Éditorial-revue N°44

Un paradigme chasse l’autre

L’autre jour, un ami toubib me racontait une de ses rencontres mémorables avec le Dr Ryke Geerd Hamer. Confronté aux scanners cérébraux de deux patients – un homme blessé par révolver et une femme victime d’un viol – le médecin allemand avait tapé deux fois dans le mille. Il avait d’abord très précisément situé l’endroit de la poitrine où la balle avait frappé l’homme, il avait ensuite « deviné » que la femme violée devait avoir été attaquée par derrière, ce conflit de « peur dans la nuque » expliquant la pathologie développée suite à l’agression. Pendant que je l’écoutais, ce récit ne m’a pas tellement impressionné. Comme je l’ai déjà raconté(1), j’ai moi-même assisté plusieurs fois à ces séances où le Dr Hamer, sur la seule base de leurs scanners du cerveau, parvenait à indiquer le lieu exact où des malades avaient somatisé leur choc émotionnel. Et comme je l’ai déjà raconté aussi(2), j’ai moi-même subi une lecture très concluante de mon scan crânien, le médecin y ayant repéré une capsulite rétractile de l‘épaule ! Ce genre d’exploit m’est donc familier et me laisse un peu blasé. Mais en rentrant chez moi, j’ai réalisé que mon flegme n’était pas du tout normal : le simple fait que la médecine hamérienne objective le lien entre une souffrance corporelle et un impact cérébral représente une révolution médicale sans précédent, voire un tournant majeur dans l’histoire de l’humanité !
À juste titre, certains qualifient ce virage de « nouveau paradigme ». Un paradigme est un modèle scientifique ou un courant de pensée qui a ses propres fondements théoriques et ses propres lois. Non seulement ces lois ne peuvent pas être confondues avec celles d‘un autre paradigme, mais les unes et les autres sont suffisamment hétérogènes pour être incompatibles. Ce ne sont pas les mêmes représentations du monde. Elles peuvent coexister – c’est le cas notamment de la physique classique et de la physique quantique, mais elles sont très difficilement unifiables. Le plus souvent, un paradigme remplace un autre en bouleversant les connaissances. Un exemple ? La cosmologie de Ptolémée versus celle de Galilée et Copernic. La première est géocentrique (le soleil tourne autour de la terre) et la seconde est héliocentrique (la terre tourne autour du soleil). Cela a pris du temps, mais il a bien fallu se rendre à l’évidence que l’une avait raison et l’autre tort. C’est pourquoi on qualifie aussi un changement de paradigme de « révolution copernicienne ». Pour moi, très clairement, la révolution hamérienne est de cet ordre. Avec Hamer, la vision selon laquelle la maladie procède de la malchance est annulée par la découverte qu’elle est un programme ouvert à bon escient par le cerveau inconscient. Certes, comme nous le rappelle depuis quelques mois le Dr Fajeau dans sa série d’articles sur Georg Groddeck, la psychanalyse avait déjà ramené le psychisme au centre des enjeux médicaux. Mais de manière très imparfaite, et surtout peu réfutable comme l’exige pourtant la science. Avec la preuve qu’une émotion ingérable affecte à la fois un organe (ou une fonction) et la zone du cerveau qui lui correspond, la médecine entre véritablement dans une ère nouvelle. Elle quitte le domaine de l’art pour devenir une vraie science. Le nouveau paradigme psychosomatique ringardise complètement celui postulant que la matière (une cellule, un tissu) puisse se dérégler en l’absence de causalité immatérielle enracinée dans le vécu émotionnel de soi et/ou de ses ancêtres(3). Bref, il n’y a plus de scission qui tienne entre le corps et l’esprit !
Le changement paradigmatique est cependant plus profond encore : la quintessence de la médecine nouvelle s’exprime dans le constat que la maladie a un sens biologique, autrement dit qu’elle n’est pas là pour nuire mais au contraire pour favoriser la survie. Elle est un mécanisme bienveillant de la nature, à comprendre et non à combattre. C’est pourquoi le paradigme hamérien est également peu compatible avec le paradigme pasteurien. Depuis Pasteur, on croit que les microbes sont responsables de maladies et qu’il faut soit renforcer nos défenses contre eux (vaccination, immunothérapie), soit les bombarder chimiquement (antibiothérapie). Dans les deux cas de figure, le micro-organisme est considéré comme un ennemi et l’immunité comme un déploiement militaire. Dans le long dossier que nous publions ce mois-ci, le Dr Alain Scohy ne prend pas de pincettes et écrit qu’il s’agit d’un « mythe infantile sans le moindre fondement scientifique ». Pour lui, la théorie selon laquelle les bactéries ou les virus auraient une vie propre associée à une intelligence démoniaque dans le but de détruire l’être humain est totalement absurde. Et totalement contraire à la vision d’ Antoine Béchamp, un grand savant pour qui le microcosme microbien n’était certainement pas le film d’horreur qu’y a vu Pasteur. Les travaux de Béchamp et ceux de Hamer, qui se complètent, constituent sur ce point un autre chamboulement du modèle dominant. C’est pourquoi, comme je vous le disais le mois dernier, je ne crois pas du tout que la médecine actuelle puisse être « intégrative » de ce qui la contredit radicalement . Un paradigme n’intègre pas l’autre, c’est le meilleur qui finit par chasser celui entaché d’erreurs. Qui se souvient de Ptolémée ?

Yves RASIR

Néosanté n° 9
Néosanté n° 10
Sauf exception, par « effet-dose » des facteurs de risque. On y reviendra.

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