Éditorial n°57

Prodiges du corps, miracles du sport

Devinette : Psycho et Soma sont en bateau et Psycho tombe à l’eau, qui est donc resté à bord ? Si vous répondez « Soma », c’est que vous n’avez pas encore totalement appréhendé l’approche holistique de Néosanté. Pour nous, le navire est vide puisque l’esprit et le corps sont rigoureusement inséparables. Notre franche adhésion à la médecine nouvelle du Dr Hamer nous a menés à défendre ce nouveau paradigme psychosomatique selon lequel toute maladie, qu’elle soit psychique ou physique, trouve sa source dans une souffrance psycho-émotionnelle. En plus de notre Cahier Décodages mensuel (lire pages 19 à 22), de nombreux articles et dossiers sont ainsi consacrés à l’exploration du sens psychobiologique des maux et états de mal-être. Si vous nous lisez depuis un certain temps, vous savez aussi que nous n’attribuons pas le monopole du leadership neuronal à l’étage cérébral et que nous accordons grande importance au « deuxième cerveau » logé dans l’abdomen. Depuis 5 ans, de nombreuses recherches sur le rôle majeur du microbiote intestinal sont venues conforter notre démarche concrétisée notamment par des rubriques consacrées à la nutrition. Le régime paléo, explique ce mois-ci notre chroniqueur Yves Patte (lire page 32), ça ne consiste pas à manger « comme les animaux » mais à répliquer les habitudes adaptatives des premiers hominidés humains, nuance de taille (de silex) !

Si vous n’êtes pas un(e) abonné(e) de trop fraîche date, vous savez aussi que Néosanté envisage la psychosomatique de manière réellement globale, c’est-à-dire également dans le sens « somatopsychique ». Privilégier le psychique au détriment du corporel, c’est faire fausse route et s’imaginer à tort que le « mens sana » des anciens peut habiter un corps négligé. Ce mois-ci encore, on vous explique les bienfaits de l’eau (page 27) et on vous initie à l’art de bien déféquer (page 28). Et ne jurer que par les psychothérapies, c’est ignorer les réussites d’une myriade de « somatothérapies ». Comme je l’ai déjà écrit à plusieurs reprises, la voie du corps est une voie royale de guérison. J’ai narré ici même comment la seule chiropraxie m’avait libéré de mes lumbagos et fait disparaître l’énurésie de ma deuxième fille. D’autres pourraient sans doute raconter de telles « déprogrammations biologiques » par des manipulations ostéopathiques, des séances de bioénergie, de yoga, ou même par de simples massages. Dans notre mensuel, nous sommes particulièrement soucieux de mettre en valeur les approches corporelles axées sur les déblocages émotionnels. Nous avons par exemple déjà consacré deux articles à la méthode TRE (Trauma Releasing Exercices) (1), inventée grâce à l’observation des animaux et de leur faculté naturelle de surmonter le stress par relâchements musculaires. Dernièrement, dans notre numéro d’avril, on vous présentait la technique de Neurofeedback, dont j’ai personnellement vérifié qu’elle agissait très efficacement sur les névralgies faciales consécutives à ma commotion cérébrale. L’activité électrique du cerveau est toujours une « terra incognita », et c’est sûr que sa conquête va encore dégager de nouvelles pistes thérapeutiques. Ce mois-ci (lire pages 16 à 18), c’est l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) que nous mettons à l’honneur. Depuis que le regretté David Servan-Schreiber l’a fait connaître au grand public, cette thérapie par mouvements oculaires a largement démontré son utilité dans le traitement du stress post-traumatique (accidents, agressions, attentats…). Mais son champ d’indications est en train de s’élargir et il serait logique qu’une telle méthode donne des résultats pour l’ensemble du vécu émotionnel. Passer par le corps, et rien que par le corps, est aussi une prometteuse façon de soigner l’esprit.

Au point qu’à Néosanté, nous ne perdons jamais une occasion de rappeler les prodigieuses vertus du sport. Depuis que nous lui avons consacré un dossier (2), nos pages Santéchos se font fréquemment l’écho d’études montrant que l’activité physique intensive allonge la vie (lire encore page 4) et qu’elle prévient et soigne toutes sortes de maladies. Même le cancer ? Même le cancer ! À ce propos, j’ai lancé par boutade un défi à mon ami Gilles Goetghebuer, rédacteur en chef de l’excellent magazine Sport et Vie. Trouve-moi, lui ai-je demandé, le nom d’un seul athlète professionnel qui soit mort du cancer durant sa carrière sportive. Des ex-sportifs qui font un cancer et en décèdent, ce n’est pas exceptionnel. Des sportifs de haut niveau en activité qui développent une pathologie cancéreuse, c’est déjà beaucoup plus rare, hormis dans les disciplines gangrenées par le dopage. Mais des sportifs pro non encore retraités qui en meurent, c’est carrément une race introuvable ! Ou presque : en s’aidant de sa mémoire encyclopédique et de Google, mon ami Gilles ne m’a trouvé qu’un obscur joueur de water-polo australien qui aurait succombé à cette maladie avant de quitter les bassins. Exception confirmant la règle ? Je n’affirme rien mais je formule l’hypothèse que le sport intensif protège si puissamment du crabe que les athlètes professionnels sont « miraculeusement » épargnés. Ou en tout cas que la mortalité par cancer y est très significativement plus basse que dans la population générale de même tranche d’âge. Si vous avez des infos confirmant ou infirmant cette intuition, n’hésitez pas à m’en faire part !
Yves RASIR
(1) Néosanté n°36 (juillet-août2014) et Néosanté n°53 (février 2016)
(2) Néosanté n°24 (juin 2013)

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