Édito n°69

Faut-il interdire la médecine classique ?

Provocateur, ce titre ? Peut-être, mais alors au sens étymologique du terme. Du latin « pro » (devant) et « vocare » (appeler), le verbe « provoquer » signifie en effet appeler devant, faire venir, faire naître quelque chose. En l’occurrence, mon propos n’a rien d’agressivement extrémiste car il vise seulement à susciter la réflexion en posant sérieusement une question méritant d’être posée : n’est-il pas temps d’interdire l’allopathie conventionnelle, autrement dit de renoncer à la médecine « moderne » telle qu’elle se pratique depuis un bon siècle ? Ne faudrait-il pas fermer les facultés, prohiber ce qu’on y enseigne, démanteler les hôpitaux et les cabinets médicaux, dissoudre l’Académie de Médecine et rendre illégal l’exercice de la pharmacie ? Pour moi, la réponse raisonnable et rationnelle à ces interrogations devrait être « oui » puisque tout indique que la médecine actuelle nuit davantage à la santé qu’elle ne contribue à la protéger. Pour employer une expression souvent brandie par les allopathes, il est clair à mes yeux que la balance bénéfices/risques de leur approche est devenue négative. Les inconvénients de la médecine classique sont en train d’annuler ses avantages et les vies qu’elle sauve sont devenues moins nombreuses que les vies qu’elle gâche ou qu’elle abrège.

Je devine les moues dubitatives, mais il suffit de faire les comptes pour s’en rendre compte. Dans le registre mortuaire, inscrivons d’abord toutes les victimes de véritables meurtres. Un infirmier américain a tué 87 fois, une aide-soignante de Savoie a empoisonné 13 personnes, un anesthésiste de Besançon a endormi définitivement 7 patients. Ce genre d’affaires criminelles se multiplie et cela prouve que d’authentiques serial killers enfilent la blouse blanche pour concrétiser leurs pulsions psychopathiques. Sans le système médical et ses armes létales, ce ne serait pas si facile. À ces morts données volontairement, ajoutons ensuite l’énorme contingent de décès imputables aux erreurs médicales. Aux états-Unis, celles-ci représentent la troisième cause de mortalité, après le cancer et les maladies cardiovasculaires. En France, on évalue le nombre annuel d’issues fatales à 40.000, soit dix fois le total des tués sur la route. Dans cette recension morbide, prévoyons également plusieurs volumes afin de noter les millions de victimes de la iatrogénie, c’est-à-dire des dégâts collatéraux des traitements médicaux. En France, cela représente chaque année 150.000 hospitalisations et 15.000 décès. Chez l’Oncle Sam, les médicaments et leurs effets secondaires seraient responsables de 106.000 morts chaque année. Et encore, il s’agit seulement des accidents, pas de la prise délibérée de médocs toxiques. Aux States, les overdoses médicamenteuses ont dépassé celles par drogues dures et les antidouleurs morphiniques sont devenus le principal instrument de suicide. Et combien de morts sur les tables d’opération ? Après avoir enlevé inutilement des millions d’amygdales et d’appendices, les chirurgiens ont réussi à surmédicaliser l’accouchement (épisiotomies, césariennes…) et à imposer le bistouri dans le traitement du cancer. Résultats : des ablations injustifiées (prostate, seins, thyroïde…) par centaines de milliers ! L’inflation chirurgicale est d’autant plus mortifère qu’on mesure désormais le danger des infections nosocomiales : dans le monde, une personne décède toutes les 3 secondes après avoir contracté à l’hôpital une bactérie résistante aux antibiotiques. À l’horizon 2050, l’antibiorésistance fera au bas mot 10 millions de victimes par an si rien ne change. Selon certains scénarios, ce phénomène des mutations microbiennes pourrait rapidement rendre trop risquées la plupart des interventions courantes et très périlleux le moindre séjour en clinique. Si ça se trouve, on sera bientôt obligé de fermer les établissements de soins transformés en foyers infectieux incontrôlables ! Bref, beaucoup d’éléments semblent signaler que les bienfaits de la médecine sont en passe d’être surpassés par ses effets pervers.

Si la balance bénéfices/risques paraît encore pencher dans le bon sens, c’est parce que le système en place dissimule encore trop bien son bilan désastreux. Ainsi, comme vous le lirez en pages Santéchos, une étude américaine vient de montrer que les effets secondaires graves des nouveaux médicaments apparaissent en moyenne 4 ans après leur commercialisation. Les trois dernières molécules retirées du marché l’ont été après 11 années de vente ! La Dépakine ne l’est pas encore alors que, selon un livre récent, elle serait à l’origine de 14.000 malformations congénitales, un scandale sanitaire comparable à celui de la thalidomide. Et pour une tragédie dévoilée, combien de « médicatastrophes » étouffées ou toujours ignorées ? Aucun chimiste ne peut cerner avec fiabilité l’interaction des drogues pharmaceutiques entre elles ni leurs interférences avec les aliments. La pharmacovigilance est défaillante et les toubibs sont peu enclins à faire un lien entre leurs prescriptions et les plaintes du malade. Bref, on ne voit probablement que la pointe de l’iceberg iatrogène. Et vu que la médecine officielle surestime également les bénéfices de ses techniques préventives (vaccins, dépistages…) ou curatives (la chimio du cancer, entre autres), il va de soi que son passif oblitère les quelques victoires à son actif. Il serait donc sage et cohérent d’aller vers son interdiction.

Yves Rasir

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