.
Yves RASIR
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